at last, i see the light.



 
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Julian Carlyle

Julian Carlyle
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rédigé Sam 11 Avr - 15:41


you claim it's not in the cards, fate is pulling you miles away and out of reach from me. but you're here in my heart, so who can stop me if I decide that you're my destiny ? — @ree tragger

#litdp

On prêtait au jeune prince de Nighon une réputation toute particulière, cruelle et sombre. A cet homme qui, autrefois, se jouait des coeurs brisés pour les réduire en cendre. Flynn avait toujours pris un malin plaisir à se faire aimer du grand public et à recueillir l’admiration des autres. Il était maître d’Oqitara, maître de sa vie et aucunement soldat pour le compte de son père le roi. On a longtemps espéré le voir présenter une jolie fiancée à ses parents, en vain. Quelle femme serait assez folle pour l’aimer ? Quelle âme serait assez désespérée pour s’enticher d’un être dont la vie n’était rien de plus qu’un immense spectacle ? Un coeur nécrosé, enfermé dans cette poitrine depuis sa naissance et qui, étrangement, frappait un rythme assourdissant depuis quelques mois. Il était amoureux, le prince. Si amoureux que ce jour-là, son regard s’était éternisé sur un bijou scintillant qu’il avait fait façonner par un magicien d’Oqitara. Il jouait avec, sourire béat gravé sur les lèvres et les nerfs à bout de patience. La lettre qu’il avait soigneusement glissé dans sa poche mentionnait l’endroit et l’heure, et il avait été bien incapable de respecter convenablement ces consignes. Une épaisse cape sur les épaules, il avait attendu toute la soirée, guettant un soleil orangé se coucher sous les dunes enneigées de Frostväll. L’impatience d’un amour naissant. Il n’avait qu’un visage en tête, et pouvait encore sentir son parfum voler autour de lui. Il avait compté les jours, les heures, les secondes, les kilomètres. Tout ce qui pouvait la séparer d’elle le rongeait doucement de l’intérieur. Et surtout il y avait ce manque. Ce sentiment étrange de n’être rien sans elle. Aureen avait bouleversé son existence, écrasant sans peine tout ce qu’il avait juré de fuir durant des années. On lui avait octroyé une âme incapable d’aimer selon la rumeur qui traînait à Oqitara, et la princesse avait choisi d’en écraser la théorie. Leur relation bien sûr était dangereuse, et ne récolterait aucune bénédiction. Et c’est pour cette raison que les dédales glacées de Frostväll était de loin l’un des seuls royaumes capable de pouvoir contenir leur délicieux et tendre secret. Elle avait évoqué dans sa lettre le fjörd de Moonshae, et Flynn s’y était installé depuis maintenant plusieurs heures. Il était gelé, mais son coeur brûlait d’une flamme inébranlable. La nuit tombée, les reflets lunaires éclairaient désormais l’endroit où il se tenait. Assis, adossé à une immense pierre, il contemplait dorénavant l’étendue d’eau qui lui faisait face, sourire rêveur sur la commissure. Et puis il y eut un bruit. Le craquement de la neige gelée et le vent qui lui ramena des senteurs familières. Aussitôt, le prince quitta son nid pour sauter sur ses jambes et se retourner vers celle qui illuminait aujourd’hui sa vie. Le temps semble se figer l’espace de quelques secondes. Il l’observait, des étoiles dans les yeux et des papillons dans le ventre, se rapprocher docilement de lui. Quitter la pénombre pour enfin dévoiler son merveilleux visage et ses boucles dorées. Flynn étouffa, ravagé par la beauté renversante de la princesse d’Erendieren. Oh oui, il était amoureux. Le coeur battait la chamade, et le souffle devenait irrégulier sans qu’il n’ait eu besoin de courir. Et c’est pourtant ce qu’il fit. Se précipitant vers elle à grandes enjambées, glissant d’un pas sûr et agile vers un soleil au milieu de la nuit. Il dérapa juste devant elle, l’attrapant par la même occasion au vol, et l’entraîna dans une étreinte tourbillonnante. Le paradis n’aurait pas été aussi doux. Des frissons venaient doucement hanter son échine tandis qu’il la reposait doucement à terre, son visage tout près du sien. — Je commençais à croire que tu ne viendrais jamais.  Qu’il lança, à bout de souffle, mais un sourire lumineux sur les traits de son visage. Ses mains déposées contre ses joues, il leur accorda une tendre caresse avant de venir s’octroyer ce qu’il avait appris à apprécier : ses lèvres sur les siennes. Un baiser d’abord, puis deux, trois, et bien d’autres qu’il éparpilla jusqu’à sa nuque recouverte par ses cheveux. Ces instants là, il les savait précieux, et comptait bien profiter de la moindre seconde qui leur était offerte ensembles. Après la tempête d’amour qu’il lui imposa, le prince fini par se reculer, admirer d’un oeil particulièrement envouté sa silhouette, et concevoir, une fois encore, qu’elle était d’une beauté renversante. — T’es tellement jolie. Qu’il lâcha inconsciemment, les yeux pétillants. — Mais… il manque quelque chose. Il fit mine de réfléchir, fit apparaître dans de beaux gestes théâtrales le bracelet en or blanc qu'il avait conservé, et releva les yeux vers elle. Un bijou spécial puisqu’il avait été envouté et avait la capacité de briller au milieu de la nuit. Une lumière parmi les ténèbres, à l’image de ce qu’elle représentait pour lui. Ses doigts dans les siens, il glissa le jonc jusqu’à son poignet avant d’embrasser le dos de sa main. — Joyeux anniversaire. J'espère que ça te plait. Qu’il lui glissa à l’oreille en se redressant. La scène était tellement belle à voir. Ces deux âmes, enfin réunies, et dont les coeurs battaient à l’unisson. Il l’aurait volontiers étouffée dans ses bras, la harcelant de baiser jusqu’à en perdre la raison. Puisqu’il n’y avait guère qu’en ces endroits perdus, à l’écart de la foule, qu’ils pouvaient se livrer librement à leurs désirs. Mais il tenta, raisonnablement, de garder le peu de convenance qu’il lui restait, et fixa les deux prunelles qui l’observaient. — Alors dis-moi, que voulais-tu me montrer de si exceptionnel ici ? Une caresse le long de sa joue, un sourire doux les lèvres, et un regard qui en disait long quant au bonheur qu’il éprouvait en cet instant.
