chase this light · w/flynn



 
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

[ legends for evermore ] :: evermore :: frostväll :: moonshae
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Ree Tragger
shattered dreams into rhapsodies
Ree Tragger
Date d'inscription : 05/04/2020
Messages : 570
avatar © : margot robbie · beckwith, tumblr
evermore and further

Feuille de personnage
doppelganger : princess aureen of erendieren · raiponce
from : erendieren
relationships :

chase this light · w/flynn Empty
chase this light · w/flynn
rédigé Dim 5 Avr - 20:35


we were not meant for each other,
her and I,
but I didn't care.
she had drifted in,
like moonlight under the door,
and lit me alight in a cold cool flame.

@JULIAN CARLYLE · PRINCE FLYNN OF NIGHON

Recouverte d’une fine couche de glace, la neige craquait et crissait sous le pas pourtant léger de la princesse Aureen. Qu’il fasse un froid mordant ne changea rien à son affaire : plus que jamais elle avait besoin de ce moment pour elle, et pouvait s’habituer à la température pour la seule fois de l’année où Frostväll lui ouvrait son étreinte fraiche. Comme à chaque année lors de son anniversaire, Aureen assistait sagement à la seule tradition et unique cadeau qu’elle exigeait d’Erendieren : le lâché de lanternes, cela en compagnie de sa famille, ses proches et son peuple, tous postés sur les balcons de Whitehaven et fédérés par l’envie de faire plaisir à une princesse, mais davantage par le besoin de s’en mettre plein les yeux et les coeurs. Puis lorsque les festivités se dirigeaient vers Skayla, Aureen se faufilait entre les corridors et Merlin lui permettait de rejoindre le seul endroit à Evermore où les lanternes parvenaient à briller autant qu’à Erendieren.  Seule pour accueillir le cortège de lumières sur les bords de Moonshae, entre aurores boréales, paysages enneigés et rivière de glace, Aureen attendit patiemment la première lueur, puis la seconde, jusqu’à ce qu’il n’y ait de terne dans ce fjord que son ombre et celle qui glissait lentement vers elle. Troublant la quiétude nocturne, elle reconnut immédiatement le pas vif et résolu de Flynn, le dérapé furieux, mais maitrisé de son arrêt sur le tapis de neige et enfin, l’élégance rare de son ombre ; n’était-il pas, après tout, prince de Nighon jusque dans ses contours abstraits ?  Un sourcil froncé, elle ne se détourna pourtant pas de sa mission : donner à une lanterne perdue sur la berge la bonne impulsion, afin qu’elle puisse rejoindre ses soeurs dans les cieux et donner de quoi jalouser aux étoiles.   “ Tu n’as pas pu t’en empêcher, mmh ?  ”  marmonna-t-elle, feignant d’être trop distraite et si peu concernée par sa venue qu’il n’aurait pas droit au privilège d’un regard. Prise dans le tourbillon de leur complicité illusionnée, de ce qu’elle ne voulait pas appeler amour, mais en avait toutes les allures et la cadence, elle avait partagé avec lui cet endroit qui n’avait toujours appartenu qu’à elle ; et pourquoi ? Une année plus tard, et il refusait toujours de l’admettre, elle, et tout ce qu’elle représentait. À moins qu’elle ne représente rien ; rien de plus qu’une aventure, et pouvait-on s’attendre à autre traitement de la part du Prince Flynn de Nighon ? Maintenant qu’il lui préférait le confort d’autres relations, moins contraignantes, moins interdites, plus simples, fallait-il vraiment qu’il lui prenne aussi son jardin secret ? Son moment ? Sa seule fantaisie ? Elle hésita, puis tandis que son esprit le lui interdisait, son coeur incita ses yeux à le trouver. Un silence d’église s’installa entre eux pendant qu’elle se régalait du moindre de ses traits, le coeur battant et la boule au ventre.   “ Bonsoir,  ”  mon coeur.  Une houle trop forte aurait pu renverser le contenu de son coeur à ses pieds. Là où elle se serait d’ordinaire jetée dans ses bras, elle resta droite sur la rive, et garda pour elle toute l’affection qui ne demandait qu’à glisser sur lui comme une couverture bien tiède dans ce froid glacial. Elle n’ignorait pas qu’il saurait où la trouver le jour de son anniversaire, et elle avait espéré qu’il prouverait malgré tout qu’elle avait une quelconque importance à ses yeux, et s’y rendrait. Qu’il brandirait toute l’audace dont il était fait et viendrait à sa rencontre, quand bien même il viendrait à elle avec sur sa peau l’odeur et sur sa bouche la saveur d’une autre.   “ Que puis-je faire pour toi, Flynn ?  ”  demanda-t-elle, un vague sourire sur les lèvres, mais le ton badin qu’il ne manquerait pas de relever, et si elle le connaissait aussi bien qu’elle le croyait, dont il se servirait habilement contre elle. Elle aurait aimé dresser une autre barrière entre eux et le vouvoyer, souffler son titre sur son prénom et ramener leur relation aux usages de rigueur chez les royaux. Malheureusement, Aureen ne possédait pas tant de conviction et s’était habituée à ce qu’il ne soit que Flynn. Qu’il en ait toutes les allures ce soir ne l’aida évidemment pas à garder de sa contenance, mais elle ne pouvait pas céder aussi facilement, uniquement parce qu’il était incroyablement lui, et qu’elle était tristement elle. Ce qu’elle pouvait faire pour lui aurait été atrocement évident en d’autres circonstances, mais devant lui, après tant de temps à ignorer ses mots, à se soustraire à ses invitations et fermer les yeux devant toutes les mains tendues, rien entre eux n’était plus évident. Tout ce qu’elle voulait percevoir en lui se résumait à un trouble sincère, fragile, une émotion consciente pour qu’elle puisse se sentir brusquement investie du devoir impérieux de vivre de nouveau dans son regard, et dans son regard uniquement. C’était probablement là que se trouvait toute sa faute : ce besoin viscérale de voir un Flynn au-delà d’un autre, alors qu’il n’y avait que lui, déjà bien trop grand, bien trop tout pour elle.
Revenir en haut Aller en bas
Julian Carlyle

Julian Carlyle
Date d'inscription : 05/04/2020
Messages : 360
avatar © : casey deidrick (© rosewins)
evermore and further

Feuille de personnage
doppelganger : prince flynn of nighon
from : nighon
relationships :

chase this light · w/flynn Empty
Re: chase this light · w/flynn
rédigé Dim 5 Avr - 23:39

