So far away, but still so near
The lights come up, the music dies
But you don't see me standing here
And I just came to say goodbye.

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@JULIAN CARLYLE ·
#litdp

Elle n’avait demandé qu’à pouvoir se balader vers Skayla à la tombée de la nuit, mais seule. Devant le refus de son père, Aureen n’eut d’autre choix que de s’éclipser en douce. Bricoler quelque chose pour donner à croire qu’elle somnolait dans son lit, vexée de ne pas s’être attiré le bonne volonté de son père au point d’exiger qu’on ne la dérange pas. La missive envoyée par Flynn dans la poche de son chaperon et sa lourde capuche sur la tête, Aureen disparue par la porte dérobée comme elle le faisait à l’occasion de chaque anniversaire. Pourtant elle était trois jours en avance, et la destination avait changée. Plutôt que de taper quatre coups fermes et poussé la poignée à la place de la tirer, le code magique pour trouver Moonshae, elle tenta plusieurs autres combinaisons avant de finalement trouver Loxley. Elle pénétra dans la forêt enchantée d’un pas prudent, terrifiée à l’idée d’être trouvée par des bandits de grand chemin, ou pire. Si elle avait fait le choix de ne croire aucune rumeur à propos de Loxley, force est de constater qu’il y régnait une atmosphère sinistre à la nuit tombée. Pour en avoir le coeur net, elle retira le morceau de papier de sa poche pour en relire les quelques consignes données par Flynn. L’écriture était sienne, à n’en pas douter, pourtant elle tenait entre ses doigts une note rédigée à la va-vite, presque raturée. Comme s’il avait hésité entre chaque lettre, couché les mots sur le parchemin avec impatience et réflexion à la fois. Elle jugea qu’il avait cherché ses mots, peut-être dans le souci de bien faire ou parce qu’il préparait quelque chose ; quelque chose qui fit son coeur sursauter, pour tout ce que Flynn pouvait être doué pour les surprises, et combien elle avait aimé la moindre d’entre elles, même les plus dérisoires. Un sourire enthousiaste sur les lèvres, mais pas plus rassurée par les lieux, Aureen accéléra le pas vers une clairière supposée être le point de rendez-vous. Elle se trouvait derrière une ferme abandonnée, d’où elle venait. Une myriade de points de lumière bleutée se livraient à une danse désordonnée à-même le sol, et incapable de mettre le doigt sur ce dont il s’agissait, Aureen préféra ne pas s’en approcher. Feu follet.  Ses dernières réticences cédèrent alors qu’elle aperçut Flynn plus loin, droit et élégant, appuyé contre en arbre et les bras croisés comme s’il attendait patiemment que le jour se lève pour mettre en exergue sa beauté que même la forêt enchantée viendrait à jalouser. Elle se mordit la lèvre  et se précipita vers lui dans un tourbillon de rires et de joie, laissant trainer dans son sillage ses arômes fruités qui contrastèrent immédiatement avoir les effluves boisées de la forêt. Comme toujours, elle se jeta dans ses bras, les siens autour de son cou, puis ses mains dans sa nuque afin que ses lèvres ne cueillent un baiser gourmand sur les siennes.   “ Bonjour vous. ”  Elle laissa un rire lui caresser le visage lorsque sa main ne le faisait pas, puis descendit de son confortable perchoir pour retrouver la terre ferme.   “ C’est un peu étrange comme endroit, ”  nota-t-elle, même si elle prenait malgré tout l’occasion de le retrouver avec le sourire rayonnant qu’on lui connaissait. L’endroit ne lui inspira rien de plus qu’une légère crainte sourde, quand bien même il n’y avait rien qui puisse véritablement l’effrayer. Elle ne pouvait de toute façon pas se sentir plus en sécurité qu’auprès de sa moitié, ce pourquoi elle fit quelques pas vers la clairière qui dormait paisiblement, imperturbable, même sous le ballet agile des feu-follets. Son regard scruta d’abord l’horizon, puis tout autour d’elle, à la recherche d’un signe qui lui indiquerait un danger, sans se douter que le véritable mal ne viendrait pas réclamer un morceau de son corps, mais se tenait derrière elle et réclamerait bien plus qu’elle n’était capable de donner, et supporter perdre. Elle se demanda si les feu-follets étaient là par habitude, ou bien étaient une création de Flynn, mais se douta que dans ces bois habités par toutes les créatures dont le reste d’Evermore n’avait pas voulu, leur présence était tout sauf inhabituelle. Apaisée par la présence de Flynn, elle respira l’air frais à grande goulée, avant de s’en remettre à lui pour le reste. Prête à être surprise, et comme c’était souvent le cas, enchantée par le maitre d’Oqitara, elle se mordit les lèvres avant de se tourner vers lui, les mains dans le dos et un sourire candide sur la bouche.   “ Je n’ai pas beaucoup de temps avant de devoir rentrer, mais tu veux peut-être te balader ? ”  proposa-t-elle sagement. Elle se douta qu’il avait prévu quelque chose. Flynn ne laissait jamais rien au hasard, pourtant elle put difficilement deviner ce que les boyaux d’ Aerendyl pouvait avoir de si enchanteurs qu’il en avait fait le lieu d’un rendez-vous qu’elle cru galant. Ne restait à Flynn que de la détromper lourdement sur ses attentions et lui apprendre la leçon la plus douloureuse de tout sa jeune vie.