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Re: at last, i see the light.
rédigé Mar 14 Avr - 11:55

Elle descendit les escaliers derrière l’office de Merlin, après avoir poussé le troisième tome des aventures de ' Zosia le téméraire ' sur la seconde étagère de la bibliothèque. Ils étaient bien peu à connaitre le passage et elle soupçonna Merlin de n’en avoir même jamais parlé à son roi, son père. Sa relation avec le magicien, si elle n’avait rien de confidentielle, comportait quelques intérêts discrets qu’elle avait appris à garder pour elle afin de s’éviter les regards de biais et les semonces de la part de son père qui détesterait la savoir par-delà les frontières d’Erendieren. Merlin lui avait offert une porte de sortie palpable, qu’elle empruntait pour une escapade vers les rives de Moonshae une fois à l’année uniquement. Aureen était bien élevée à ce point qu’elle ne pouvait s’imaginer défier l’autorité de son père plus que par une sortie innocente, et une qu’à terme ils ne pourraient décemment pas lui reprocher indéfiniment. À moins qu’il ne s’agisse d’un prince ténébreux dont elle était éprise et qu’elle s’apprêtait à rejoindre ; au moins avait-elle l’espoir qu’il répondrait favorablement à une invitation qui signifiait tout pour elle. Le coeur gonflé de ses trop nombreuses attentes et les mains tremblantes d’inquiétude, Aureen parvint enfin sur la rive verglacée, et jeta un coup d’oeil au firmament pour s’assurer qu’elle était encore à temps. Que le cortège de lampions ne s’était pas précipité vers Flynn et qu’elle avait encore le temps de lui raconter l’histoire qui accompagnait cet instant qui lui était si précieux. Auquel cas il verrait la beauté du moment avec les yeux, mais pas avec le coeur et si ç'aurait dû être assez, ce n'était pas tout à fait l'effet qu'elle comptait lui faire. Elle avait assisté quelques dizaines de minutes avant à l’envolée des balcons, et après des années de rituel, s’était convaincue que ce spectacle ne perdrait jamais de sa beauté et de l’emprise qu’il avait sur son coeur. De tout l’émoi qu’elle ressentait, la gratitude aussi, qu’elle éprouvait à l’égard de son peuple dont la ferveur ne faiblissait pas lors d’un tel évènement. Chaque année était à la fois la même et différente, pour ce que les citoyens trouvaient toujours une manière ou cent d’embellir le rite pour la princesse de lumière, alors même qu’il ne s’agissait finalement que de lanternes. Elle se rendit sur le lieu fixé en trottinant, trainant sa longue cape entre les flocons fraichement tombés et le sentier creusé par des pas et des enjambées bien plus longue. Comme ses lèvres, son coeur se dota d’un sourire ravi, pour ce qu’elle devina que Flynn était arrivé, et le sourire laissa place à la joie de le trouver parmi les glaces, un trésor d’ébène détonnant au coeur du manteau opalescent. Elle se mordit la lèvre et ouvrit grand les bras à ce prince fougueux venu l’arracher à la glace dans une étreinte tiède. Ils rompirent à deux le silence de Frostväll par le récital de leurs rires tressés et de leurs amours mélodieux, donnant à Evermore probablement le plus beau cliché de leurs amours interdits.    “ Je ne manquerais ça pour rien au monde,  ”  confia-t-elle à son tour,  pour la coutume, mais aussi parce qu’elle partageait son moment pour la première fois avec quelqu’un d’autre ; il ne serait jamais en mesure de comprendre combien cet instant était important pour elle, pour ce qu’elle n’avait jamais emmené quelqu’un ici et surtout pas maintenant, et n’envisageait de le partager avec personne d’autre que lui ; jamais. Ah, cette naïveté. Blottie dans son étreinte ferme et pas plus décidée à la quitter que lui à s’en détacher, elle savoura les baisers, y ajouta un sourire déposé sur ses commissures et parfois un maigre rire de toute la joie qu’elle n’était pas capable de garder pour elle. Le bracelet était au moins le plus beau de ses cadeaux, pas pour sa valeur, mais sa signification.  Elle s’apprêta à lui dire qu’elle n’en attendait pas tant, que sa venue seule lui était amplement suffisante, mais parce qu’elle s’imaginait le regarder plus tard, seule dans sa chambre, un sourire de victoire sur la bouche, Aureen se contenta de le remercier.    “ Merci, et oui, il me plait beaucoup.  ”   Encore que les mots ne rendaient pas justice à la véritable impression qu’elle se faisait du cadeau. Elle fixa un regard comblé sur le bijou et ne se délivra de sa contemplation que pour marmonner à son égard  :   “ Tu vas devoir attendre un petit peu, ce n’est pas encore l’heure, mais si tu veux un peu d’histoire, he bien, sache que ce fleuve trouve sa source à Erendieren, ”  commença-t-elle, s’accrochant à son bras pour le guider plus près sur le bord du Moonshae de glace. Les eaux y étaient plus claires à Erendieren, et surtout, à l’état liquide, mais au-delà de ça, la nuit ne tombait jamais sur son royaume et elle prenait un plaisir particulier à venir se recueillir ici parce que les lumières y éclataient davantage au soleil couché.    “ Lorsque j’étais enfant, mon père m’a demandé ce que je voulais pour mon anniversaire et j’ai tout simplement répondu ‘ les lumières ‘. Même encore aujourd’hui, je ne sais pas où j’ai voulu en venir avec ça, toujours est-il qu’à partir de cette petite requête est née une tradition. Tous les ans, pour mon anniversaire, les citoyens d’Erendieren et la famille royale se réunissent sur les rives de Moonshae et la balcon de Whitehaven, et lancent des lanternes pour moi dans le ciel, ”  confia-t-elle, on ne peut plus soigneuse sur ses mots.   “ Tiens regarde, elles arrivent. ”  En petit nombre, les premières lueurs firent une apparition timide, poudrant le dôme étoilé d’Evermore. Elle les désigna du regard et de la seule main qui ne s’était pas agrippée à lui.    “ Il y en a toujours qui s’éteignent durant le voyage, mais … ”  Une vague élégante de la main invita ces petites flammes à se raviver. Aureen n’utilisait que très peu sa magie et ne l’avait jamais fait devant lui. Elle douta même de s’il avait un jour su qu’elle en était, elle aussi, douée.   “ Et voilà. ” 
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Re: at last, i see the light.