Aucune nouvelle depuis plusieurs jours. Ni lettre, ni rencontre, et rien qui ne puisse lui octroyer un brin d’espoir à l’horizon. On pourrait croire du prince de Nighton que ses songes seraient animés  ces derniers jours par la préparation du show de clôture du festival d’Oqitara. Un monstre d’illusions, de spectacles et de préparation auquel son bras droit se donnait à coeur joie. Pourtant, quelque chose tarissait l’esprit dudit magicien. L’image qui le le hantait en permanence n’avait rien à voir avec les jeux, mais bien avec la seule personne qui puisse prétendre occuper ses rêves. Voilà des jours si pas des semaines qu’ils auraient dû se voir. Et si le manque commençait cruellement à se faire sentir, l’homme, en revanche, feignait de ne rien éprouver. La femme qu’il avait chassé de ses draps ce soir-là, comme toutes les autres, plaisait pour sa chaire, mais ne pansait en rien ses inquiétudes. Ses yeux de jais rivés vers l’unique petite chandelle qui éclairait la pièce, Flynn poussa un long soupire résigné avant d’enfiler son épais manteau en quête de la seule lumière dont il avait besoin. Et ce jour-là, précisément, il savait dans quelle direction chercher. C’est pourquoi ses pas ne tardèrent pas à fouler le sol glacé et froid de Frostväll. Un climat sauvage, glacial et déroutant, à l’image du peu de coeur que possédait le prince qui en foulait les lieux. Visage couvert, il arpentait les allées, seul dans une pénombre qu’il avait appris à aimer au sein de son univers. Les lanternes arrivaient d’ores-et-déjà, témoins de son malheureux retard mais éblouissant une ombre qu’il reconnu sans peine. Aureen se tenait là, droite et élégante sans qu’elle n’ait le besoin de se retourner pour lui faire apprécier l’image qu’on lui offrait. Ses pas glissants sur le sol enneigés, il ne stoppa sa glissade qu’une fois debout à ses côtés. Sa première intention aurait été d’enlacer sa silhouette, amener son visage contre son épaule, et déposer un baiser contre sa joue. Les mots qu’elle lui offrit en guise de bienvenue le firent cependant tiquer. — Je t’ai manqué à ce point ? Le ton aurait dû être doucereux, mais il ne l’était pas. Calme, certes, mais aussi vif que la brise qui soulevait ses cheveux dorés. Le prince de Nighton n’avait jamais été réputé pour sa patience, pire encore : on ne connaissait que trop bien son cruel manque d’empathie. Ce pourquoi il souffla un instant, leva brièvement les yeux au ciel face à tant d’enthousiasme, et serra un poing resté caché dans sa manche. Les caprices d’une princesse, se lamenta-t-il. — Un sourire peut-être ? Puisqu’apparemment une étreinte est trop te demander. Le rictus mutin qui s’était glissé le long de ses lèvres trahissait son état d’esprit. De toute évidence, quelque chose n’allait pas. Egoïstement, il avait espéré passer une agréable soirée en sa compagnie. Elle s’était soustraite à chacune de ses invitations, sans le moindre mot.  Une main posée contre son bras, il l’obligea à lui faire face. — Hey Raiponce, regarde-moi. Et si, l’espace de quelques secondes Flynn ressenti une vague de colère l’envahir, Aureen se chargea de chasser ses émois en plantant enfin ses yeux dans les siens. Un contact brutal qui eu le mérite de radoucir la bête presqu’immédiatement. Les mots qu’il s’apprêtait à prononcer, elle les fit s’évanouir. Et en cela demeurait sans doute son plus beau talent : dompter son coeur malgré l’obscurité. La lueur qui scintillait cependant au creux de ses opales n’avait rien d’habituelle. Où était donc passée la joie ? Les rêves et l’hilarité ? — Parle-moi. L’homme de spectacle qu’il était avait pris l’habitude d’ordonner plutôt que de demander. Le timbre se faisait plus doux, et la moquerie s’en était allé. Flynn déposa une main contre sa joue glacée, et l’autre se nicha tout naturellement dans la sienne. Le spectacle des lanternes, lui, poursuivant sagement son chemin. Faisant briller toute la tristesse qui maculait le visage d’ange sous ses yeux. — Tu n’as pas donné signe de vie depuis des jours. Que s’est-il passé ? Rien n’était moins évident que ce qu’il pouvait ressentir à cette heure-ci. Certes, l’inquiétude se lisait sur ses traits ordinairement si durs, mais il y avait autre chose. Le doute, l’hésitation. Et sans doute un brin d’affection derrière tout cela. Son parfum enjôleur venait doucement bouleverser ses sens, et c’est avec une délicieuse avidité qu’il reporta un instant son regard sur ses lèvres. Ce désir de l’embrasser, la soulever dans ses bras, et lui offrir une merveilleuse soirée. Un besoin viscéral de la toucher. Tout cela, ternis par ce qui pouvait la préoccuper ce soir-là; Au creux de l’oreille pourtant, il se faufila pour lui entonner quelques mots en murmurant. — Joyeux anniversaire princesse. Et se disant, lui vola un premier baiser sur la joue, le second sur le front, et se mordit les lèvres pour ne pas dévorer les siennes. Des papillons au creux de l’estomac, les mêmes qui, à chaque fois, lui font se souvenir qu’elle a ensorcelé le peu de coeur qu’il possède encore. Fort heureusement, la glace venait calmer ses ardeurs au même titre que la détresse que l’on pouvait lire sur le visage de sa belle. Eux, n’avaient rien d’évident, leur histoire non plus. Mais leur amour, pourtant, était bel et bien existant.
Revenir en haut Aller en bas
Ree Tragger
shattered dreams into rhapsodies
Ree Tragger
Date d'inscription : 05/04/2020
Messages : 570
avatar © : margot robbie · beckwith, tumblr
evermore and further

Feuille de personnage
doppelganger : princess aureen of erendieren · raiponce
from : erendieren
relationships :

chase this light · w/flynn Empty
Re: chase this light · w/flynn
rédigé Lun 6 Avr - 14:56

Était-il au moins conscient de la portée de ses mots ? Si elle doutait davantage qu’il lui ferait un jour l’honneur de dévoiler tout ce qui l’étreignait son propos, quoi que cela puisse être, elle jugea qu’il pouvait au moins reconnaitre toute l’étendue de l’affection palpable, si pas évidente, qu’elle éprouvait pour lui. Qu’avec cette affection venait inexorablement un manque patent, qu’on ne devinait plus seulement mais lisait aisément sur au moins ses commissures, frémissantes de lui répondre que oui, il lui avait effectivement beaucoup manqué. Elle échappa plutôt, et le plus maladroitement du monde, un rire à demi-teinte éprouvé d’une pointe d’amertume. Qu’il se pare du caban très scintillant du prince qui ne vous veut que du bien ne jouait ici pas en sa faveur ;  elle avait malheureusement des yeux pour le voir, le loup bien planqué derrière la façade lustrée du maitre de cérémonie, et surtout, Aureen était maudite d’une mémoire qui ne pourrait jamais la trahir.   “ C’est à se demander si tu réaliseras un jour la portée de tes mots,  ”  finit-elle par répondre, sans lui rendre son sourire, mais en cédant à sa demande par un regard plus attentif. Elle aurait voulu lui reprendre son bras, causer une scène et tenter par tous les moyens de lui arracher une explication qu’elle était certaine de mériter, mais elle resta droite devant lui, les épaules dressées, les poumons gonflés et les talons plantés dans la neige, comme si les éléments se chargeaient à cette heure de lui donner toute la contenance dont elle avait rudement besoin. Aureen était bien des choses et s’inscrivait dans l’histoire pour sa palette d’émotions ouvertes, concrètes, son empathie et sa capacité à donner ses émotions en pâture s’il s’agissait de faire le bien autour d’elle ;  mais on savait aussi qu’il ne se trouvait personne de plus digne qu’elle, et personne qui mérite moins de la voir s’effondrer que le Prince de Nighon.   “ Je te regarde et je te parle,  ”  rétorqua-t-elle sagement,   “ Qu’est-ce que tu veux de plus ?  ”  Tout. Elle ne le savait que trop. Il voulait le monde, à ses pieds et dans son lit, une ribambelle de coeurs brisés dans ses tiroirs et personne pour lui dire qui aimer et comment le faire. Et s’il voulait d’elle une étreinte, un baiser, ou un simple sourire, il n’avait qu’à le lui demander gentiment. Mais comme pour tout, Flynn faisait différemment. Prise par la crainte de le contrarier, alors même que c’est elle qui aurait dû l’être, Aureen s’en retourna vers la lanterne virevoltant paresseusement au-dessus d’eux, plutôt que de lui livrer le motif derrière sa distance. Flynn dévorait la moindre parcelle d’elle quand bien même il ne serait jamais tout à fait conscient de l’ampleur de son emprise ; avait-elle réellement besoin de lui en souffler les contours en lui donnant l’entière satisfaction de l’avoir, si pas brisée, sérieusement ébréchée ?   “ J’ai cru comprendre que tu voyais quelqu’un d’autre, alors je t’ai laissé ton espace, voilà tout. ”  confia-t-elle, en plein désaccord avec elle-même, mais le ton plutôt égal ; pourtant elle tremblait d’un trouble infect, tant dans sa trinité : âme, conscience, coeur, que sous son large manteau blanc nacré. Cette honnêteté maladive et ce besoin de savoir, mais surtout de le comprendre, lui causerait inévitablement du chagrin, mais au moins elle serait fixée.   “ C’est vrai qu’elle est très jolie, Mira. ”  Grande, le regard aussi sombre que les lourdes boucles qui tombaient élégamment dans son décolleté, toute en courbes vertigineuses et lèvres gourmandes. Tout ce que Aureen n’était pas et qui avait su détourner Flynn ; ce sans le moindre mal, soupçonna-t-elle. Elle le soupçonna aussi de ne pas se rappeler du prénom, ou simplement de ne pas faire le lien avec une fille en particulier, mais elle, en revanche, n’oublierait jamais. Mieux que quiconque, Aureen pouvait comprendre combien un si grand et si beau joueur pouvait aisément risquer de perdre une fille pour en gagner mille autres. Qu’il n’était pas question que d’elle, mais aussi de toutes ces autres qui trainaient dans le sillage de Flynn, et de leurs promesses de mieux, ou plus à la hauteur de ce que le grand maitre d'Oqitara croyait mériter.  Elle n’était pas au point de se croire indigne puisqu’ils se trouvaient, qu’ils le veuillent ou non, dans cette même caste d’élu des mages anciens, mais elle ne s’était jamais sentie aussi dérisoire que dans ses yeux, alors même qu’elle ne voyait que lui, l’ombre dans l’ombre. Elle fit le choix de ne pas lui résister alors qu’il déposait ses mains sur ses joues, puis un baiser, mais tout ceci lui fit l’effet d’une brûlure dont le tracé quittait son front et terminait sur sa poitrine, où son coeur battait à tout rompre.   “ Merci beaucoup, mais il ne fallait pas faire tout ce chemin pour ça, ”  fit-elle, tentant de compléter sa maxime par un semblant de sourire.
Revenir en haut Aller en bas
Julian Carlyle

