— Next ! et s'inspirant de ANTM, Cameron y va de son petit commentaire ici et là. Nouveau club, nouvelle réputation voulait dire nouvelles danseuses, nouvelles barmaids, nouveau tout et plus décadent encore. Sauf que une après l'autre, outre une ou deux perles, l'initiative s'avérait être un échec cuisant. Exaspéré et surtout impatient de retrouver ses quartiers, Cameron se lève une fois la dernière pimbêche virée et envoie un bref message texte à son meilleur ami; ils avaient besoin de faire la fête ce soir. Si pas pour lui, pour eux et à des chances infinies de culbuter les plus belles nanas en ville. Il reste sans réponse et c'est dans un soupire exagéré, mais non pas moins sincère que l'héritier tourne les talons, direction le penthouse. Cameron s'arrête dans la foulée, constatant qu'à travers ce nightclub désert se trouvait une jeune femme, d'un blond vénitien tout ce qui a de plus désirable. — Aren't you the naughtiest little minx. Parce qu'habillée comme ça, elle ne demandait qu'à être appréciée et Cameron n'était rien si pas un homme qui savait reconnaître et apprécier les belles femmes. Il n'était toutefois pas dans le mood, ni pour une énième audition ratée, ni pour du badinage innocent qui se terminerait entre deux draps. Le brun s'approche lentement, observe la jeune inconnue de la tête au pied et feint la tristesse, la déception.  — Sadly, auditions are over, we're closing and you'll have to come back at happy hour to get a nice drink. Payer pour ton verre et tout le tralala, avec les minces chances qu'elle se repointe dans son établissement un jour. Plus il s'avance, plus il est enchanté et qu'il regrette ses paroles d'il y a quelques instants. Perdu dans son analyse de celle qui se tient face à lui désormais, il n'entend pas mot de ce qui se dit et prend la parole, qu'il coupe celle d'une autre ou pas.  — I'm intrigued. Who are you ? Who is she ? Les dernières paroles sont destinées à Alfred, son assistant, tout affairé à ranger deux-trois trucs à l'autre bout de la pièce. Ce dernier hausse des épaules, clueless, et Cameron retourne son attention sur l'étrangère, hésitant entre mêler la sécurité à l'équation, mais il se ravisse au dernier instant; le diable ne pourrait avoir l'air si charmant.

Ce n'est qu'une mauvaise idée de plus, qu'elle songe en foutant les pieds au Reign, une nouvelle boîte qui se voudrait lieu de décadence et nécessite pour ce faire des danseuses. Fay, c'est la danseuse de soirée par excellence, mais elle n'a ni la formation ni les compétences requises pour être prise. Ce qui ne l'empêche pas de vouloir postuler malgré tout, ne serait-ce que parce que la perspective de continuer une semaine de plus à plier des fringues et offrir des sourires enchantés aux connasses de clientes qui râlent pour rien et foutent le bordel partout où elles passent lui donne envie de se tirer une balle dans le crâne. Et puis Fay est bonne, et c'est bien ça qu'on demande finalement non ? De quoi appâter le client en les chauffant un peu, avec le moins de vêtements possible sans que ça devienne complètement indécent : un talent que Fay maîtrise relativement bien et qui découle d'années d'expérience dans les boîtes londoniennes. Il ne lui faut pas longtemps avant de constater qu'elle est en retard à ce qu'on appelle une 'audition' et dont la seule appellation la fait marrer. Comme si on n'allait pas se contenter de la reluquer de haut en bas avant de lui donner le boulot. Et de toute évidence, elle n'a pas complètement tort à en juger par le fait que celui qu'elle imagine être le propriétaire (ou directeur artistique ou qu'importe) s'approche d'elle et la contemple d'un regard appréciateur. En retard ou pas, Fay Moriarty soigne toujours ses entrées. Elle éclate d'un rire mutin travaillé à la force des années et lui jette un regard amusé. « I like to stand out. What's the point in being on time anyway ? You'll hire me by the time I'm done with my audition. » Et non, Fay ne paiera pas un centime pour un verre dans ce club : s'il avait l'audace de lui refuser le poste, elle se contenterait de ne jamais y foutre les pieds comme cliente et du reste, on ne l'a jamais vue payer pour un verre : il y a bien trop d'hommes à pigeonner. « 'Course you are. Name's Fay. » Elle se marre, parce que la scène a un goût de prévisible qu'elle sait encore apprécier. « Now, how about that audition ? » elle demande, histoire d'épargner à cet homme de baver ouvertement sur elle avant même qu'elle n'ait eu le temps de faire ses preuves.

— Confident. I like it. Son regard continue de glisser sur l'épiderme de l'inconnue plantée devant lui, puis retourne son attention sur son visage de poupée - il n'était après tout, pas un animal. Elle avait tout pour plaire, c'était une évidence et elle l'avait bien plus intriguée en deux phrases que toutes les nanas artificielles qu'il avait pu croiser pour ces putains d'auditions. — I see pretty ladies everyday, what makes you so sure you've got what I'm looking for, hm ? Feisty. Hot. Il fait signe au barman de lui apporter un verre, pas besoin de préciser lequel, il sait. Le rire est adorable, la personne somptueuse, alors très bien. Humor me. — Cameron. L'héritier observe la jeune femme de la tête au pied, et si en plus de son assurance à tout épreuve, elle alliait un physique avantageux et il s'agissait là tout ce qu'il demandait des filles qui travailleraient pour lui; bonnes, mais pas que. —  Alfred, you can leave us now. Le brun pouvait entendre son assistant protester avant même qu'il n'en fasse la formulation et le congédie d'une main nonchalante dirigée vaguement vers la sortie. — Goodnight, Alfred. Le couper dans son élan était la seule chose à faire et Cameron regarde d'un air amusé ce dernier se faire la malle en grommelant, puis claquer ce qui était la sortie. L'héritier redirige son attention sur beaucoup plus plaisant en la présence de la blonde et fait signe à Fay à le suivre, lui désigne le dj, si elle voulait choisir sa propre soundtrack ou whatnot et il s'installe sur sa banquette en demi-lune, l'invitant d'un geste de bras à lui montrer ce dont elle était capable. — Blow me away, will ya ? Le serveur/barman vient lui porter son verre de whisky et Cameron y noie un sourire provocateur en le buvant presque d'une traite.