rédigé Mar 21 Avr - 15:49

Ce moment qu’ils partageaient ensembles était de ceux que l’on n’oublie jamais. Ils étaient si beaux, et à leur place légitime : l’un dans les bras de l’autre. La douceur de la scène se mêlait à la perfection avec les quelques flocons timides qui osaient venir se mêler à leur étreinte. Pour la première fois depuis longtemps, Flynn avait laissé Oqitara et ses responsabilités là où elles devaient être, et savourait les quelques heures qu’on lui accordait à ses côtés. Parce que leur union ne ferait évidemment pas l’unanimité, la princesse d’Erendieren et le prince de Nighon s’unissaient ce soir pour un brin de liberté. Il ne s’agissait que d’une brèche furtive, mais ces quelques instants valaient largement la peine d’attendre pour être vécus. Pour cet homme qui avait l’habitude de tout planifier et tout contrôler, Aureen avait été la virgule qui était venue interrompre sa vie illusoire. Du jour où elle était apparue sous ses yeux, ce soir-là, elle avait illuminé son existence d’une délicieuse lueur. Et la flamme dansait toujours, s’intensifiant chaque fois qu’elle osait l’embrasser ou ne serait-ce que le regarder comme elle le faisait à cet instant. Il s’en était caché, enfouissant son visage pour venir harceler sa nuque de plusieurs baisers. Il ne cessa que lorsqu’elle lui annonça qu’il devrait faire preuve de patience et qu’elle s’accrocha à son bras pour guider leurs pas. Le mystère était total et le tenait délicieusement en haleine. Flynn soupira, faussement agacé, mais se perdit rapidement dans la contemplation des eaux face à lui et de l’histoire qu’on lui comptait. Il buvait religieusement ses paroles, encerclait fermement sa main dans la sienne, et avait quitté l’horizon pour poser un oeil attentif sur elle. Pour lui, le spectacle avait d’ores-et-déjà débuté : elle était si belle, à attendre, des étoiles dans les yeux. Lorsqu’enfin les premières lanternes décidèrent de faire leur apparition, Flynn les observa, un large sourire béat sur les traits ordinairement si sombres de son visage. La vue était magnifique, époustouflante même. Ils avaient l’air si petits au milieu de ces si nombreuses lueurs qui arrivaient par centaines vers eux. Une couverture étoilée ne tarda pas à les encercler, enveloppant le couple d’un paysage tout à fait exceptionnel. — C’est magnifique Aureen… qu’il souffla à mi-voix, le regard rivé vers les cieux. Et pour sublimer le tout, elle lui offrait une magie tout à fait inconnue jusqu’ici, et devant laquelle il eu le souffle coupé. Les quelques lanternes dont la flamme se tarissait se ravivèrent toutes en même temps, et pour le plaisir égoïstes de leurs yeux. — Tu… c’est toi qui a…  Il s’étouffa dans ses mots, l’observa un instant, puis se plaça juste derrière elle pour venir la serrer dans l’étau ferme de ses bras. Des baisers par dizaine sur ses joues, sa tempe, sa nuque, et leurs regards perdus ensembles. — Merci pour ce spectacle.  Qu’il lui murmura à l’oreille, comblé par ce moment qui resterait l’un des plus beaux de son existence. Aucune illusion ici, mais la vie, la vraie. Contrairement à l’univers qu’il avait façonné de toute pièce, Raiponce lui offrait ce soir un peu de bonheur sans avoir recours à la magie, ou si peu. Et en cela, il lui était reconnaissant. — Tout est si beau quand t’es là, c’est incroyable. Je n’ai jamais vécu ça, jamais d’une telle intensité. Tu as quelque chose en toi d’incroyable Raiponce. Ne change jamais rien. Il s’était détaché d’elle pour venir lui faire face, ses mains contre ses joues. Les petites lueurs dans le ciel étaient les mêmes qui scintillaient à ce moment-là dans ses yeux. Il se pencha, doucement, une main dans ses cheveux et l’autre nichée dans sa nuque, pour venir embrasser ses lèvres qu’il désirait tant. Une brève interruption au beau milieu de la plus belle des représentations. Elle lui avait offert un baume unique, apaisant les maux que même ses illusions ne parvenaient à panser. Personne, pas même Delilah, n’avait un jour pu assister à pareille vulnérabilité de la part du maître des jeux. On l’aura affublé de bien des surnoms, mais aucun qui ne puisse qualifier l’homme qui se tenait aujourd’hui devant la princesse d’Erendieren. Des frissons parcouraient son échine, et Flynn ne cessa que lorsqu’il se sentit à bout de souffle. Et il en ria, joyeusement, et sans doute un peu naïvement. De cet adulte et du prince, n’en restait que l’enfant qu’il n’avait jamais pu être. Ses opales d’ébène rivée vers le plafond étoilé, il étouffa quelques mots d’une voix à peine audible. — Je t’aime tellement.  Il l’avisa d’un tendre sourire et reprit calmement : — Nous devrions allumer notre propre lanterne, qu’en penses-tu ? Pour marquer cette soirée, qu’elle demeure éternelle et ne s’éteigne jamais. Flynn se recula d’un pas, et d’un geste doux fit apparaître devant eux une lanterne à l’image des autres, dont la maigre flamme se tarissait, à la différence près que celle-ci était beaucoup plus grosse. Elle n’était pas réelle, bien sûr, mais l’était au moins pour eux. Invisible pour les autres, mais bel et bien présente pour elle et lui. A l’instar de leur union. — Elle n’est pas aussi belle et aussi vraie que les autres, mais elle vient du fond du coeur.  Face à elle, il l’invita à s’accroupir afin qu’ils puissent l’allumer ensembles. Son coeur, cet organe négligé depuis longtemps, frappait si fort ce soir-là qu’il manqua d’en perdre l’équilibre en s’abaissant. Une main posée sur la lanterne, l’autre l’invitant à prendre la sienne, il attendait patiemment qu’elle le rejoigne. — Je t’en prie, à toi l’honneur princesse. Qu’il lança, l’invitant à réitérer cette magie pour se mêler à la sienne. L'ombre et la lumière, ici, ne faisaient qu'un.