Julian Carlyle
Date d'inscription : 05/04/2020
Messages : 360
avatar © : casey deidrick (© rosewins)
evermore and further

Feuille de personnage
doppelganger : prince flynn of nighon
from : nighon
relationships :

chase this light · w/flynn Empty
Re: chase this light · w/flynn
rédigé Lun 6 Avr - 17:25

Il arqua un sourcil sceptique face à ses propos. De toute évidence, quelque chose lui échappait. Un fait qui avait le don de l’agacer plus qu’il ne l’aurait souhaité. Habitué à avoir le contrôle partout et sur tout, l’homme de cérémonie devait se résoudre à attendre, patienter, et comprendre. Les yeux rivés vers elle, il ne détachait pas son regard du sien et s’attelait à la recherche de réponses qui ne venaient pas. Elle lui cédait bien une attention toute particulière, mais demeurait étrangement méfiante et sur la défensive. A croire que son beau prince était  soudainement devenu un loup affamé. Flynn resta muet, intrigué par le spectacle tout à fait inhabituel qu’on lui proposait aujourd’hui. Pour un homme habitué à avoir le monde à ses pieds, on lui imposait ce soir une place qui n’était pas la sienne. Ses lèvres se retroussèrent en un sourire faussement amusé face aux quelques mots qu’elle lui accordait. Que voulait-il de plus ? N’était-ce pas évident ? Un long soupir s’échappa de sa bouche tandis qu’il se redressait en faisait craquer sa nuque d’agacement. Et tandis qu’il s’apprêtait à protester, elle lui offrit enfin la vérité. Une confession inattendue qui arracha un rictus carnassier au prince de coeur. — Ahhhhh, c’est donc ça… Une femme. Eh bien, je ne te savais pas si jalouse. Mais j’imagine que c’est flatteur. Le ton était moqueur, évidemment. Un mécanisme de défense pour ne pas céder à la contrariété qui le faisait frémir jusqu’au bout des doigts. Elle l’avait donc surpris dans des bras qui n’étaient pas les siens. Flynn laissa échappé un ricanement amusé. La situation n’avait rien de comique, bien au contraire, mais de toute évidence il ne pesait pas le mal qu’il avait fait s’abattre sur le coeur innocent de sa princesse. L’empathie, une magie qu’il était incapable de pratiquer. — Et plutôt que de venir m’en parler, tu as préféré m’ignorer et tourner la page ? Ce n’est pas très joli. Il hocha le visage de gauche à droite, une moue déçue gravée désormais sur les traits de son visage. Flynn ne tolérait pas qu’on puisse venir lui dicter quoi que ce soit. Le Roi de Nighton lui-même peinait à se faire obéir de son fils. Alors qu’une femme vienne lui reprocher ses fréquentations… Les reproches étaient lisibles dans le regard noir qu’il lui adressait. Pourtant, Flynn ne pinçait les lèvres. Il aurait voulu lui dire, lui expliquer que rien ni personne n’était en droit de lui dicter quoi faire, qui fréquenter et comment aimer. Les yeux clos l’espace d’un instant, le prince prit une grande inspiration avant de venir se poster droit devant elle, ses mains attrapant l’une des siennes. — Tu ne t’es pas dis qu’il s’agissait-là d’une couverture ? Mon père me voit disparaître régulièrement, il n’est pas dupe. Je ne t’apprends rien quant à la réputation qui me précède au sein du royaume. Cette fois-ci, le ton était officiel et sérieux, mais cet habituel sourire enjôleur continuait de relever la courbe de ses lèvres. Prétexter la menace du Roi pour lui faire pardonner ses abus. Il savait qu’elle comprendrait. — Je suis désolé, j’aurais dû t’en parler c’est vrai. Et si tu te demandes ce qui peut me faire sourire à cette heure-ci, c’est simplement que tu as exactement vu ce que je souhaitais faire croire à mon cher père. Il ponctua sa phrase d’un clin d’oeil et la fit soudainement danser dans ses bras. Un demi-tour imposé de manière à ce qu’elle soit dos à lui, et prisonnière de l’étau de ses bras. Devant eux, le somptueux bal des lanternes poursuivaient leurs ascensions vers eux. Les premières atteignaient enfin les bords de Moonshae, et enveloppaient avec elles l’obscurité qui entourait le couple.  — N’oublie jamais qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Les choses sont souvent bien plus complexes qu’elles ne ne laissent paraître. Qu’il lui souffla au creux de l’oreille. Là encore, la douceur de ses cheveux caressait son visage, et son parfum enivrant le fit tressaillir. Indéniablement, aucune autre femme n’était capable de le rendre aussi vulnérable et… humain. Sa mère l’avait pourtant mise en garde : s’enticher de quelqu’un était dangereux. S’il n’avait pas saisi le conseil avisé que lui avait donné la reine de Nighton, aujourd’hui, il commençait à réaliser l’ampleur des dégâts causés. Aureen était devenue essentielle, sa bouffée d’oxygène au milieu de ce monde dévoré par les flammes. Et il y avait, contrairement aux relations d’un soir, un prix à payer. Pas sûr que ledit prince soit en revanche prêt à l’assumer. — Tu as confiance en moi ? Il se pencha au dessus de son épaule à la recherche de son regard. Le ton bien plus doux, bien plus tendre. Evidemment, la réponse ne se fit pas attendre. — Ferme les yeux. Qu’il ordonna en glissant un baiser sur sa tempe et ses mains contre ses paupières. Delilah avait été la première à le remarquer : du jour il avait rencontré Aureen, sa magie était devenue radicalement différente. Les illusions semblaient plus réalistes, plus lumineuses et le spectacle était absolument merveilleux à voir. Il se murmure que le don d’un magicien vient avant tout du coeur et de l’esprit. C’est pourquoi il tenait à ce qu’elle voit, d’elle-même, ce qu’il éprouvait là, maintenant. Ainsi, le silence fût rapidement remplacé par le chant des oiseaux. Autour d’eux, la neige s’était envolée pour laisser un large cercle d’herbes et de fleurs.  De magnifiques fleurs d’un bleu intense plus connues sous le nom de raiponces. Les lanternes volaient autour d’eux, illuminant le plafond invisible sous lequel ils se tenaient. Et du froid hivernal et givré de Frostväll, l’illusion était telle qu’un voile de chaleur enveloppait désormais les amants. — Tu peux les rouvrir. Il recula d’un pas, tournant autour d’elle tel un lion prêt à bondir sur sa proie. Sourire aux lèvres, il ne s’arrêta que lorsqu’il pu lui faire de nouveau face. — Tu crois que je serais capable de faire ça si je n’étais pas amoureux ? Une main ferme l’obligea à relever le visage vers lui, et il laissa ses doigts venir jouer avec une mèche de ses cheveux doré. La corruption à l’état pur.
Revenir en haut Aller en bas
Ree Tragger
shattered dreams into rhapsodies
Ree Tragger
Date d'inscription : 05/04/2020
Messages : 570
avatar © : margot robbie · beckwith, tumblr
evermore and further