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Re: at last, i see the light.
rédigé Sam 25 Avr - 0:34

Elle pourrait lui dire qu’elle sait, et qu’elle a la chance de pouvoir assister à pareille beauté, chaque année durant. Qu’elle avait surtout la chance inouïe que ce spectacle lui soit entièrement dédié, et qu’il ne se trouvait personne en ces contrées de plus appropriée pour le partager que lui, quand bien même l’opinion populaire donnera toujours le contraire. Lovée dans ses bras et déterminée à s’y enfoncer pour sentir le tempo tumultueux de leurs coeurs qui se bagarraient contre leurs os et leurs peaux pour se rejoindre, Aureen délivra pour seule réponse un sourire tendre, et un regard rêveur rivé sur la valse paresseuse de lampions. Y avait-il seulement un jour où elle pourrait, si pas se lasser, au moins s’habituer à pareil féérie ? Une vague de la main suffisait habituellement à redonner aux quelques lueurs fatiguées un éclat nouveau, et elle ne sut pas déterminer s’il s’agissait d’un bon jour ou bien de l’amour qu’elle ressentait pour Flynn et de sa part, mais l’éclat se mit à scintiller comme jamais auparavant. Elle fronça les sourcils, mais se laissa immédiatement regagner par le bonheur tiède de se trouver dans ses bras, durant ce qu’elle considérait être le moment crucial de son année. Son sourire s’intensifia à sa réflexion sur sa magie, jusqu’alors tenue secrète. S’il y avait un domaine, un énième, où ils se démarquaient férocement, s’agissait bien de celui-ci. Flynn vivait dans un royaume magique fait de splendides illusions. Il s’était donné à sa magie, faisait corps avec elle, en avait soulevé presque tous les pans visibles pour la découvrir et l’alimenter davantage. Aureen était capable d’étincelles, au mieux, et sans la rejeter, ne l’utilisait qu’à des fins esthétiques, faute de mieux connaitre son don si peu relaté dans les ouvrages. Elle reposa ses mains glacées d’abord sur sa veste, puis sur les manches autour de ses épaules, laissant trainer une faible lueur magique sur ses coutures avant qu’il ne décide d’en débarrasser ses épaules et de se livrer à un tête-à-tête fait de mots enjôleurs et de regards. Son coeur exulta d’un soupir soulagé à ses mots doux. Elle profita de l’instant avec allégresse, sans savoir qu’il n’y aurait jamais plus un instant comparable à celui-ci. Que le moment s’inscrirait en elle à jamais comme le plus heureux de toute sa courte vie, ne trouverait jamais de comparaison, tout le monde à ce monde voué à s’effondre, et elle avec.   “ Fais attention, sinon bientôt tu seras comme moi, ”  absolument et irrémédiablement amoureuse,    “et nous ne pourrons plus nous passer l’un de l’autre. ”  Mais n’était-ce pas déjà le cas ? Si elle avait pu, s’ils n’y avaient pas eu deux mondes et des millénaires de tabous, de diktats et de haine entre eux, elle n’aurait jamais quitté son bras. Faute de trouver plus de mots, elle se contenta de lui offrir un sourire pour accord à tout ce qu’ils vivaient de grandiose, et d’offrir sa joue avide à ses lèvres gourmandes pour plus de baisers qu’il accepterait de donner, puis ses lèvres bien trop gourmandes de la saveur des siennes, et son corps tout entier à son étreinte toujours plus ferme. Pour la première fois, elle manqua quelques minutes du ballet de lanternes, la faute à l’envoûtement tout sauf magique de ce prince d’illusion. Elle lui glissa un baiser sur la joue et une cajolerie de nez à nez, avant de remettre les pieds sur terre ; dans tous les sens du terme. Son coeur à la fois curieux et flatté de ce qu’elle crut entendre, Aureen fronça les sourcils et le força d’une main dans la nuque à baisser de nouveau les yeux vers elle.   “ J’ai mal entendu, tu peux répéter ? ”  demanda-t-elle, espiègle. Mais évidemment il relança sur une idée d’une brillance telle qu’elle n’eut pas à coeur de le forcer à se répéter de nouveau, quand bien même elle jura pour elle-même qu’il ne s’en sortirait pas si facilement. Elle opina bravement, toujours plus obnubilée par les mots qui lui échappaient et dont elle était malgré tout certaine, que par la lampe qu’il lui présenta avec toute l’élégance du prince de cérémonie qu’il était.   “ Et c’est bien pour cette raison que c’est elle la plus précieuse,  ”  Tout ce qui venait du coeur, était à ce point précieux que la beauté devenait un critère dérisoire. Elle prit place à ses côtés, minutieuse dans sa descente, la crainte de glisser et tomber dans les eaux glacées toujours omniprésente.   “ Je te l’allume, mais c’est à toi de la lancer. La tradition exige de faire un voeux, et j’ai déjà été plus que gâtée cette année, alors … ”   fit-elle, laissant trainer sur ses traits un regard sans équivoque. Elle avait gagné l’amour, encore qu’utiliser le terme ‘gagné’ était peut-être bien ambitieux de sa part, et n’avait jamais désiré plus qu’une romance et un amour capable de la transporter au delà de l’imaginable. Elle fit glisser sa main sur sa joue avant de la diriger vers la lanterne et prier pour y faire jaillir un soupçon de lumière. La rencontre entre la plus pure de magie et celle d’un gardien de l’ombre engendra une flamme au coeur blanc d’argent drapée d’une cape d’ébène. Elle échappa un oh à la fois surpris et fasciné, puis tendit la lanterne à Flynn. Un second mouvement ample de la main dévoila un autre de ses talents magiques, où la couleurs de chaque lueur changea de l’or au bleu givré. Elle se mordit la lèvres, satisfaite de son maigre tour de passe-passe.    “ Je suis certaine qu’avec un peu d’entrainement, tu pourrais me trouver une petite place à Oqitara;  ”  Oh, il n’y avait rien de moins envisageable que l’idée d’elle à Nighon, mais elle tenta de donner un peu d’humour à leur supposée rivalité, et surtout d’immiscer en lui l’idée d’elle parmi son entourage, quand bien même cette curieuse image ne prendrait jamais vie. Puis, parce que ce point de leur rencontre ne l’avait pas quittée, elle reprit, feignant de ne voir que par ses lumières et pas par lui :   “ Je t’aime davantage, ”  fit-elle sur le ton de la confession et de l’évidence, ce avec toute la facilité du monde.
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Re: at last, i see the light.
rédigé Lun 4 Mai - 23:27

La candeur de la scène était en tout point parfaite. Aureen l’avait autorisé à pouvoir l’accompagner au plus beau spectacle qu’il lui ait été donné de voir. Un arc-en-ciel de beauté où les rayons des lanternes perlaient à travers l’obscurité. Pour la première fois, le maître d’Oqitara appréciait ce qui était réel au lieu d’aimer vivre au milieu d’illusions. Elle, lovée dans ses bras, et leurs coeurs dansant un tempo similaire au rythme du ballet que leur offraient les lumières. Tout ceci était bien réel. Fallait-il seulement qu’il puisse un jour s’habituer à pareille splendeur. Même enfant, ses rêves n’avaient jamais été aussi beaux. Ses opales d’ébène se mirent à scintiller au milieu des étoiles qui volaient autour d’eux. La plus merveilleuse magie qui lui ait été donné de voir, et de loin la plus douce. Jusqu’à ses mots enjôleurs, la princesse ne se défaisait pas de cette étincelle qui l’avait dangereusement fait chavirer. Cet instant-là devrait durer éternellement. A ses paroles, un sourire naquit le long de sa commissure. La vérité, c’est qu’il ne pouvait déjà plus se passer d’elle, mais se garda bien de lui faire cet honneur. Etait-ce par crainte ou par pudeur ? Flynn lui-même l’ignorait, et se mordit la lèvre pour couper ce sourire béat qui venait de s’installer sur son visage. Pour toute réponse, un baiser sur la tempe, et un soupire faute de pouvoir trouver les bons mots. — Tu mens très mal, et tu as très bien entendu. Qu’il souffla en fronçant les sourcils tout en imitant son air sceptique. Mais puisque demandé de cette façon, il devait bien lui céder le peu qu’il pouvait lui apporter ce soir-là. — Tout ça, c’est incroyable. Ces lanternes autour de nous, cette magie qu’il y a en toi… Je ne m’en lasserai jamais. Ma vie était merveilleuse avant… et puis tu es arrivée, et t’en a fait quelque chose d’encore mieux. Il prétendait faire de son mieux pour garder un minimum de contenance, mais devait bien s’admettre vaincu face à elle. Aureen avait cette chose en elle, celle qui faisait s’asseoir le prince pour faire surgir l’amoureux. Ce fou, prêt à tout pour voir sourire sa princesse et faire imploser son coeur à force d’étreintes et de baisers. Elle s’était révélée comme une étrange évidence, là au milieu des convives, belle chaque jour depuis. Il l’avait désiré dès l’instant où ses yeux s’étaient posés sur elle, et n’aspirait qu’à l’aimer encore un peu plus chaque seconde si c’était encore possible. Leurs mains posées sur la lanterne qu’ils tenaient ensembles, il laissa traîner sur elle un regard plein d’admiration et de nostalgie. Un soupçon de lumière naquit au milieu des ténèbres, en même temps que le sourire qui vint éclairer ses traits. Cette magie-là était unique, somptueuse, et reflétait toute la beauté de leur rencontre. Des couleurs orangées qui traînaient autour d’eux, elle changea l’or en bleu, et le fit un peu plus rêver. — Je n’ai pas besoin de faire de voeux. J’ai tout ce qu’il me faut sous les yeux.  Qu’il souffla à voix basse en baissant le visage vers elle, le coeur battant une chamade infernale au creux de sa poitrine. La représentation de cette nuit était à la fois incroyable et inqualifiable de par sa beauté. Une myriade de frissons parcourus son corps tout entier lorsque sa main retrouva la sienne pour une bien furtive caresse. Et pour ne pas trahir la tradition, il fit mine de réfléchir un court instant avant de les faire se relever, la lanterne dans leurs mains. — Je souhaite que chaque année, nous puissions nous réunir ici pour une soirée parfaite, juste tous les deux, pour toujours. Ce sera notre lieu, notre petit Paradis secret, le premier témoin de notre union. Il confiait ses voeux sans y penser, de manière naturelle et spontanée. Ils levèrent ensembles le présent qui éclairait encore fermement l’ombre de leurs sourires, et assistèrent à son envolée parmi les autres. Lui qui avait appris à tenir son rôle de gardien des ombres, de prince cruel et sans coeur, se voyait aujourd’hui embarqué dans une romance imprévue. Et cette joie-là, parfaitement insoupçonnée, hurlait sans cesse un seul et même prénom : celui de sa princesse. — Je pourrais te faire prendre l’apparence d’une vieille femme horrible, et tu m’accompagnerais. Lança-t-il, espiègle, à l’intention de sa précédente remarque. Le ton était taquin, mais le sourire qu’il arborait disparu un court instant. Si seulement tout cela pouvait être aussi simple. Aureen l’avait pris au dépourvu, et pour une question d’appartenance familale, ils seraient condamnés à ne jamais se dévoiler au grand jour. — Je tuerais pour te ramener avec moi à Oqitara. Il y a tellement de choses que je voudrais te montrer… Ce serait merveilleux. Sinon il l’aurait déjà fait, mais il y avait cette ultime et cruelle barrière qui se dressait entre eux et leur bonheur. Il était évident qu’ils se voulaient, l’un et l’autre, plus que tout. A défaut de pouvoir vivre ensembles, Flynn