Feuille de personnage
doppelganger : princess aureen of erendieren · raiponce
from : erendieren
relationships :

chase this light · w/flynn Empty
Re: chase this light · w/flynn
rédigé Mar 7 Avr - 17:21

Pour une seconde à peine, elle trembla sous l’effet d’une douleur mal contenue.   “ Ça te fait rire ? ”  demanda-t-elle, un rien sur la défensive. Elle s’était détachée de force de l’habituel rictus tendre qui se planquait dans ses commissures, afin de lui faire comprendre qu’elle était aussi sérieuse qu’on puisse l’être et qu’il n’avait décemment pas le droit de moquer ses chagrins, quand bien même furent-ils minimes et dérisoires à ses yeux. Elle l’écouta avec passion et perplexité, et sans la moindre once de surprise, il lui délivra une explication brouillonne sur un ton pourtant incisif. Il ment, pensa-t-elle en le détaillant. Il jouait peut-être sur le fait qu’elle était naïve, mais elle ne l’était pas à ce point. Il y avait bien des manières de duper un père, et elle ne le savait que trop, le sien était particulièrement attentif à la moindre de ses escapades, craignant qu’on ne lui enlève sa dernière comme on lui avait enlevé son premier. Elle voulut lui dire qu’un grand garçon ne se cachait pas derrière son père, et que s’il avait envie de vagabonder dans d’autres lits, il était libre de le faire, mais pouvait au moins lui faire l’honneur de lui dire qu’elle ne l’aurait jamais pour elle seule. Il jouait avec eux, son monde, elle, tous, et croyait pouvoir s’en sortir impunément en racontant une version différente d’une même histoire, garder la vérité moins enrobée pour lui, alors même que son fond ne variait jamais : il voyait donc quelqu’un d’autre, peut-être plusieurs et ne s’en justifiait pas auprès elle. Elle détourna le regard un instant, les doigts légèrement crispés sur une lampe éteinte qu’elle venait de ramasser non loin de là. Elle aurait pu hurler, pleurer, ça parce que rien ne l’égratignait plus que tout ce que Flynn ne faisait pas pour elle. Parce qu’il se moquait d’elle, haussait les épaules un sourire carnassier sur les lèvres en réponse à son coeur dans ses paumes ouvertes devant lui. Pourtant elle se contenta, comme dans tous ces moments de grande peine, de rallumer la lumière d’une vague élégante de la main. Se détacher de la tristesse, la modeler pour faire naitre de celle-ci une légère étincelle blanchâtre, puis en faire offrande au ciel qui en prendrait mieux soin. Elle se laissa doucement manipuler, comme la poupée de chiffon qu’elle était dans les bras de ce grand enfant et en dépit de tout, décida de se fier à son coeur en lui donnant à croire que sa version lui convenait, alors que ce n’était pas du tout le cas.   “ Dans ce cas, j’imagine qu’il va me falloir trouver une couverture aussi, ”  et elle le suggéra avec toute l’innocence du monde, quoi qu’un rien d’une envie de percevoir un tempo différent dans sa poitrine pressée contre son dos s’y trouvait en marge. Elle n’oserait jamais, se sachant la femme d’un seul et à présent dans les bras de son élu, mais surtout incapable de s’en choisir un autre, même pas pour les apparences, maintenant que son coeur était décidé. Non, elle ne lui faisait pas confiance. Pas assez. Il n’était question d’aucune sorte de confiance à et envers Nighon. Certainement pas à l’égard de son prince, davantage après un mensonge effronté. Certes, il avait une réputation dont il avait tout l’être d’être fier, pouvait-il donc réellement s’attendre à ce qu’elle lui accorder sa confiance ? Il aurait été fou. Mais elle l’aimait assez pour le prétendre. Elle était blessée dans son amour propre, mutilée au palpitant, mais assez aliénée, folle de lui pour continuer malgré tout et se laisser absorber, au moins au premier coup d’oeil, par les illusions fantasques de son prince.    “Oh,”  hoqueta-t-elle, un sourire charmé sur les lèvres,   “ C’est très beau, merci. ”  Des raiponces, pour un clin d’oeil apprécié, moquant délibérément le tapis de Frosväll où rien ne poussait jamais à part les flocons. Et elle aurait pu tomber dans le panneau, comme c’était bien souvent le cas, mais il suffit de quelques mots pour lui faire réaliser que ce n’était qu’une fable, encore une.    “ Tu le fais très régulièrement pour ton public à Oqitara, ”  répondit-elle d’un ton égal, la pointe de son menton toujours dans sa main, mais prête à la quitter.    “ Ne parle pas d’amour à la légère, Flynn. ”  Elle tenta de lui offrir un vague sourire afin de ne pas le froisser, tout en étant plus que jamais consciente que Frostväll ne serait pas leur terrain d’entente. Tout le moins pas ce soir. Il ne parviendrait pas à lui enlever les images qui tournaient en elle depuis des jours, pas comme ça. Pas en camouflant à grands renforts d'illusions, la blessure était trop profonde pour ça. Elle voyait encore ses lèvres percuter celles d’une autre, ses bras autour d’elle, des doigts qui n’étaient pas les siens dans ses cheveux ; même si elle pouvait essayer du mieux qu’elle le pouvait de donner le change afin que leur amour, ou son amour et peu importe ce qu’il ressentait pour elle, elle refusait d’être cette superbe idiote qui ne réagissait pas lorsqu’il avait l’audace d’évoquer l’amour.   “ Je veux quelque chose de vrai, pas tes illusions,  ”  fit-elle, en se détachant doucement de lui. Elle laissa pourtant sa main trainer sur une joue et son sourire glisser sur l’autre, avant de s’en détacher complètement.   “ Quand tu seras prêt à vivre dans la vraie vie, avec quelqu’un qui t’aime vraiment, nous pourrons en rediscuter.  ”   Elle se retint de lui dire que d’ici là, mieux valait qu’ils réduisent leurs rencontres, voire qu’ils ne se voient plus. Comme ça il n’aurait plus besoin d’une couverture, et pourrait agir au grand jour, s’assumer pleinement. L’histoire ne blesserait qu’elle, mais derrière les frontières d’Erendieren, Aureen était capable de s’occuper d’elle-même. Pourtant elle le garda pour elle, de crainte qu'il ne soit d'accord.
Revenir en haut Aller en bas
Julian Carlyle

Julian Carlyle
Date d'inscription : 05/04/2020
Messages : 360
avatar © : casey deidrick (© rosewins)
evermore and further

Feuille de personnage
doppelganger : prince flynn of nighon
from : nighon
relationships :

chase this light · w/flynn Empty
Re: chase this light · w/flynn
rédigé Sam 11 Avr - 13:43