désirait simplement et égoïstement passer le plus de temps qu’il leur était accordé. Tout filait si vite dans ce monde. Larkin ne permettrait jamais pareille folie, à l’image sans doute du roi d’Erendieren. Ils n’obtiendraient jamais la moindre bénédiction, sauf peut-être celle de sa mère, la Reine, qui avait tout naturellement deviner l’engouement de son fils à l’égard d’une femme. Ses lèvres se délestèrent de ses sombres pensées pour arquer un doux sourire lorsqu’il remporta son attention sur Aureen. — Mais si jamais un jour tu oublies d’allumer la lumière, sache que je serai toujours là pour te guider. Tu n’auras qu’à m’envoyer un signe, et je serai là. Il fit glisser sa main de son poignet à sa joue pour s’attarder dans sa nuque. Pour se redonner le courage qu’il avait égaré, Flynn se pencha vers elle en y déposant une nouvelle vague de multiples baisers avant de lui glisser quelques mots à l’oreille. — Tiens, suis-moi. J’espère que tu sais nager, au cas où. Le sourire sur ses lèvres en disait long sur le fond de sa pensée. Il abandonna sa propre cape pour venir la poser sur ses épaules, et se retourna en désignant sa nouvelle illusion. Une barque faite de bois, suffisamment grande pour accueillir le couple qu’ils formaient. Il l’invita à se joindre à lui, et se retrouvèrent quelques secondes plus tard à plusieurs mètres du rivage. Au beau milieu d’une eau qui reflétaient les milliers de lanternes qui retombaient lentement tout autour d’eux. Un point de vue différent, et tout aussi beau que le précédent si ce n’est plus encore. Cette fois-ci, ce n’est plus tant les lueurs du spectacle que Flynn observait avec attention, mais celles qui scintillaient dans le regard de sa princesse. Une vue qui fit dégorger son coeur d’un sentiment étouffant. Ce qui aurait dû inaccessible pour lui était désormais inéluctable. Il l’observait, la bouche entrouverte comme pour parler. Aucun son n’en sorti cependant, puisqu’elle avait rendu muet le grand prince illusionniste. L’évidence sous les yeux et dans le coeur. — J’aimerais rencontrer ton père un jour. Qu’il lâcha à voix haute sans réfléchir. — Je lui dirai que je suis tombé amoureux de sa fille, et je lui demanderai sa bénédiction pour… Il marqua une légère pause, puis soupira pour se redonner un brin de courage. — Eh bien pour tout le reste. Il ne souriait plus, mais avait bêtement baissé les yeux vers un reflet invisible à la surface de l’eau. Une timidité inconnue jusqu’ici, mais qui étonnement le fit s’enfermer dans une carapace d’appréhension. — Et, je compte sur toi pour faire en sorte de me sortir de ma cellule s’il lui venait l’idée de me condamné à mort pour cette folie. Fit-il sur une note plus espiègle. Il désirait combattre l’injustice de ce monde, l’égoïsme de ces politiciens corrompus, et surtout défaire ce rempart qui les empêchait de s’aimer. Qu’ils puissent enfin être les héros d’une seule et même histoire.
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Ree Tragger
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Re: at last, i see the light.
rédigé Ven 8 Mai - 19:35

Le peuple d’Erendieren, pour preuve de ses souverains, n’avait effectivement pas le don d’affabulation, et Aureen se mordit la lèvre, amusée qu’il l’ait lui aussi remarqué. Laissant trainer sur sa joue et ses lèvres une ribambelle de baisers pour récompense à ses nombreux compliments, Aureen poussa enfin un soupir d’entière satisfaction alors que leur lanterne s’envola pour rejoindre le flot d’autres, virevoltant paresseusement dans un océan d’étoiles. Plus que tout, elle aurait aimé que le temps se fige sur ce moment, une main dans la sienne et l’autre dessinant distraitement les contours de son menton ; et elle, se penchant vers lui pour retrouver le confort et la chaleur de ses bras.   “ Tu sais que ça porte malheur de le dire à voix haute ?  ”  fit-elle, un mince sourire sur les lèvres. Ne s’agissait là que de cancans, mais elle se plaisait à croire que les voeux étaient des pensées d’espoir qui devraient effectivement n’appartenir qu’à soi, quand bien même elles concerneraient quelqu’un d’autre. Mais puisque Flynn ne pouvait rien garder pour lui, et en dépit du fait que cela flatte son palpitant, Aureen fit le voeux pour eux, mot pour mot, dans l’intimité de ses propres pensées. Si elle tiqua sur le mot ‘ union ‘, elle s’employa à n’en rien montrer. Elle était assez lucide pour comprendre que cette union en question ne verrait certainement jamais le jour, malgré qu’elle ne désire rien de plus de cette vie que de devenir sa femme, ou au moins être autorisée à l’aimer à la lumière du jour plutôt que de devoir ruser pour trouver sa main dans le noir. Elle se demanda si Flynn comprenait la portée du mot qu’il venait de lancer là, devant elle, certainement animé d’une insouciance rare. Elle scruta un moment ses lèvres frémir, le contour saillant de sa mâchoire, avant de trouver ses yeux reflétant remarquablement les astres au-dessus d’eux.   “ J’espère que les cieux t’ont entendu,  ”  conclut-elle, un baiser sur le bout des lèvres n’attendant que de trouver la commissure de son prince. Elle tiqua de nouveau sur le portrait d’une femme horrible, en se demandant d’abord pourquoi, et ensuite ce qu’il pourrait qualifier de femme horrible, puis chassa le questionnement puisqu’il n’avait finalement qu’un importance moindre.   “ On n’a pas besoin de tuer pour au moins se l’imaginer. ”  La fantaisie n’appelait après tout pas le meurtre, et il ne coûtait rien de la garder pour soi, à part peut-être de se heurter à la triste vérité que tout ceci n’était vouée qu’à n’être que ça, de la fantaisie. Attendrie plus qu’elle n’était déjà par la mention de lumière, alors même qu’elle soupçonnait qu’il était celui qui oublierait un jour de l’allumer - elle en était après tout la gardienne attitrée, Aureen fit apparaitre une lueur dans sa paume.   “ Dans les faits, je crois que c’est surtout toi qui a besoin d’une lumière, ”  fit-elle, un sourire sur les lèvres. La lueur dansa élégamment dans sa main quelques secondes, comme une luciole heureuse au coeur de la nuit, avant de trouver Flynn au coeur et d’aller s’y noyer comme on se plonge dans les bras d’un homme ; elle dans les siens.   “ Voilà, celle-ci restera ici. ”  Il aurait au moins un peu d’elle avec lui, et tant qu’elle vivrait, cette lueur ne déclinerait jamais. Une sourire tendre sur la bouche, elle lui rendit le moindre de ses baisers avec la même, si pas plus, intensité, avant de se lever et suivre son impulsion vers la rivière.   “ Oh, je ne suis pas certaine que —  ”  Pouvait-elle réellement le lui refuser sous prétexte de crainte ? Que dirait ses parents si elle tombait dans ces eaux glacées, alors même qu’elle aurait dû se trouver à Meriel, en train de fêter son anniversaire ? Elle hésita à prendre sa main et à le suivre dans l’embarcation, mais se laissa convaincre par son sourire, son enthousiasme, et l’odeur enivrante de sa lourde cape sur ses épaules. Elle se pencha par deux fois au-dessus des eaux claires pour éviter à ses lanternes la noyade, émerveillée par le ballet irréel des lumières entre lagon et ciel, ravie de partager le moment et surtout de ce qu’il apportait à son coeur gonflé de bonheur. Pourtant à la mention de son père, sans perdre de son sourire ou de son amour, Aureen se laissa envelopper d’un voile d’amertume. La perspective d’une rencontre lui arracha un rire mitigé, pour tout ce que son père trouverait à redire à propos de l’homme qu’elle aime, et surtout combien elle l’imaginait réfractaire à l’idée qu’elle puisse l’avoir choisi lui plutôt que n’importe qui d’autre.   “ Pour ? ”  l’invita-t-elle à préciser, un sourire gourmand sur les lèvres.    “ Mon père est peut-être le souverain de lumière, mais il n’est pas plus ouvert que ton père à propos de nous, ”  confessa-t-elle, des fois qu’il fasse l’amalgame entre le pacifisme ouvert et assumé de son père, et le penchant de ce dernier à protéger ses trésors quoi qu’il en coûte ; sa plus jeune fille plus que tout le reste. Leurs pères respectifs ne savaient rien de leur amour et Aureen jugea que c’était au moins pour le mieux pour le moment. Le temps qu’ils évaluent les chances de leur amour contre leurs mondes respectifs, et le monde dans sa totalité. Le combat vaudrait inévitablement et hypothétiquement, la peine, mais pouvait-elle réellement mettre le monde sans dessus-dessous pour le besoin égoïste de lui appartenir  et qu’il lui appartienne en retour. Parce que la question ne se posait que pour elle, qui rêvait chaque jour un peu plus fort à un lendemain à deux, Aureen préféra chasser l’idée de se dresser face aux exigences de leurs peuples respectifs au nom d’un amour. Cela n’arriverait pas, et elle devait s’en convaincre pour son propre bien.   “ Cela dit tu sauras que là où Larkin te voudrait toutes les épouses du monde, il n’est visiblement personne que Selwyn puisse approuver pour moi, ”  confessa-t-elle en haussant les épaules. Au moins Selwyn avait de son côté de lui vouloir un mariage d’amour plutôt que de circonstances, quand bien même il trouverait toujours un défaut à ses prétendants, et n’accepterait jamais moins bien qu’un excellent parti.    “ On ne condamne pas à mort à Erendieren. ”  Elle devina qu’il s’agissait là d’une des différences évidentes et dramatiques entre leurs deux royaumes.   “ Tu serais seulement escorté vers la sortie et prié de ne plus revenir, et moi, he bien, enfermée dans une tour,  ”  fit-elle, pensive. Si elle avait su.    “ Je pense que mon père prendrait sur lui pour en toucher personnellement un mot à ton père aussi. Ça n’a rien de drôle, mais pourtant je les imagine vouloir parler tous les deux et …”  Pour ponctuer sa phrase sur une évidence, elle éclata d’un rire musical. Si clair et mélodieux que son pouvoir aurait pu éclairer un village entier, et peut-être qu’au-loin, par-delà les vallées et les monts, la lumière fut.
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Julian Carlyle

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Re: at last, i see the light.