Elle lui échappait. Inévitablement, l’équilibre de leur union, pourtant si parfaite jusque là, devenait fragile. Il perdait le contrôle de ce qu’il avait soigneusement bâti à ses côtés, créant une fissure sur ce coeur d’ores-et-déjà condamné. Il avait espéré, naïvement, que quelques belles paroles suffiraient à la ramener à la raison. En vain. Le doute subsistait, et dévorait peu à peu le couple qu’ils formaient. Partagé entre agacement et effroi, il la dévisagea un instant avant de fermer les yeux. L’illusion s’éteignit au même instant, rendant au sol son épaisse couverture de neige, et à l’obscurité sa place toute particulière. Les lanternes, seules sources de lumière ici, continuaient leur ballet infernal autour d’eux. Un spectacle magnifique qui contrastait étrangement avec la scène qui se déroulait sous leurs lueurs. Les lèvres pincées, Flynn ne répondait pas. Il étudiait silencieusement les mots, les expressions, les gestes qu’elle s’autorisait à lui abandonner. Si elle avait à coeur de soutenir son regard, pour la première fois depuis leurs retrouvailles, il préféra s’y dérober. Leur soirée qui devait s’annoncer douce et paisible marquait un tournant décisif dans ce qu’ils partageaient. S’agissait-là d’une conversation inévitable, qui un jour au l’autre aurait fini par arriver. Pour cet homme à l’instinct aiguisé, il était naïvement resté sourd aux mises en garde proférées par sa mère. Flynn jouait l’hypocrisie depuis toujours, ignorant superbement l’appel d’un coeur qui, étrangement, battait un tempo bien différent en compagnie de la princesse d’Erendieren. Il s’était toujours refusé de négocier son avenir, fourvoyant son père en se comportant comme le plus abjecte des fiancés. On lui aura présenté bien des femmes, mais aucune qui ne puisse assouvir ce qu’il recherchait vraiment. Et puis elle avait fait son bout de chemin jusqu’à lui, ce jour-là, et tout a changé. — Aureen s’il te plait. Qu’il soupira en rouvrant les yeux pour les poser sur elle. Les sourires accordés dissimulaient les mots qu’elle n’osait pas lui dire. Il pouvait voir toute l’étendue de sa détresse, de sa déception, et le coeur de pierre qu’on lui attribuait se mit soudainement à battre plus fort. Pour une fois, il ne souriait plus. L’arrogance avait été balayée par autre chose. Indescriptible, puisque jamais éprouvée jusqu’à présent, mais perceptible dans son regard. Il avait avancé une main pour la toucher, mais se ravisa au dernier moment. Les jolis mots et les baisers n’effaceraient pas ce qu’elle avait pu voir. Frostväll, témoin de leurs retrouvailles, devenaient aujourd’hui leur champ de bataille. Il assistait, tout impuissant, à ses craintes, sans aucun mot pour aller à l’encontre de ce qu’elle pensait. Quelle étrange soirée. — Ca n’a rien à voir. Je leur donne ce qu’ils ont envie de voir : du spectacle. Là, avec toi… ce n’est que moi. Rien que moi, je te le promet. Ça n’a rien d’une illusion. Il tenta de l’apaiser, cherchant à l’étreindre une fois encore avant qu’elle ne décide de lui échapper. Elle avait beau se tenir à quelques pas de lui, Aureen ne s’était jamais tenue aussi loin. Pourtant habitués à vivre leur relation à distance, Flynn réalisait seulement l’imposant fossé qui s’était creusé entre elle et lui. Il encaissait le coup en laissant un nouveau sourire carnassier venir courber ses lèvres. Mécanisme de défense illusoire pour ne pas dévoiler au grand jour sa plus belle faiblesse. Sans réaliser, il s’était arrêter de respirer. En apnée pour ne pas prononcer des mots qu’il regretterait. N’importe qui de Nighon ou d’Erendieren s’accorderait à affirmer qu’elle était trop bien pour lui. Ce prince de coeur n’était bon qu’à briser des âmes, offrir la mort et combler les faibles de ses illusions. Mais Aureen n’était rien de tout ça. Etoile filante au milieu d’un ciel baigné dans l’obscurité, elle avait illuminé sa vie du jour où elle y était entré. En l’occurence ici, Flynn frissonnait doucement à l’idée de se retrouver plongé dans le noir. — Arrête. Je ne parlerais pas de ça si je ne le pensais pas. Il feignait de prendre les choses à la légère, de ne pas paniquer, là où son palpitant lui hurlait tout l’inverse. Ah cet orgueil. Sa main s’empara un peu trop précipitamment de la sienne, de peur qu’elle ne l’abandonne, l’obligeant à se retourner vers lui. Il se mordit la lèvre, hésita, ouvrit la bouche comme pour prononcer des mots, mais aucun son n’en sorti. Incapable de traduire ce qu’il éprouvait. Flynn tentait désespérément de tirer sur les cordes qu’il lui restait encore, et se servait du peu de raison qu’il lui restait pour tenter de la garder à ses côtés. Mais une petite voix lui murmurait qu’il avait déjà perdu cette bataille-là. L’alternative était insupportable à envisager. Il relâcha doucement sa prise sur son poignet, y glissa ses doigts pour les entremêlés aux siens, et pencha la tête en arrière, vaincu. — Nous ne pouvons pas vivre dans la vraie vie ensembles, tu le sais. Et tu le savais le jour où tu m’as embrassé. Le ton était doux, mais laissait transparaître une pointe de rancoeur. Il lui en voulait. Lui reprocher ce qu’il était tenu de faire à Nighon là où elle connaissait parfaitement le personnage et sa réputation lorsqu’elle avait décidé de le fréquenter. Flynn était furieux, triste, effrayé. Et comme tout homme qui perd ses moyens, il se laissait docilement embarquer par la panique et donc la colère. Il y avait un gouffre entre ce qu’il pouvait lui offrir et ce qu’elle attendait de lui. Puisque si Aureen avait pu faire des merveilles sur ce coeur nécrosé, elle n’avait pas encore réussi à guérir les profondes blessures qui entravaient sa personnalité. — Tu regrettes ? La question avait été posée le plus naturellement possible, mais le visage était crispé. Il grimaçait, espérant secrètement deviner sa réponse, naïf pour une fois. Et accompagnant ses dires, un vent glacial se leva soudainement pour venir éteindre l’une des lanternes qu’elle avait pris soin de rallumer quelques instants plus tôt. A l’image de leur couple dont la flamme périssait à vu d’oeil.
Revenir en haut Aller en bas
Ree Tragger
shattered dreams into rhapsodies
Ree Tragger
Date d'inscription : 05/04/2020
Messages : 570
avatar © : margot robbie · beckwith, tumblr
evermore and further

Feuille de personnage
doppelganger : princess aureen of erendieren · raiponce
from : erendieren
relationships :

chase this light · w/flynn Empty
Re: chase this light · w/flynn
rédigé Lun 13 Avr - 0:51

Elle regarda sa main prendre la fuite avant de toucher son poignet, et ne put empêcher une lassitude de lui échapper entre les lèvres.   “ Si tu le dis, ”  concéda-t-elle, bien peu convaincue par le semblant d’explication qu’il venait de broder à ses oreilles, pourtant avide d’une raison valable. Il n’y en avait pas, bien sûr, mais Flynn était un habile et elle avait cru pendant un temps qu’il trouverait un baume de vérité à appliquer sur la plaie qui s'ouvrait lentement, mais surement sur son coeur. Oqitara était son oeuvre, la grande toile tissée représentant tout ce qu’il y avait de grandiose, rocambolesque et créatif en lui. Une représentation de lui aux couleurs éclatantes, et de ce qu’il pouvait parfois être bon, dans son propre genre, dans la teinte qu’il avait choisi et qui plaisait à Aureen malgré qu’ils ne soient pas du même acabit. Mais elle ne voulait pas être l’un des numéros de son spectacle et il avait beau prétendre le contraire, elle l’était malgré tout. Le spectacle continuait auprès de toutes ces femmes qu’il fréquentait, des illusions qu’il donnait en pâture pour plaire au plus grand nombre, et il n’était ici pas question de magie, mais de mensonges, de faux prétextes et de paroles fourbes ; et elle ne voulait plus en être, de ces femmes. Elle ne s’en sentait pas capable, et jugeait qu’elle méritait plus d’égard, mais surtout d’être aimée pleinement par quelqu’un qui ne voyait que par elle, tout comme elle ne voyait que pour lui. Elle était de ces idéalistes qui ne parvenaient pas à se détacher de l’idée d’une romance passionnée, et un rien égoïste. Elle lui jeta un regard préoccupé, songeur dans les recoins, et le détailla longuement, à tenter de démêler les possibles vérités du passé des probables mensonges. Passer au peigne fin tout ce qu’il lui avait livré, tout ce en quoi elle avait voulu croire, tout ce qu’elle avait cru, pour en détacher tout ce qui reposait sur de la ruse. Il ne s’était pas aidé en l’accostant plein de malice et de sourires moqueurs, puisque maintenant tout avait des allures de fables bonnes pour la princesse hautement naïve qu’elle était. Longuement silencieuse, elle détourna enfin le regard vers le fleuve glacé, lassée par tant de questions sans réponses, tant d’hésitations et de tourmente, puis revint à lui avec une envie nouvelle de le laisser lui donner de quoi espérer encore, mais il souriait. De ce sourire carnassier, révoltant, et elle perdit le goût à s’imaginer qu’ils allaient mieux que ce qu’elle croyait. Elle hocha la tête de droite à gauche et refusa de répliquer à son tour, pour ce qu’elle ne parvenait plus à rallier tout ce qu’elle voulait obtenir de lui de ce qu’il voulait bien lui donner. Il n’en parlerait pas s’il ne le pensait pas, mais tout dans son attitude donnait à croire qu’il se moquait éperdument de l’issue de cette nuit : du sourire, qui vint à abandonner ses lèvres, à sa posture. Flynn était extrême dans son apparence, un masque sur un masque sur un autre, mais pouvait-on s’attendre à mieux de la part d’un comédien né ? Aureen était un livre ouvert. La moindre de ses émotions s’inscrivait dans ses traits, trop fins pour même mimer ne serait-ce que l’indifférence. Elle sursauta à son poignet dans sa main, et il parvint à lui arracher une faible plainte ; le geste était trop vif, sa peau bien délicate. Enveloppée dans une contemplation à la fois alerte, avide, mais tourmentée, la scène sembla lui durer mille ans, et elle se mordit les lèvres pour pouvoir supporter tout le poids de ce regard sur son coeur qui n’en pouvait déjà plus, et auquel il assena une nouvelle blessure.   “ Je sais, ”   Elle aurait seulement aimé qu’il lui dise le contraire. Qu’ils trouvent un moyen, ensemble, puisque le jeu en valait la chandelle. Mais il avait abandonné bien avant elle, qui s’était fourvoyée jusqu’au bout. Elle savait, oui, mais pouvait-on la blâmer pour avoir malgré tout rêvé ? Ou ne serait-ce que se l’être imaginé, ce eux.   “ Mais ça ne veut pas dire que j’accepte d’être ta maitresse.  ”    Il répondrait qu’elle était différente, et peut-être l’était-elle sur le fond, mais elle était malgré tout dans ses bras au moins autant que ribambelle de prétendantes, et se refusait de vivre cette vie-là.   “ Non, ”  répondit-elle promptement, le ton certain. Peut-être avait-elle un peu regretté lorsqu’elle l’avait découvert, Mira dans les bras, mais elle avait chassé ce regret en repensant à tout ce qu’il lui avait procuré. Un peu d’amour, un peu de douceur, un peu de romane.  Comment pouvait-elle regretter le merveilleux moments ? Malgré qu’elle soit perdue entre ce qui avait été une illusion et ce qui avait été réel, elle ne pouvait décemment pas regretter, mais seulement envisager de passer à autre chose maintenant que l’illusion s’évaporait autour d’eux et qu’il était temps de retourner vivre dans la contrainte de leurs deux mondes opposées ; avant que ces royaumes ne se percutent, pour une histoire à laquelle il n’avait pas l’air de tenir et qui était, de toute façon, vouée à l’échec depuis le début.    “ Je regrette seulement que ce ne soit pas plus simple, ou même possible. C’est juste que je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, et j’aurais préféré le découvrir avec toi,”  confia-t-elle, un soupir las au bord des lèvres. Pourtant elle tenta de lui offrir malgré tout un sourire tendre, et glissa une main dans sa nuque puis sur sa joue, avant de lui certifier, avec toute la douceur dont elle était faite :   “ Ça va aller.  ”   Non, ça n’irait pas. Peut-être pas tout de suite. Certainement jamais complètement. Mais c’était là qu’ Aureen brillait le plus : lorsqu’elle distillait l’espoir, quand bien même Flynn n’en voudrait certainement pas, ou n'en avait pas réellement besoin. Elle le faisait aussi pour elle, se convaincre qu'effectivement, ça irait, après qu'elle ait arrêté de se permettre de prendre ses mèches entre ses doigts, de tracer délicatement les traits de ce visage à l'encre clair de son regard, et que l'odeur amère des au revoir se serait dissipée.
Revenir en haut Aller en bas
Julian Carlyle

Julian Carlyle
Date d'inscription : 05/04/2020
Messages : 360
avatar © : casey deidrick (© rosewins)
evermore and further

Feuille de personnage
doppelganger : prince flynn of nighon
from : nighon
relationships :

chase this light · w/flynn Empty
Re: chase this light · w/flynn
rédigé Sam 25 Avr - 18:43