rédigé Jeu 14 Mai - 1:31

— Je te rappelle que c’est moi le méchant de l’histoire. Il avait prononcé ces paroles sans savoir qu’il les regretterait bien amèrement par la suite. Un doux sourire accroché sur les lèvres, il se berçait d’entendre ses mots, d’endurer ses baisers et peinait à grands efforts de ne pas fondre sur elle pour une nouvelle étreinte. Aureen avait tout pour charmer son âme et son coeur, et le faisait à la perfection chaque fois qu’ils étaient amenés à se rencontrer. La fantaisie était telle qu’il n’avait jamais été plus heureux qu’en cet instant. Leurs mains jointes et leurs palpitants frappant une même mélodie, il était inconcevable de penser que ces deux-là étaient issus de deux nations ennemies. Et pourtant. Leur amour était ce qu’il y avait de plus beau, de plus pur, et malgré qu’ils franchissaient ensembles de nombreuses interdictions, il semblait qu’il n’y ait rien qui puisse un jour les séparer. La naïveté du moment, sans doute. Quoiqu’il en soit, c’est d’un regard irrévocablement amoureux que Flynn contemplait sa princesse. Il garderait cet instant gravé dans sa mémoire, pour peu qu’il lui reste encore assez de place pour enregistrer les moindres secondes passées en sa compagnie. Il ne servait à rien de garder pour lui ce qu’il éprouvait, alors plutôt que de s’en cacher, pour la première fois, il se livrait ouvertement, sans crainte. Ceux qui pouvaient prétendre avoir gagné la confiance du prince de Nighon se comptaient sur les doigts d’une main. Aureen, immanquablement, était celle qui trônait au dessus de tous. Il lui aurait confié sa propre vie les yeux fermés. Il lui en fallait peu pour être attendri par sa présence, et évidemment, elle prit soin de l’envelopper encore un peu plus de sa candeur. Une lueur se mit à briller dans la paume de sa main, et elle lui en fit cadeau en la déposant le long de sa poitrine et à l’endroit où se nichait son coeur. Cette magie-là lui ôta un battement et l’empêcha de respirer l’espace de quelques secondes, touché qu’il était par toute la symbolique et la beauté du geste. — Touché… Elle y restera précieusement. Qu’il souffla finalement, un large sourire rêveur étirant sa commissure. La ballade le long du lagon se poursuivait délicatement, alors qu’ils abordaient enfin le sujet épineux de leur relation. Il esquissa un mince rictus lorsqu’elle l’invita à préciser sa pensée. — Je t’invite à imaginer ce qu’il y aurait après ce « pour », mais je pense ne pas me tromper en affirmant qu’on veut la même chose toi et moi. Et que désiraient-ils de plus que d’être ensembles, continuellement ? Son sourire se déroba toutefois lorsqu’elle reprit la suite sur une notre plus sérieuse. Effectivement, quel que soit le roi, l’un et l’autre demeureraient campés sur leurs positions. Là où leur progéniture se dessinaient comme un espoir de paix entre ces deux royaumes, leurs souverains ne tolèreraient jamais qu’un amour puisse naître au milieu de cette guerre silencieuse. — Je sais. Qu’il dû se résoudre à lâcher en soupirant. Il n’était pas dans la nature du prince de s’avouer vaincu, mais devait bien admettre que la partie était perdue bien avoir de l’avoir commencée. Pourtant, le plus important restait à portée de main : elle se tenait là, devant lui, bravant les refus et une bonne centaines de lois pour le retrouver quoiqu’il en coûte. Ce monde était sans pitié, et ils l’affronteraient ensembles. — Peut-être devrions-nous nous passer de leur consentement alors. Il riait, emprisonnant sa main glacée dans la sienne si chaude pour lui imposer quelques nouveaux baisers. Et parce qu’elle poursuivait, il l’écouta en inclinant légèrement le visage, sceptique. L’idée était peu plaisante… mais à bien y réfléchir… — Enfermée dans une tour ? Eh bien, je n’aurais qu’à t’y rejoindre en l’escaladant. Au moins, personne n’ira nous chercher là-bas. Quelle drôle d’idée. Il ne connaissait pas encore suffisamment Selwyn pour deviner les intentions du père roi vis-à-vis de sa fille, mais de ce que l’on disait sur lui, le souverain pacifiste ne serait probablement jamais capable d’une telle chose. Larkin en revanche… Mais là n’était pas la question. A l’évocation de leurs pères, Flynn baissa un instant les yeux. Parce qu’il n’a jamais su apprécier le sien, et réciproquement, il savait que son géniteur prendrait soin d’exterminer toute femme qu’il n’aurait pas lui-même pris soin de choisir. Lorsque son visage se releva cependant, ce fût pour y découvrir un rire mélodieux et un visage brillant de beauté. Flynn sursauta devant pareille vision, la seule à pouvoir réconforter son coeur angoissé. — Je me répète sûrement, mais j’aime tellement te voir rire. Il avait profité de la distraction pour se pencher vers elle, faisant ainsi remuer la minuscule barque et l’entraînant dans une chute maladroite heureusement amortie par sa princesse. Oops, qu’il prétendra s’il lui venait l’idée de lui reprocher son inadvertance. En attendant, il affichait toujours ce même sourire, à la fois fier et adorable, et pouvait désormais s’emparer aisément de ses lèvres qui n’étaient qu’à quelques centimètres des siennes.  Elle dans ses bras, allongés le long de leur embarcation, et des  centaines de lanternes pour éclairer faiblement leurs visages rayonnants. — Je te propose que nous construisions ensembles notre petit royaume, imaginaire ou réel, peu importe. Tu choisiras les couleurs des murs, et je me chargerai de les bâtir. L’idée avait été lancée sur le ton d’une blague, mais elle lui plaisait sincèrement. Allongé sur le dos, Aureen appuyée contre lui, il passait une main dans ses cheveux, des yeux rêveurs perdus dans leur contemplation. — Je suis sûr qu’on peut avoir aussi notre petite parcelle de Paradis. Qu’il souffla tout en embrassant son front. Si seulement. De quoi leur avenir serait fait, la question lui trottait dans l’esprit sans qu’il ne puisse s’en cacher. Les lèvres pincées, il poussa un soupire sans jamais décrocher de ces étoiles qui flottaient au dessus d’eux. Et s'ils passaient leur vie ensembles ? Et s'ils avaient des enfants ? — Et si nous nous marions un jour ? Les mots lui échappèrent sans qu’il n’eut le temps de le réaliser, et s’en mordit les lèvres. — Excuse-moi, c’est juste que… je n’y ai jamais songé jusque là. Qu’il s’empressa d’ajouter, le rouge montant presqu’immédiatement le long de ses joues mal rasées. Il n’avait jamais pensé sérieusement au mariage jusqu’ici, mais à l’image de tout le reste, Aureen avait savamment remis sur le tapis cette affirmation qu’il avait tenu à l’égard de son père. On lui imposerait une fiancée, parce qu’un prince se doit d’avoir une épouse. En aucun cas on ne viendrait lui demander son avis. Et si finalement c’était lui qui choisissait de devenir maître de son avenir ? Comme à chaque fois, la jolie blonde qui se tenait à ses côtés parvenait à semer un magnifique chaos au milieu de ses songes et de ses convictions. Un cirque à en perdre la tête. Quelle triste ironie le sort leur réserverait cependant...
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