La scène semblait durer mille ans et s’éterniser sur une note particulièrement amère. Flynn, pour le peu de patience qu’il possédait, se pinçait les lèvres pour ne pas cracher son venin. Il n’avait jamais été question de rendre des comptes au sein de leur relation, et c’est pourquoi le prince en avait abusé allègrement. Cet éternel insatisfait voulait toujours plus, encore et encore. Il était avide des belles choses, et bien incapable de résister à ce qu’on pouvait lui proposer. Des prétendantes que son père le roi lui présentait ou les jeunes femmes qui osaient un regard aguicheur dans sa direction, ces distractions-là étaient multiples. Pourra-t-on rapprocher à ce coeur empoisonné d’être ce qu’il est ? Il poussa un grognement de lassitude, le visage machinalement plongé dans une main. Pour une raison qui lui échappait, elle s’était réfugiée derrière des remparts solidement bâtis. Habitué à ce qu’absolument tout lui soit dû, Flynn n’avait jamais pris la peine de se battre pour obtenir ce qu’il désirait. Enfant prince, fils aimé d’une mère aux petits soins pour lui, on l’avait habitué à faire de ses caprices une réalité. Et ce que personne ne pouvait lui offrir, il l’obtenait par le biais de ses illusions et de ce monde qu’il avait bâti grâce à son imaginaire. En l’occurence ici, Aureen cherchait à le fuir quand il tenait à la prendre dans ses bras. Un refus qui passait mal, et le faisait s’étouffer dans son propre égo. Il la détaillait d’un regard avide, silencieux mais pas moins acide dans ses soupires. La romance qui avait été passionnée les premiers mois, s’était tassée pour devenir un acquis aux yeux du prince. Le sourire carnassier qu’il avait pu arborer auparavant laissait désormais place à une moue agacée, rongée par une colère naissante. Elle avait le coeur en larmes, il pouvait le percevoir, mais était incapable de faire preuve de la moindre empathie à son égard. Pas aujourd’hui. Il était donc là, ce briseur de coeurs dont la réputation le précédait au sein du royaume. Flynn était bien des choses et on l’associait à de multiples rumeurs et légendes, mais avant d’être amoureux, il était surtout un fin comédien et homme de spectacle. Il offrait de la distraction, du grandiose, du rocambolesque. C’était là l’oeuvre qu’il avait pris soin de bâtir à Oqitara. Chasser le réel pour faire vivre l’imaginaire. — Ça pourrait être simple, c’est toi qui rend les choses bien compliquées. Tu crois que je perdrais mon temps à venir jusqu’ici si tu n’étais qu’une maîtresse ? Le ton qu’il avait employé était calme, sans doute un peu trop compte tenu des mots utilisés. Il la dévisageait de toute sa hauteur, un sourcil arqué, et les traits tirés. L’homme droit dans ses bottes qu’on connaissait pour orchestrer Oqitara se tenait là, à la place du prince qu’il lui avait offert tout ce temps. Il était insensible, brillait de son élégance et de cette étrange folie qui imprégnaient dorénavant ses opales sombres. C’est aujourd’hui que le rêve s’achevait. Sourd aux appels de ce coeur qu’il avait appris à ignorer, Flynn avait abandonné Aureen pour se rapprocher de l’eau glacée au bord de la rive. Un sourire mutin se faufila le long de sa commissure sans qu’elle puisse le voir. Et dans un ricanement acerbe, il se redressa pour pencher le visage en arrière et se moquer ouvertement de ses mots qui auraient dû le briser. — Ca va aller… Arrête de croire que tout va bien aller juste en le disant à voix haute. Ce n’est pas une formule magique qui marche aussi facilement que ça. Railla-t-il en faisant volteface pour la confronter. Malgré qu’ils aient pu vivre une magnifique et superbe histoire, il n’était rien que le prince puisse désirer et ne pas obtenir. Aureen demeurait l’exception. — Nous étions heureux avant, parce que le reste ne comptait pas. Et voilà que tu t’inquiètes de notre avenir maintenant ? Regarde où ça nous mène… Le fossé qui les séparait n’avait jamais été aussi grand. Non ça n’ira pas. Comment pourrait-il en être autrement ? Elle lui échappait, à la manière des lanternes qui s’évanouissaient dans les cieux, elle s’envolait en dehors de sa portée. Fou de rage donc, Flynn n’en montrait cependant rien. Il était revenu à ses côtés, et bien que sa main posée le long de sa nuque le fit frémir, il demeura impassible au sourire qu’elle lui offrait. A son tour, il glissa une main bien moins douce et bien plus ferme sous son menton pour l’inciter à lever les yeux vers lui. — Je n’arrêterai jamais d’être ce que je suis, et tu le sais. Alors estime-toi heureuse que je sois là ce soir, certaines femmes tueraient pour avoir ce privilège. Tu l’as, qu’est-ce qu’il te faut de plus ? Un mariage ? Un enfant ? Navré de ne pas faire de ta vie une parfaite illusion. Mais ça, encore, je peux l’arranger. Il avait murmuré ses paroles et en avait fait le récit à la manière d’un poème. Et se disant, il avait une nouvelle fois créer l’illusion de ce qu’ils auraient pu devenir. Lui dans un magnifique costume, elle dans une robe immaculée. Et un tout jeune petit garçon qu’il tenait par la main, les cheveux blonds et le regard d’ébène. Une image qui aurait été parfaite en d’autres circonstances, mais qui appuyait de toute évidence là où ça faisait mal. Flynn laissa traîner la scène pas plus de quelques secondes, observant avec avidité ce qu’il prenait soin de détruire. L’enfant s’évapora dans un nuage de cendres, au même titre que leurs magnifiques tenues. L’illusion avait disparue, emportée par la triste réalité. — Autre chose ? Qu’il lui souffla, reculant d’un pas pour se défaire d’elle et contempler un horizon sombre puisque les lanternes s’étaient éteintes. Il referma les yeux, les mains croisées dans le dos, et laissa un long soupire venir fendre la barrière de ses lèvres. Les gestes étaient posés et étrangement calmes, mais ce coeur, soudainement, s’était remis à battre une chamade infernale. Aureen brillait de désespoir, là où il scintillait de rancoeur. Le spectacle touchait dangereusement à sa fin, mais il n’avait pas encore le courage de prononcer sa fermeture.
Revenir en haut Aller en bas
Ree Tragger
shattered dreams into rhapsodies
Ree Tragger
Date d'inscription : 05/04/2020
Messages : 570
avatar © : margot robbie · beckwith, tumblr
evermore and further

Feuille de personnage
doppelganger : princess aureen of erendieren · raiponce
from : erendieren
relationships :

chase this light · w/flynn Empty
Re: chase this light · w/flynn
rédigé Mer 29 Avr - 16:11

Il aurait ponctué chacune de ses phrases par un petite idiote que l’effet aurait été similaire. Le coeur cueilli entre les os et la chair par une main bourrue, Aureen cessa de respirer et baissa immédiatement les yeux ; en ce soir où son regard n’aurait pourtant jamais dû quitter le firmament.  Elle avait cru, à force de le côtoyer dans ses bons jours et de se trouver dans ses bonnes grâces, qu’elle ne verrait pas le visage du prince imbu et méprisable décrit dans les récits de ceux qu’elle jurait qu’ils ne connaissaient pas son prince. Pourtant il était là, le prince railleur, armé de toute son insolence et d’un rien de mépris qu’elle tenta d’ignorer, quand bien même il était bel et bien là, passablement dissimulé entre ces intervalles douloureuses où Flynn ne parlait plus et la laissait à son silence de regrets.  Aureen n’avait pris que ce qu’il avait bien voulu lui donner, d’abord avec la plus grande des précautions, puis avec avidité. Elle lui avait donné son coeur en croyant naïvement en avoir trouvé le gardien, certaine de ne pas se tromper, et voilà qu’il jouait avec comme un enfant turbulent pour qui rien ne semble fragile, pas même la vie.   “ Excuse-moi. ”  Voilà tout ce qu’elle trouva à dire, cela même si elle n’avait pas à s’excuser d’avoir voulu, même brièvement, même naïvement, être plus qu’un autre nom dans son quotidien coloré à la débauche et la luxure. Flynn ne semblait pas comprendre, ou seulement le vouloir, et elle ne parvint pas, quand bien même tout aurait dû l’y pousser, à lui en vouloir. Pas sur le fond, peut-être sur la manière, mais elle était de bonne composition à ce point qu’elle parvenait à prendre pour elle tout ce qui aurait dû la vexer, et à le remiser ; mais Aureen n’oubliait rien, jamais, et ce qu’il s’employait à démolir : la moindre de ses ambitions, ou seulement un maigre espoir de futur, finirait tôt ou tard par ressurgir. Elle n’avait jamais envisagé un futur, pas si naïve que ça, mais se sentait incapable de se voir dans les bras d’un autre, quand bien même elle y serait forcée tôt ou tard pour des raisons protocolaires. Mais elle n’avait en revanche aucun mal à se l’imaginer enlacer d’autres femmes, pour l’avoir vu se prêter assidument à l’exercice, avec tout le plaisir de ces hommes qui ne savent pas aimer de façon absolue et attendent qu’on le fasse pour eux. Alors qu'il attrapait son menton avec plus de fougue que jamais, elle fit un pas en arrière et lui refusa même un regard, par crainte d’y trouver un Flynn dont elle ne voulait pas et qu’elle viendrait à craindre.   “ Bien sûr que je m’estime heureuse, mais …  ”  Ça n’était pas comme ça que ça aurait dû se dérouler. Ce n’était pas comme ça que l’amour fonctionnait, et surtout, ce n’était pas ce qu’elle voulait. Ne s’estimait-il pas heureux de l’avoir, lui aussi ? Était-ce seulement trop compliqué, pour une fois, d’essayer de la comprendre ? Elle se posa la question alors que son coeur battait à tout rompre, davantage à la mention d’un mariage et d’un enfant qu’une illusion, plus cruelle que toutes les autres, fit apparaitre sous ses prunelles déjà noyées. Ses doigts se mirent à trembler, froissant ainsi la dentelle d’une robe somptueuse. Elle tenta de vaincre l’émoi, le trouble et tout l’amour inspiré par un petit garçon aux lèvres fines fardées du plus ravissant des sourires - celui de Flynn, en sachant qu’il ne s’agissait que d’un bonheur de contrefaçon qui retomba immédiatement dans un nuage de cendres.   “ Comment tu as fait pour deviner le petit garçon…  ”  souffla-t-elle dans un murmure, en chassant d’une main fébrile une larme venue gâcher tant son teint d’ange que son anniversaire, qui aurait dû être somptueux. Elle avait toujours voulu un garçon, persuadée qu’elle ferait une formidable mère pour le seul être qui l’aimerait toujours par la force des choses et non dans le cadre d’une union de circonstances. Sa volonté était ancrée, immuable. Elle n’en avait jamais parlé qu’à Penny, pour l’anecdote, et peut-être à ses parents qui lui avaient soigneusement confié que ces choses-là ne se choisissent pas. Mais Flynn n’en avait jamais rien su, pour ce qu’elle gardait malgré tout quelques secrets férocement gardés et n’avait de toute façon jamais ressenti le besoin d’en discuter avec lui. Il l’avait seulement deviné, de la façon la plus prodigieuse et pour la pire raison :  l’utiliser contre elle, renforçant ainsi l’idée de plus en plus précise que rien ne serait plus jamais comme avant et que leur histoire devait s’achever avant qu’elle ne cause davantage de mal.   “ J’avais compris, tu n’avais pas besoin d’aller si loin.   ”  Il n’avait surtout pas le droit. Ce qu’il voulait et ne voulait pas était assez clair sans illustration. Elle jeta un regard autour d’elle, combattant les larmes en serrant les lèvres, d’abord pour le petit garçon qu’ils n’auraient jamais, ensuite à constater que l’illusion avait achevé les lanternes.  Il savait combien l’instant comptait. Pas le jour, puisqu’elle n’était pas de ceux qui désiraient faire de leur naissance une célébration, mais plutôt parce que ce moment bien particulier, sur les rives de Moonshae, lui appartenait et se trouvait être son seul caprice annuel. Un moment gâché qui laisserait cette année une plaie que rien ne saurait panser.   “ Je rentre chez moi,  ”  finit-elle par souffler, en remettant sa large capuche sur ses longues boucles blondes. Elle lui jeta un dernier regard par-dessus l’épaule, dans l’espoir qu’il lui donne un motif de rester, mais se résigna à pousser la porte enchantée vers Erendieren par inquiétude qu’il lui donne plutôt un autre motif de ne plus jamais se retourner sur lui.
Revenir en haut Aller en bas
Julian Carlyle

Julian Carlyle
Date d'inscription : 05/04/2020
Messages : 360
avatar © : casey deidrick (© rosewins)
evermore and further

Feuille de personnage
doppelganger : prince flynn of nighon
from : nighon
relationships :

chase this light · w/flynn Empty
Re: chase this light · w/flynn
rédigé Mer 13 Mai - 23:37

La larme qui glissa le long de sa joue eut le mérite de le faire frémir. Leurs rencontres jusqu’ici étaient faites de sourires et de regards enchanteurs. Jamais encore il n’avait eu ce déplaisir de la voir si triste et déchirée. Mais la larme, elle, eu l’effet d’une dague en pleine poitrine. Il avait entrouvert la bouche, comme pour parler, mais n’en fit rien. Comment avait-il deviner pour le petit garçon ? Une intuition, ou plutôt un pur hasard. Parce que lui aussi rêvait d’avoir une descendance, n’avait jamais envisagé autre chose qu’un petit homme à chérir. Ses deux billes noires continuaient de scruter son visage, et le vague pincement qu’il eu au coeur fût chasser dans un soupire agacé. Flynn était de ces hommes peu patient qui exigeaient être pleinement satisfaits à chaque instant. L’amour était une belle expérience qu’il avait apprécier vivre, mais l’enveloppait également dans un quotidien fade et bien trop loin d’Oqitara. Le spectacle avait pris une tournure bien différente depuis qu’il fréquentait la princesse d’Erendieren. Or, un maître tel que lui ne pouvait prétendre se laisser aisément manipuler par quelque chose d’aussi futile que des sentiments. Ses illusions étaient de loin son premier amour, et rien ni personne ne saurait changer cela. Pas même Aureen. Ou en tout cas, c’était ce dont il se persuadait à cet instant. Il hésita un moment, se mordit l’intérieur des joues pour ne pas céder à de nouveaux sarcasmes, mais la dévisagea à la place sans jamais sourciller. Leur histoire connaissait une impasse. Elle ne pourrait jamais être acceptée au sein de sa famille, et lui de la sienne. A quoi bon s’enfermer dans une relation toxique qui ne remporterait jamais la bénédiction de leurs proches. Il se garda de mentionner que sa mère était au courant, ou plutôt qu’elle était parvenue à deviner ce que le coeur de son garçon renvoyait à une époque. Elle avait juré de garder le secret, le taire à son époux, et avait espéré que fils lui fasse l’honneur d’être un brave et bon amant. En vain. Il avait hérité du mal de son père, et de son penchant pour la destruction. Cependant, Flynn releva soudainement les yeux lorsqu’elle lui abandonna ses dernières paroles. — Non attends… Ce n’est pas ce que je voulais dire. Le ton était toujours aussi ferme, sans aucune douceur, mais où l’on pouvait y déceler une légère teinte de panique. Elle n’avait pas le droit de le laisser là. — Je suis venu pour toi, et tu décides de t’en aller ? Il attaquait plutôt que de chercher à l’apaiser. Un air de rapproche dans la voix, et un visage bien plus contrarié qu’auparavant. Personne n’avait osé lui tourner le dos jusque là, et certainement pas une femme. Mais elle s’était bel et bien éloignée pour se diriger vers la porte enchantée qui l’avait guidée jusqu’à lui. Il fulminait doucement, se dirigeant vers elle pour venir attraper une dernière fois son poignet dans un dernier geste lourd de reproches. Le regard noir et un rictus carnassier sur la commissure, il soupira faussement amusé avant d’éclater d’un rire mauvais. Cet homme, maître de la nuit, montrait pour la première fois le visage qu’on lui connaissait au sein du royaume. Bien loin donc du majestueux prince dont elle était tombée amoureuse. — Je ne reviendrai pas te chercher. Qu’il souffla en relâchant nonchalamment son poignet, la bousculant presque vers cette porte magique. Elle avait disparu sans rien ajouter, le laissant seul au milieu de ce qui avait autrefois abrité leurs plus beaux moments. Les lanternes s’échouèrent soudainement les unes après les autres autour de lui, éteintes et froides comme la glace. La magie s’en était allée. D’un coup de pied fou de rage, le prince envoya voler l’une d’entre-elles avant de venir poser son regard sur un horizon plongé dans l’obscurité. Voilà à quoi ressemblerait donc son univers sans elle à ses côtés. Il referma les yeux un instant, le visage plongé dans une main. Ô il avait bien le coeur qui battait la chamade, non pas de rage, mais bien de culpabilité. On lui hurlait qu’il avait eu tord de tenir de pareils propos. Rien. Flynn y restait hermétique, ne réagissait pas mais laissa simplement entrevoir une bride de regrets au creux de ses prunelles. Le monde, tout d’un coup, était devenu bien froid et lugubre. Il frissonna brièvement, et se surpris étrangement à trembler tant il était gelé. Un rapide coup d’oeil par dessus son épaule fini par convaincre qu’elle ne ferait pas demi-tour, et il serra la mâchoire avant de s’envelopper dans sa cape. Cette petite étincelle de lumière qu’elle avait un jour décidé de planter là, dans sa poitrine, n’avait jamais été aussi faible. C’est peut-être finalement ce qui expliquait pourquoi, en une fraction de secondes, il s’était retrouvé aussi vide. L’amour et ses étranges pouvoirs. Le prince de Nighon poussa un ultime soupire résigné avant de faire demi-tour pour s’enfoncer dans les ténèbres, plus seul que jamais. S'il avait su.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

evermore and further

chase this light · w/flynn Empty

Revenir en haut Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Page 1 sur 2
Sujets similaires
-
» and I will leave a light on · w/flynn.
» ain't never had a friend like me · w/flynn
» punishment for the liars (flynn)
» i solemnly swear that i'm up to no good. · w/flynn
» at last, i see the light.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-
Sauter vers: