never forget (aureen)



 
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Rose Nightingale

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never forget (aureen)
rédigé Jeu 9 Avr - 16:17

La fin de journée se profile comme étant identique à toutes les autres. Le soleil amorce sa descente en un coucher baignant Meriel de sa lumière cuivrée. Un jour comme un autre entamant le lent basculement vers la nuit. Sa garde, elle, est toute autant sur le point de s’achever. C’est un peu en avance par rapport à l’horaire habituel, mais Penelope a prévu de retrouver la princesse Aureen incessamment sous peu : une soirée comme il y en a déjà eu tant où les deux amies se retrouvent avant d’assister à un spectacle donné au cœur même de la capitale. Aussi un ami, Berthold, a-t-il accepté de prendre sa relève plus tôt que prévu contre une prise de poste retardée la semaine prochaine : celui-ci fête l’anniversaire de son frère et souhaiterait pouvoir en profiter comme il se doit. Alors, marché conclu. Son remplaçant arrive à l’heure convenue et Penny disparait des remparts pour filer chez elle se préparer avant de retrouver Aureen à leur point de rendez-vous. Personne ; étonnant quand on sait que la magicienne est un brin en retard et que la princesse, elle, est toujours au moins à l’heure. Ses pensées cherchent à accrocher celles de son amie mais ne décèlent pas sa présence. Elle n’est pas là. Ce qui ne lui ressemble pas. Les sourcils de la magicienne se froncent – pas normal, non. Elle la connait depuis suffisamment longtemps et est, depuis aussi longtemps, trop proche d’elle pour ne pas s’en faire. Vrai, également, qu’elle a toujours eu tendance à la protéger – elle avait vu ses dix premières années que le monde était loin d’être aussi beau qu’Erendieren et compris qu’il était extraordinaire et précieux qu’un tel endroit existe dans l’univers. A ses yeux, Aureen l’incarne. Ca n’épargnerait toutefois pas à la princesse une remarque sentie sur l’oubli d’un rendez-vous pourtant régulier ; Penelope Smith n’aime pas s’inquiéter tout en ayant une remarquable propension à se soucier d’un rien lorsqu’il s’agit d’elle. La magicienne se décide donc à prendre la direction de Whitehaven, résolue à ne pas en rester là – elle a beau être psychique, elle s’est toujours plus illustrée dans sa maitrise fine et précise de la télékinésie que dans celle de la télépathie ou de la téléportation. De formidables talents au détriment d’autres ; suffisamment pour qu’elle n’ait jamais eu à s’en plaindre, quoique la téléportation incarne un avantage sur lequel elle songe à travailler tandis qu’elle atteint enfin les portes du château. Elle entre sans problème pour avoir eu la chance de le fréquenter dès son arrivée à Erendieren, Ackerman, son mentor l’ayant recueillie des années plus tôt, étant encore à ce jour l’un des conseillers et amis du roi. A peine l’enceinte est-elle franchie que ses pensées filent tenter d’attraper celles d’Aureen. La connexion se fait et immédiatement, la magicienne sait : quelque chose ne va pas. Elle connait la route des appartements de la princesse pour l’avoir réalisée des dizaines, voire des centaines de fois. Première à droite, deuxième couloir sur la gauche, des escaliers, encore une fois sur la gauche, d’autres escaliers… Une bonne dizaine (certainement plus) de personnes saluées plus tard, Penny Smith se dresse enfin devant les portes derrière lesquelles Aureen a décidé de rester ce soir. La princesse semble dans un tel état que ses émotions la prennent d’assaut. L’habitude de ce genre d’afflux explique qu’elle ne soit pas perturbée par elles : à force, elle a appris à distinguer lesquelles sont les siennes et lesquelles ne le sont pas ; mieux : à mettre en sourdine les étrangères. Rien, toutefois, pour atténuer son inquiétude. « Aureen, c’est Penny. J’entre. » Qu’elle le veuille ou non : il y a bien longtemps que Penny Smith ne demande plus l’autorisation lorsque personne n’est présent pour lui rappeler l’étiquette. La lourde porte d’un blanc nacré s’ouvre donc, et c’est une Aureen aux yeux gonflés qu’elle découvre. Comme toujours – ou presque –, elle se refuse à entrer dans ses pensées pour percer ses secrets. Il n’y en a jamais eu entre elles et il n’y en aurait jamais. La confiance était telle qu’elles savaient l’une et l’autre certains… disons « liens », qui les unissaient à des magiciens de Nighon. Ses sourcils se froncent encore : dans d’autres circonstances, elle parierait bien qu’il doit s’agir de ça. Mais ni le sujet, ni l’état d’Aureen ne prêtent à parier sur quoi que ce soit. Alors plutôt que de lancer comme elle le souhaitait quelques instants plus tôt cette fameuse remarque sentie sur le fait de l’avoir plantée, Penny s’avance vers son amie immédiatement après être entrée dans un : « Oh non… » désolé de l’état dans lequel elle la trouve. Elle se pose à ses côtés sans – encore une fois – y avoir été invitée et prend la main d’Aureen dans la sienne en guise de réconfort. « Qu’est-ce qu’il… » BAM. Un grondement sourd, un tremblement inquiétant. Un silence de quelques secondes qui lui paraît interminable. BAM. Penny se relève immédiatement, tendue. Ses pensées cherchent à accrocher la moindre information concrète sur ces bruits étranges en même temps qu’elle se dirige vers la fenêtre d’Aureen. Tout ce qu’elle perçoit lui vrille déjà le crâne. Le spectacle qu’elle aperçoit la paralyse. « ON NOUS ATTAQUE ! » Un homme a fait irruption dans les appartements de la princesse. A peine Penny se retourne-t-elle qu’un énorme projectile défonce le mur. La magicienne s’effondre sous les gravats, perd connaissance quelques secondes à peine avant de rouvrir les yeux dans une quinte de toux poussiéreuse. L’homme est littéralement écrasé. Le sang écarlate se déverse sur le sol blanc des appartements de la princesse ; la poussière omniprésente l’empêche d’y voir clair. Le choc provoque un sifflement suraigu puis le silence. Le silence assourdissant. Penny tousse encore et appelle : « Aureen ! » Les débris la coinçant sont soulevés par magie dans les airs. Les particules de poussière sont à leur tour rassemblées pour lui permettre d’y voir plus clair. Du calme. Garder son calme. La princesse est vivante puisque sous ses yeux. La mettre en sécurité d’abord, puis prendre part au combat. Les projectiles pleuvent sur Whitecastle. Les grondements sourds et le tremblement du sol ne s’arrêtent plus. « Il faut partir d’ici. » Sans avoir la moindre idée de ce qu’il se passe.

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Re: never forget (aureen)
rédigé Ven 10 Avr - 12:48

Après avoir donné des ordres brefs qui furent immédiatement obéis, Aureen s’était enfermée dans sa chambre avec a dessein de ne plus en sortir.  Il ne se trouvait aucune journée dans sa toute jeune vie où elle s’était sentie aussi abominable et indigne. Elle grelottait dans ses draps de soie, renversée par des vagues de tristesse et de mal, convaincue de s’être trompée ou d’avoir mal fait quelque part plutôt que de voir l’erreur chez qui devait en être justement le plein responsable. Elle s’était laissée tenter par le diable, en faisant librement fi des mises en garde, des alertes, des signes avant-coureurs, de siècles d’opinion qu’elle avait voulu hypocrite, désuète, mais s’avérait absolument vérifiable, et à son grand dam, vérifiée. Elle s’étouffait dans le plus grand silence, rarement trompé par les quelques sanglots qu’elle ne parvenait plus à retenir, en repensant à tout ce que Flynn lui avait refusé, donné à croire ; tout ce qu’elle lui avait donné et qu’il venait de lui rendre sciemment, le regard hautain, la détermination vindicative : son palpitant en éclats, infusé de poison, emmailloté dans du papier de verre. L’on aurait jamais cru Aureen capable d’exécrer, pourtant il ne se trouvait aujourd’hui personne qui se haïssait plus qu’elle. Elle ne regrettait pas de l’avoir aimé, mais d’avoir été cette idiote, de l’être toujours, et d’avoir la certitude qu’elle le serait à jamais, au moins au yeux de la seule personne pour qui elle aurait dû importer. Puis à force d’affliction, elle était tombée de sommeil, vaincue par ce sur-lendemain du plus terrible des anniversaires, et n’en émergea qu’au son d’un coup sur la porte et d’une arrivée.   “ N’entre pas, ”  lança-t-elle, surprise par sa propre voix éraillée. Penny fit son entrée, mais elle se recroquevilla davantage dans son lit, ses bras fins noués autour de son coussin comme si sa survie en dépendait. Elle offrit à son amie de toujours le portrait d’une princesse qui avait subi une stupéfiante métamorphose, et si elle avait été trop distraite par son propre désastre, elle regretta à sa main sur la sienne d’avoir négligé un moment en compagnie de sa Penny. Un qui lui aurait fait plus de bien qu’elle ne méritait.   “ Je me déteste, et lui aussi,  ”  confia-t-elle péniblement, en relançant le mécanisme des lamentations. C’était au moins aussi simple sur le papier, et elle n’aurait pas la bravoure d’élaborer plus ; pas aujourd’hui. L’occasion ne se présenterait même jamais, pour l’avertissement qu’on aboyait à sa porte, accompagné par le son d’explosions étouffées par une distance aléatoire. Le grand vacarme de la pierre rompue par ce qu’elle jura être une foudre provoqua un sursaut.   “ Mais, ”  commença-t-elle, avant de se perdre dans le choc, les débris et un brouillard dense de cendres. Piégée par les rebords de son lit et le mûr, elle échappa un cri de surprise et de douleur mêlées.    “ Penny, je —  ”  suis là, mais son amie, bien plus lucide qu’elle, s’occupa de les délivrer des gravats, quand bien même les assauts tombaient encore comme un ouragan sur Erendieren. Aureen trouva sa longue cape sur la seule chaise laissée sauve par l’impact, et s’occupa de l’enfiler à toute vitesse, bien d’accord avec l’ordre qu’était donné de quitter les lieux, mais pas uniquement.   “ Il faut aider les autres,  ”  contesta-t-elle, déjà sur les traces d’âmes dans le palais. Un chaos jamais vu s’était déversé dans les ruines du château et par-delà ses remparts. L’on entendait les hurlements de ceux qui peinaient à rester en vie et les lamentations d’autres, les craintes de ce peuple que rien ne prédestinait à essuyer pareil siège, tout ça mêlés aux injures, aux ordres donnés, et à la distraction lugubre que leur malheur offrait à leurs assaillants.  Devant elles surgit nul autre que le Roi Selwyn d’Erendieren, une poignée d’homme sur ses talons et une épée inutile dans la main. Il affichait une détresse qu’elle n’avait jamais vu auparavant, et qu’elle aurait aimé ne jamais voir transpirer de ses traits. Elle se précipita dans ses bras, une main toujours scellée à celle de Penny qu’elle emporta dans sa course.   “ Qu’est-ce qui se passe ?  ”    “ Nighon et Nemeree viennent de démolir nos défenses. Erendieren est en train de tomber. ”  L'annonce se répandit en elle en une onde bruyante. Elle eut un mouvement de recul, mais son père conserva deux mains fermes sur ses épaules pour l’empêcher de mourir de cet annonce dans ses bras. Un regard vers Penny, et elle fut bien incapable de réprimer la théorie sournoise que cette attaque trouvait son fondement dans son histoire d’amour interdite. Que Flynn avait joué un rôle, et que le peuple payait aujourd’hui le prix de sa folie. Son coeur, déjà en autant de débris que son royaume, se brisa en une poussière qu’elle fut certaine de voir flotter autour d’eux en une nuée paresseuse.   “ Est-ce que c’est de ma faute ? ”  demanda-t-elle, retenant ses larmes. Pas que, mais peut-être en partie, oui. Son père ne fit cependant rien de cette cruelle vérité pour lui éviter de s’infliger plus qu’elle ne pouvait supporter :   “ Bien sûr que non, mon trésor.  ”  Le roi de lumière tenta d’offrir un sourire à la seule fille qu’il lui restait, mais l’illusion ne trouva pas son public.   “ Pars, utilise ta magie, et ne te retourne pas quoi qu’il t’en coûte. Tu m’entends ? Ne te retourne pas, pour aucun de nous.  ”  Utiliser sa magie ? Il y avait si peu d’écrits sur les élus de la phosphoromancie qu’elle n’avait jamais développé sa magie au-delà de ce qui était connu, cela à des fins esthétiques plus que pour la défense. Elle s’apprêta à contester fougueusement, mais l’une des paumes de son père quitta son épaule pour trouver celle de Penny,   “ Penelope, je m’en remets à vous pour veiller sur la princesse.  ”    “ Ne lui dis pas ça,  ”  Penny serait capable de se jeter dans un brasier s’il s’agissait d’épargner sa vie et Aureen refusait qu’on lui donne le prétexte d’une mission royale.   “ Papa…  ”  Son père, tout roi qu’il était, l’ignora superbement. Il fit glisser sa lourde capuche sur ses longues boucles blondes comme si elle suffirait à cacher le plus grand trésor de toute son existence de ses ennemis, et ordonna à Penny de se mettre en route d’un regard. Il ne fallut pas plus à son amie et protectrice pour l’emporter dans un tourbillon de débris, de couloirs bouchés forçant aux détours, de troupes assoiffées du sang des mages de lumière. Après une maigre course dans la tour est, le duo déboucha sur le grand hall saturé des troupes de Nighon. Elles se cachèrent derrière un pilier et entre les décombres, le temps que ces troupes se dispersent.   “ C’est de ma faute, pas vrai ?  ”  souffla-t-elle, la mine basse. Son père n’avait rien dit, mais elle s’était convaincue qu’il l’avait pensé à assez fort  ; il n’en était rien. Le moment n’était pas propice, mais elle était incapable de croire le contraire malgré des siècles et des siècles d’une animosité tout sauf cordiale. Elle ne pouvait pas croire au hasard et surtout, se détourner de Flynn et se recentrer, pas même en plein cataclysme.   “ Je devrais rester avec eux.  ”  Son royaume était en train de tomber, et il était de sa responsabilité de l’accompagner dans sa chute.
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Re: never forget (aureen)
rédigé Sam 11 Avr - 2:01

Cette fin de journée aurait pu être normale. Elle aurait dû d’ailleurs. Penelope, au lieu de passer celle-ci à profiter d’un spectacle avec sa plus chère amie en plein cœur de la capitale d’Erendieren, aurait finalement tenté tant bien que mal de la réconforter. Elle ne s’en serait sûrement pas sortie avec les honneurs : elle a beau le pouvoir de lire dans les pensées, elle n’a jamais vraiment été douée pour trouver les bons mots. Plutôt à écouter et à donner un avis que le sage Ackerman qualifierait de peu avisé et encore moins objectif, quand bien même la situation ne prête pas nécessairement à la parole d’or (et ennuyeuse) d’un éminent conseiller. C’aurait quand même été mieux. Bien mieux. Car elle n’a pas besoin d’ouvrir ses pensées pour entendre les cris et les plaintes, sentir la terreur à sa terrible odeur, deviner les assauts enragés et les combats qui ont subitement commencé. Elle comprendrait plus tard que l’ampleur de l’attaque n’a d’égale que sa violence et que d’Erendieren, il ne resterait rien. Rien d’autre, en tout cas, que de rares âmes égarées, éparpillées et blessées. Mais Aureen est en vie. Elle ne peut pas rester ici. La princesse dispose d’une spécificité magique à la fois unique et merveilleuse ; malheureusement peu utile en de telles circonstances. La gardienne prend le pas sur le reste. En plus de Meriel, elle a toujours volontairement été celle d’Aureen ; en cet instant, elle devrait l’incarner plus que jamais. Immanquablement, plutôt que de penser à elle, la dernière fille du roi veut aider les autres. Elle lui refuse le temps de la réflexion, celui des dilemmes ou des états d’âmes : la princesse ne lui laisse pas le choix. La voilà qui part dans les couloirs, Penny sur les talons, concentrée pour détecter la moindre présence ennemie à proximité. C’est celles d’Ackerman et du roi qu’elle perçoit tandis qu’elles avancent dans un château devenu labyrinthique, Aureen en quête de personnes à aider, Penny résolue à la protéger. Le magicien a également senti sa disciple. Finissent en effet par surgir devant eux le roi Elwyn et son fidèle conseiller accompagnés d'une poignée d’hommes. La princesse retrouve son père, demande ; la réponse est aussi terrible que ce que les derniers instants laissaient présager. Erendieren tombe. Ces mots, prononcés par le roi lui-même, ont l’effet d’un véritable coup de massue au cœur et à l’âme de chaque magicien présent. Ne te laisse pas abattre. Ce n’est pas terminé. Son mentor la reprend immanquablement, avec son éternelle fermeté. Les poings de Penny Smith se serrent. C’est tout de même la fin de quelque chose, et pas de n’importe quoi. Quelques minutes plus tôt seulement, elle entrait dans la chambre d’Aureen malgré son désaccord – quand les choses ne vont pas dans son sens, la magicienne a toujours eu tendance à les détourner. Ou les contourner. Accepte-le. Pense à après. Pars avec elle. Bats-toi pour vos vies. Le roi fait ses adieux à sa fille ; le mentor passe le flambeau à son élève. Ce sont les mots du premier qui la sortent de la brève bulle dans laquelle le magicien les a tous deux plongés. Le monarque lui confie la sécurité de sa fille et la gardienne, faisant fi de l’objection d’Aureen, accepte une mission qu’elle s’était de toute façon donnée. « Je la protégerai. Vous avez ma parole. » Elle a beau faire tous les efforts du monde, l’émotion est bien dans la voix. Ce n’est pas un au revoir. Aureen perd un père, Penny perd tout autant. Parce qu’elle se doit d’être digne, aussi parce qu’elle est très, ou trop, fière, les larmes sont gardées pour elle. Ackerman est étranger aux effusions d’émotions, a toujours été dans le contrôle le plus strict de lui-même, maitre absolu de son être. Les yeux de la magicienne se posent encore une fois sur lui. Elle croit percevoir un sourire. Le mentor, une dernière fois, laisse sa trace dans les pensées de sa disciple. Rend moi fier. C’en est trop pour elle. Le dernier regard que lui lance le roi annonce l’heure du départ. Penny emporte avec elle la princesse. « Merci. » Rester digne. Concentrée sur ce qu’elle doit faire. Garder son sang-froid. Seule, elle aurait certainement commis des erreurs sous le coup de ses propres émotions ; avec Aureen, elle ne peut pas se le permettre. Le moindre faux pas, loupé, geste malheureux ou mauvais timing peut leur coûter cher et les confrontations, naturellement, sont à éviter au maximum. Quand elles arrivent à l’une des entrées du grand hall, toutes deux constatent que celui-ci est envahi par l’ennemi. Fort heureusement, les piliers et les décombres leur permettent de se dissimuler sans avoir été repérées. « Non, Reen. Ce n’est pas ta faute. » Le ton est ferme : elle sait à quel point son amie est capable de se flageller pour ce qu’elle n’a pas fait et comme il est mauvais de se poser ce genre de questions. Surtout maintenant. « Aucune de tes actions ne pourrait légitimer ce qui est en train de se passer. Tu n’es responsable de rien. » Mais Aureen, déjà, veut aller à l’encontre de ce qui doit être l’ultime volonté de son père. De la promesse que Penny lui a faite. De l’héritage que lui a confié Ackerman. Rester avec eux ? Ses yeux se font plus durs tandis qu’ils se plantent dans ceux de la princesse. « Ton père t’a demandé de partir. Il t’a demandé de vivre. Tu n’as pas le droit de dire ça. » Pire encore : « Ici, bientôt, il n’y aura plus que la mort. » L’ampleur de cette attaque surprise l’annonçait d’entrée : Erendieren allait être massacrée. Et puisque ces mots ne convaincront jamais Aureen, Penny décide d’en faire appel à leur amitié et au serment qu’elle a prêté quelques instants plus tôt. « Si tu décides de rester, je resterai aussi pour te protéger. Jusqu’au bout. » Les cartes sont abattues sur la table : le jeu n’est pas bon, mais c’est le seul qu’elle ait. L’important est surtout qu’elle comprenne le message. Il faut partir. « Si non, on ne peut pas sortir à découvert, et on ne peut pas simplement attendre qu’ils partent. Je crois qu’il y a un passage qui relie le château à Meriel. Mais tu les connais mieux que moi. » Et ensuite ? Le ton s’est voulu sûr, mais Penny est incapable de dissimuler son incertitude. Elles pourraient passer par les égouts pour quitter la capitale par la petite porte. Il faut tout de même avancer. Ce n’est qu’une première étape, et aucune des deux ne sait ce qui les attend réellement là-bas. Les magiciens ont beau y être plus nombreux et la défense plus élaborée, Erendieren paierait tout de même pour sa nature pacifiste. Meriel ne ferait pas exception. « Nous aiderons ceux que nous pourrons. »
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Re: never forget (aureen)
rédigé Sam 11 Avr - 17:56

  “ Mais — ”  Elle tenta de la contredire, mais il n’y avait rien qui puisse être fait lorsque Penny était lancée ; tant dans la voix que dans le charisme, son amie l’emportait toujours largement sur elle. Aureen ne pouvait pas croire qu’elle n’était responsable de rien et même si elle voulait bien concéder à son père ou à Penny que la faute n’était pas entièrement sienne, elle était malgré tout convaincue que sa relation hautement taboue avec le prince de Nighon avait lourdement pesé dans la décision d’un assaut.  Elle scruta Penny un moment, les lèvres pincées, en se demandant ce qui aurait raison d’elle en premier : sa loyauté ou son entêtement ; puis détourna le regard comme pour lui donner tort. Elle refusait d’admettre tout de suite, là entre les décombres, que Erendieren n’était pas condamnée, mais d’ores et déjà éteinte. Alors même que le sol tremblait sous les déflagrations, que ce qui avait été leur foyer s’effondrait et que la lumière dont Erendieren avait un jour été l’hôte s’éteignait dans la robe noire de Nighon. Leur avenir ne leur appartenait plus, mais bien à ces hommes qui patrouillaient comme des seigneurs sur un territoire conquis, en quête d’une magicienne à pulvériser et d’une princesse, dont le sang ferait une eau-de-vie savoureuse.   “ Comment crois-tu que nous allons vivre après ça de toute façon ? ”   Dans l’ombre de ce qu’elles auraient pu faire de différent, de mieux. Des détours qu’elles auraient pu emprunter, des décisions pauvres de sens, de tout ce qu’elles n’auraient pas sauvé. Dans la ruine et le froid, hantées par le manque, la nostalgie et peut-être l’aigreur, la colère, la douleur, le besoin de revanche ; tout ce qu’ Aureen n’avait jamais eu à désir de ressentir, mais qui viendrait la gangréner malgré tout. S’il fallait s’en aller dignement en défendant ce qui restait d’Erendieren, ou vivre cette vie de paria  et de médiocrité, tout en sachant que par-dessus le marché le prince de la nation ennemie lui avait dévoré le coeur pour le seul plaisir de le faire, le choix était au moins aussi aisé qu’il puisse l’être pour Aureen. Elle était peut-être d’une bonté sans égale, mais il ne se trouvait personne en ce mode qui soit plus digne qu’elle.   “ Et pour ça, je t’en serai éternellement reconnaissante, mais … ”  commença-t-elle, prête à jouer de l’autorité de son sang pour renvoyer Penny à sa propre survie avant de considérer la sienne. La famille royale avait enchainé les erreurs au nom du pacifisme, et son peuple n’avait pas à payer pour Erendieren. Mais il était histoire d’une loyauté qu’elle comprenait, quand bien même refusait-elle de l’admettre totalement. Vaincue par tant le besoin viscéral d’avoir Penny avec elle dans cette épreuve, mais aussi par l’autorité toute naturelle de celle-ci, Aureen s’apprêta à lui signifier son accord avant d’être interrompue la parade de gardes et de magiciens adversaires, rassemblés en trop grand nombre autour d’elles pour poursuivre la conversation. Dans leur planque, Aureen frémit dans chaperon. Pas de froid, mais de la crainte d’être découverte. Les yeux rivés sur leurs chaussures, ses longs cheveux blonds le long de ses bras, elle serra dans sa main celle de Penny au plus fort qu’elle le pouvait, puis ses doigts.   “ J’ai si peur,  ”  confia-t-elle dans un murmure à peine audible, le coeur repu des larmes que ses yeux se défendaient se verser. Pas comme ça, pas tout de suite. Elle avait assez pleuré Flynn, et refusait tout net d’être ce fardeau pour Penny, ou de pleurer davantage au profit de Nighon alors même que le moment ne s’y prêtait pas et que la nuit serait encore longue. L’on effectua une ronde synchronisée autour d’elles pendant un moment, mais aucun n’eut le bon réflexe de regarder les décombres au plus près. Aureen repensa à la fois où Merlin lui avait appris que certains manipulateurs de lumière, selon la rumeur, étaient parvenus à une telle maitrise qu’ils étaient capable de faire complètement disparaitre un corps ou un objet ; elle regretta davantage de n’avoir pas cherché plus loin et de s’être contentée de la beauté de son don à son aspect plus pratique. Encore une erreur.   “ Ils vont vers Meriel aussi, ”  souffla-t-elle, maintenant qu’ils s’étaient tous désintéressés du grand hall pour monter dans les étages, visiblement à la recherche des royaux d’Erendieren, et donc d'elle. Elle espéra que son père avait eu la même idée judicieuse que Penny et s’en était allé par les catacombes.   “ Merlin s’y trouve, et je crois savoir qu’il y a une porte magique qui mène sur le bord de Moonshae dans sa bibliothèque. Dans tous les cas, nous y retrouverons ces hommes. ”  Et elle savait mieux que quiconque que cette porte n’était pas seulement un mythe, pour l’avoir empruntée à bien des occasions - Flynn lui-même n'avait jamais demandé comment elle parvenait à rallier Erendieren et Frostväll.    “ Le passage le plus proche est dans l’ancienne salle de bal, ”  donc encore éloigné. Elles devaient traverser tout l’étage, puis se glisser dans la tour ouest, si celle-ci tenait encore debout, ce dont elle douta. Enfin, le passage dont il était question, passait sous le château, déjà en de belles ruines. Le dédale était connu pour sa lumière intermittente, hautement capricieuse, puisqu’il ne se trouvait personne d’assez brave pour y descendre rallumer les torches et qu’il avait fallu y jeter un enchantement bien trop peu maitrisé pour l’éclairer en permanence. Un enchantement dont seul les magiciens de lumière avait la maitrise, et dont Aureen était une piètre représentante faute de précepteur valable. L’idée d’y descendre, mais surtout de mettre en avant toutes ses lacunes, notamment lorsqu’il était vital qu’elle brille, lui donna des frissons. Elle se mordit la lèvre, honteuse par avance de ce qui se déroulerait en bas si jamais elle s’y prenait mal.   “ Je suis désolée,  ”  s’excusa-t-elle par avance, alors qu’elles descendaient vers la salle de bal. Penny n’y comprendrait rien, et il était certain qu’à force de lamentations, son amie finirait par perdre patience ; mais il y avait tant à se reprocher, tant à appréhender, tant de variables, mais surtout de douleurs qu’ Aureen n’était à ce moment plus tout à fait Aureen. Elle était navrée pour elle, pour sa famille, pour tout ce qui n’allait plus à Erendieren, tout ce qui n’allait pas dans ce monde où la paix ne valait désormais plus rien.
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Re: never forget (aureen)
rédigé Lun 13 Avr - 1:13

Aureen a raison : il est inutile de tenter de dévier Penny de son objectif. D’abord parce que c’est peine perdue et qu’elles n’en ont pas le temps, mais surtout parce qu’elles ne peuvent pas se le permettre. Ce qui est nécessaire, impératif, ici et maintenant, c’est d’avoir les idées claires. De ne pas se laisser submerger par les émotions pour remonter à un instinct bien plus primaire : la survie. Pour ses jeunes années passées à Nemeree, la magicienne a eu l’occasion de le développer à plusieurs reprises ; à cette époque-là, il s’agissait avant tout de ne se révéler devant personne et de se renier elle-même. Il est à présent question de se faire les plus discrètes possibles et de trouver un moyen de s’échapper. Mais c’en est une autre qu’Aureen pose ; une qu’elle n’aurait pas souhaité entendre avant qu’elles ne soient sorties d’ici. Quel avenir pour elles ? Quelles perspectives pour les survivants ? Cette vie-là valait-elle la peine d’être vécue ? Il ne fait aucun doute qu’Erendieren ne sera bientôt plus qu’un souvenir, tout comme il ne fait aucun doute que ses rescapés seront beaucoup trop rares. « La question se posera quand nous serons certaines qu’il y aura bien une vie après ça. » Sa main se pose sur l’épaule de son amie : elle aimerait pouvoir lui dire des mots plus réconfortants que ceux-là, mais ils ne viendront pas. Elle ne veut pas mentir à Aureen pour la rassurer. Elle ne souhaite pas plus la faire paniquer ou perdre espoir, mais comment pourrait-elle envisager un avenir quand elle n’est pas encore sûre d’être encore en vie à la fin de cette heure ? La princesse veut encore protester, et Penny devine sur ses traits le cheminement de ses pensées. Elle est prête à lui céder le point quand des ennemis s’approchent. La magicienne s’emploie immédiatement – tente, tout du moins – à dissimuler leurs pensées. On ne sait jamais : si Nighon fait partie des attaquants, de nombreux magiciens sont dans les murs, télépathes compris. Hors de question qu’on les détecte ici : elles seraient perdues. « Ca va aller, » glisse-t-elle dans l’esprit d’une Aureen en train de lui écraser littéralement la main. Elle sait qu’elle a peur, oui. Elle le sent. Elle-même n’est pas dans un meilleur état d’esprit. En alerte constante, elle s’attend à chaque instant qu’on détecte leur présence malgré ses efforts. Un soldat qui s’approche trop près. Un mauvais mouvement, un bruit malencontreux. « Moi aussi j’ai peur. » Elle a l’impression d’être sur le point de tout lâcher à chaque instant, refuse de revoir dans sa tête les derniers instants avec Ackerman, l’homme écrasé sous les débris, le sang écarlate, de penser à quoi que ce soit d’autre que maintenant. Ce maintenant où, dissimulées parmi les décombres, elles sont susceptibles d’être à la merci de l’ennemi à la moindre respiration de travers. « Ca va aller, » répète-t-elle pour Aureen autant que pour elle. Le temps s’étire, chaque seconde est interminable. Enfin, l’ennemi délaisse le grand hall. C’est un miracle qu’elles n’aient pas été vues mais le temps du soulagement n’est pas encore venu. Oui, ils vont vers Meriel. Et Merlin a beau s’y trouver, elle doute qu’il parvienne à repousser la coalition Nemeree-Nighon. La ville, comme le château, ne tiendrait pas si elle n’était pas déjà tombée. Mais bien plus qu’une sortie par les égouts de la ville, Aureen révèle un passage dans la bibliothèque du grand magicien qui leur permettrait de se sortir temporairement d’affaire. La salle de bal, donc. « Allons-y. » Et tandis qu’elles reprennent leur route, Penelope peste contre elle de s’être changée avant de venir au château. Son uniforme et ses armes de lancer n’auraient aucune utilité dans leur armoire, et il était certain qu’elle n’en trouverait jamais plus d’une telle qualité. Faites d’un acier particulièrement léger, elles étaient redoutables entre ses mains pour la vitesse qu’elle donnait à ses jets et leur trajectoire déviée par sa maitrise de la télékinésie selon les mouvements de ses cibles avec une précision d’orfèvre. Jusqu’à présent, ces dernières n’avaient été qu’exceptionnellement des hommes puisque criminels – qui n’étaient pas vraiment légions à Erendieren. A un moment ou à un autre, les combats deviendraient inévitables – autant essayer de l’éloigner au maximum. Jusqu’à la salle de bal, les occasions de manqueraient pas et jusqu’à la fin, la prudence serait de mise. En espérant que cette fin ne soit pas fatale. Penelope sert doucement la main d’Aureen dans la sienne tandis qu’elle s’excuse déjà. Est désolée. De trop de choses encore. Sûrement. Et parce qu’elle ne saurait jamais être insensible à cela, Penny est désolée pour elle. « Ecoute, tu t’en sors bien. On s’en sort très bien toutes les deux et ça va continuer. » A ce qu’elle peut deviner, elles s’en sortent même sûrement bien mieux que beaucoup trop d’habitants d’Erendieren. C’est surtout pour cela qu’Aureen est désolée. Qu’elles le sont toutes les deux. « Tu ne peux pas te laisser abattre mainten–. » Des bruits de pas devant elles annoncent l’arrivée imminente de deux personnes au moins. Penelope tire la princesse dans l’ombre d’une intersection bloquée par les gravats et débris provoqués par la violence de l’assaut. Deux ennemis arrivent en effet et selon ce qu’elle perçoit, l’un d’entre eux est magicien. « Je suis sûr d’avoir entendu parler par ici. » Les yeux de Penny sont rivés sur ceux d’Aureen. Ne pas faire de bruit. Tout va bien se passer. C'est en tout cas ce qu'elle souhaite plus que tout. « On en trouve de partout, c’est pénible. » Sa mâchoire se resserre tandis que son visage se fait plus dur. Elle ne veut rien tenter qui pourrait lui coûter cher, mais ne rien faire serait fatal. Elles seront trouvées : aucun soldat ne prendrait pas la peine de vérifier leur ‘cachette’ alors qu’ils les ont visiblement entendues. Alors… Penny souffle, fait le vide comme Ackerman le lui a appris. Cachée par le rebord du mur, elle lance ce qui pourrait être son dernier regard à Aureen avant d’attendre pendant de longues secondes de pouvoir prendre ses adversaires désignés par surprise. A peine ces derniers apparaissent-ils que la télékinésiste leur projette à chacun une pierre en pleine tête. Pas assez pour les assommer, suffisamment pour que la douleur soit vive, d’autant plus sous l’effet de la surprise. Pris de court, les ennemis reculent d’un pas, lâchent un cri rageur et douloureux alors que Penelope sort de l’ombre. Hors de question de leur laisser du répit : elle a beau ne pas avoir ses armes fétiches, les projectiles, parmi les gravats, ne manquent pas. Penny Smith ne s’est peut-être jamais vraiment battue à mort mais parmi les magiciens d’Erendieren, elle est l’une des rares à avoir spécialisé sa propre magie dans une utilisation si offensive. « Vous n'avez rien à faire ici, » rage-t-elle tandis que ses projectiles, toujours aussi précis, frappent avec plus de violence. Beaucoup sont parés, mais ses assauts empêchent ses adversaires de s’approcher d’elle en grande spécialiste des combats à distance. L’un d’entre eux est tant malmené qu’il rage même plus qu’elle ; son armure incarne toutefois une protection redoutable. Un énième débris le frappe à la tempe, et il tombe au sol. Assommé. Un de moins. L’inattention manque de l’avoir de peu alors que le magicien fait crépiter l’air autour d’elle. Penny concentre toute sa magie sur son dernier adversaire avant de le propulser violemment contre le plafond et le laisser retomber au sol. Ses genoux manquent d’y tomber également. Manipulatrice hors pair d’objets aussi légers qu’aiguisés ou pointus, ses attaques sont précises, rapides et efficaces. Si elle demeure redoutable sur le court terme, elle n'a que peu de résistance, d'autant plus qu'elle n'avait pas prévu de devoir se protéger. Son autre point faible réside dans son endurance. Et lorsqu’il s’agit de propulser un objet aussi lourd qu'un corps peu enclin à se plier à sa volonté, il est aussi question de puiser jusqu'au fond de ses ressources. La sueur, froide, coule le long de sa colonne tandis qu’elle reprend son souffle. Si répit il y a, il sera de courte durée. « Aureen ? » appelle-t-elle. Penny se secoue la tête avant de s'approcher des deux corps inertes sur le sol. La nausée la saisit aux tripes tandis qu'elle se refuse à se demander s'ils sont morts ou vivants. Elle s'accroupit auprès du premier pour récupérer un poignard à sa ceinture, essaie de concentrer ses pensées sur l'équilibre de la lame alors qu'elle les sent s'éparpiller dans tous les sens. « On continue. » Protéger Aureen et parvenir au passage de la bibliothèque de Merlin : rien d'autre ne doit compter. Les deux femmes avancent ; elles n'ont pas beaucoup à faire avant que des plaintes n'attirent leur attention. Un survivant. Peut-être.
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Re: never forget (aureen)
rédigé Sam 18 Avr - 1:10

Était-elle certaine d’en vouloir, de cet après ? De cette vie où tout ce à quoi elle avait toujours tenu proche de son coeur, d’aucuns diraient même trop, serait violenté, si pas assassiné. Où il n’y aurait de paix que pour les charognes et leurs mégères, les vaniteux, présomptueux, qui aujourd’hui s’attaquaient ensembles au symbole de paix et de prospérité d’ Evermore. Tant de questions qui se plantaient dans sa peau comme des échardes, et pas la moindre seconde à perdre pour tenter de s'en débarrasser. Aureen était d’une empathie rare, et elle sentit tout le poids de ce trait lui tomber entre le coeur et l’estomac comme une enclume. Elle aurait aimé s’arrêter et prendre le moment de réaliser l’ampleur des circonstances, mais elle était en même temps encore dans la tourmente, incapable de la comprendre vraiment à un point tel que les larmes et l’apitoiement restaient, là aussi, logés dans le creux de son estomac. Elle ne parviendrait de toute façon jamais à réaliser entièrement, qu’elle survive à cette tragédie ou non. Elles continuèrent longtemps dans le dédale qu’était Whitehaven, toutes ces pièces vides qui pourraient accueillir des réfugiés s’il y en avait - il ne fait jamais de mal que d’espérer, ces couloirs qu’elle avait tant écumé, mais qui lui semblèrent tout d’un coup trop grands, trop nombreux, sans fin. Penny l’entraina dans son sillage avec autant d’empressement qu’il était possible. Ne fit aucun doute que si elle avait voulu la jeter sur son épaule, Aureen serait en train de galoper sur son destrier de fortune, l’air interdit. À force, elle perdit ses repères, ne parvint plus bien à déterminer où à Whitehaven elles pouvaient bien se trouver, sinon dans un des rares corridors qu’elle avait si peu visité, perdues dans ces quartiers qu’elle ne parvint plus à déterminer la direction à prendre. Son coeur crépita d’une présence en sa demeure et elle se laissa docilement diriger par Penny qui en savait bien plus qu’elle. Elle se mordit les lèvres au sang, terrifiée à l’idée d’être trouvée, mais pire encore : qu’il n’arrive quelque chose à son amie. Elle assista à toute l’étendue du pouvoir de Penny, mémorable dans ses gestes et dans son attitude. Un port de déesse, une mécanique remarquable, une propension à l’éminence du genre magique, tout ce que Aureen lui avait toujours envié, pour ce qu’elle était incapable de mieux, ou seulement de véritablement le vouloir. En bonne élève, elle resta en retrait pour permettre à Penny d’exercer son art offensif, mais se sentit incapable de ne pas s’inquiéter des effets qu’une telle magie aurait sur sa gardienne. Lorsqu’elle n’entendit plus un bruit, sauf son appel, elle s’extirpa des décombres et se précipita à son chevet.   “ Ça va aller ?  ”  Aureen posa la question, Penny aurait usé de l’affirmation. Elle fit glisser une main tendre sur sa joue et le revers de son chaperon sur le front de son ami.    “ Rappelle-moi de remercier Ackerman pour ton apprentissage, tes parents pour ta naissance, et le ciel pour tes capacités,   ”  fit-elle, en posant sa joue sur son épaule dans une caresse aérienne. Son seul bref moment de répit avant de reprendre la course effrénée vers une sortie qui semblait s’éloigner d’elles. Elles coururent ce qui lui sembla encore des heures, mais n’étaient en réalité qu’une poignée de dizaines de minutes.   “ C’est irrespirable ici. Il nous faut sortir.  ”  Elles avaient foncé têtes baissées dans un nuage de fumée et de poussières opaque sans s’en rendre compte, ni avoir une meilleure alternative, mais il devenait primordial de lui échapper auquel cas elles finiraient par étouffer.  Le nez et la bouche dans la capuche de son chaperon, la gorge dans les flammes, Aureen prit la liberté de bifurquer au premier rai de lumière. Tant pis pour le raccourci, elles parviendraient à le rejoindre plus tard, ou devraient trouver autre chose. Le corridor mena à l’extérieur, droit sur le parvis de Whitehaven et Aureen poussa un long et douloureux soupir. D’abord pour regagner une respiration normale, ensuite pour plaindre leur avancée médiocre. Privée de ses repaires, elle était incapable de même se diriger dans ce qui avait été son foyer, et s’en trouva plus démunie que jamais. Incapable, inutile, un véritable poids. Elle se frotta les yeux pour chasser le sentiment, se sachant encore étreinte par tout ce que Flynn lui avait dit et tout ce qui était en train de se produire, au point de se flageller elle-même sans aucun véritable motif. Finalement elle prit  de nouveau la main de Penny, plus décidée que jamais à cesser d'être un fardeau pour son amie et, capuches sur têtes, elles tentèrent de se frayer un chemin parmi d’autres décombres, parfois même des cadavres, ce sans jeter un regard derrière elles. Devant elles : quelques survivants qui tentaient de retrouver leurs proches, ou seulement un visage familier ; des enfants terrorisés qu’elle tenta de consoler en vain, des parents à l’agonie, des amants séparés de leurs moitiés, cela alors que les soldats de Nighon se regroupaient vers le palais.    “ Attends,  ”   commença-t-elle, sur une intuition. Elle s’était abruptement arrêtée dans sa course, avait planté ses talons dans la pierre en frein, puis tournée vers le palais qui se consumait sous les assauts lamentables de soldats des armées de Nighon et Nemeree. Un concert de murmures mêlés à la clameur d’un énième malheur qui s’en venait s’éleva lorsque le Roi de Nighon fit une apparition sur le balcon royal, une femme à son bras dont Aureen reconnut immédiatement les traits.   “ Maman… ? ”  Elle avait pour habitude de ne jamais l’appeler ainsi devant un public pour une question de protocole et c’était au moins la raison qui fit que le mot resta posé sur ses lèvres. Agressée par le tourment de la voir ainsi apparaitre auprès d'un homme aussi vile, son coeur se mit à battre plus fort que jamais. La reine était aussi douce et bienveillante qu’on puisse l’être ; sa fille lui devait tout : sa bonne composition, la forme de sa bouche et la couleur de ses yeux, sa candeur, sa lumière et son inénarrable beauté, quand bien même il n’y avait aux yeux d’Aureen plus resplendissante que sa mère.   “ Qu’est-ce qu’il va lui faire ? ”  La question était idiote, mais elle nécessitait malgré toute une réponse. Elle sentit le peu de peuple qui se trouvait autour d’elle retenir sa respiration, afin de ne pas concéder si facilement au roi fou toute l’épouvante que suscitait la scène. Elles assistèrent à un ballet d’yeux fuyants, de lèvres plissées ou dissimulées sous des mains tremblantes. Des murmures, des prières et des adieux auxquels Aureen resta sourde par besoin viscérale de ne pas comprendre que Nighon faisait de sa mère un exemple, un avertissement. Elle se demanda où se trouvait son père, ou la garde, ou… Mais personne ne vint arracher au roi ténébreux son lumineux butin et avant qu’ Aureen puisse faire ne serait-ce qu’un pas, il délivra son épée de son fourreau.   “ Mais… ”  Avant qu’elle puisse terminer sa phrase, son coeur se brisa plus qu’il n’était davantage, et on jura : de façon définitive, lorsqu’on transperça la reine à la poitrine et fit basculer son corps à l’agonie par-dessus le balcon royal. Aureen échappa à la poigne de tant Penny, mais aussi d’autres qui tentèrent d’arrêter sa pulsion de vouloir rejoindre sa mère avant que son corps ne heurte les marches de marbre blanc. Elle tendit les mains droit devant elle, comme si une forme de magie mal maitrisée pourrait épargner à Dreena d’ Erendieren ce qui était pourtant inévitable, mais Aureen refusa, avec ses tripes, son coeur, jusqu’à la plus petite parcelle d’elle, de laisser Nighon se régaler du fracas des os de sa mère sur le sol. Il se colportait dans tout Evermore que la magie ne trouvait pas sa source dans le talent, mais bien dans la peine, la douleur, et l’adage n’aurait pu s’avérer plus juste lorsqu’un faisceau de pure lumière transperça cette nuit inédite à Erendieren, et métamorphosa sa défunte reine en une myriade de lucioles d’un blanc lunaire. Elles s’envolèrent vers les cieux, où sa mère trouverait une place et un foyer éternel ; Aureen trébucha avant de s’effondrer entre les débris, épuisée par sa course, sa magie, brisée par la perte.   “ Ne me touche pas. ”  Penny s’était approchée, mais après avoir hurlé, Aureen se déroba à son étreinte et peu importe que les hommes de Nemeree et Nighon arrivaient au pas de courses avec un bien pire sort à dessein. Le peuple, lui aussi en deuil, se pressa autour d'elles dans l'espoir de revoir en Aureen les traits de leur reine partie. Pour eux, elle résista un peu, puis s'abandonna aux larmes et à la douleur.   “ Je sais pas ce qui s’est passé, je comprends pas, ”  balbutia-t-elle entre deux sanglots.   “ Je ne voulais pas qu’elle souffre davantage, tu comprends, alors… ”  Alors elle avait épargné, en le voulant de toutes ses forces, à sa mère de se briser toute entière de pire manière que sa fille n’était à présent, et de partir dignement malgré les circonstances.
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Re: never forget (aureen)
rédigé Jeu 23 Avr - 18:04

Ca va aller – en tout cas ça doit. L’ombre d’un sourire fraie son chemin sur son visage ; une ombre seulement. Elle s’en veut d’être déjà si fatiguée, de ne pas s’être économisée pour une suite qui n’augure toujours rien de bon. Le poignard qu’elle a récupéré constitue une arme qu’elle saura bien mieux manier que des gravats ou un corps si tant est qu’elle n’ait pas déjà trop puisé en elle ; rien, toutefois, qui ne soit susceptible de leur assurer qu'elles s'endormiront ce soir et se réveilleront demain. L’adrénaline prend le pas sur la fatigue. « Ne t’inquiète pas, » répond-elle à Aureen. Elles ont pourtant toutes les raisons de s’y résoudre, et sont d’ailleurs déjà suffisamment angoissées – trop. Penny refuse de laisser dériver sa détermination ou sa concentration au profit de la peur et ses entraves ; la gentillesse d’Aureen lui procure une chaleur apaisante et tandis que la joue de la princesse se pose sur son épaule, Penelope caresse sa chevelure dorée, retrouvant dans le même temps un rythme cardiaque à-peu-près normal. Le répit est de courte durée, les deux magiciennes reprennent la route tandis que leur destination se perd autant qu’elles. La fumée, de plus en plus épaisse, forcent les larmes à inonder ses joues tandis que la toux s’installe : Aureen a raison, c’est irrespirable. L’extérieur devient leur meilleure option, et celle-ci n’est pas sans l’inquiéter encore une fois. Elle avait déjà pensé que sortir à découvert signerait leur arrêt de mort, mais rester dans ce labyrinthe étouffant leur coûterait tout aussi cher, et dans l’immédiat. Penelope suit la princesse à la trace jusqu’à ce que l’air extérieur lui emplisse des poumons qu’elle crache littéralement à la première bouffée. La fumée, toujours présente, se mêle à l’odeur du massacre. Les corps inanimés et les visages méconnaissables, les enfants appelant leurs parents, les parents appelant leurs enfants, les plaintes et gémissements d’un combat qui n’en a pas été un. Son cœur et ses poings se serrent ; la princesse prend sa main et le temps se fige, gravant à jamais dans son esprit un tableau apocalyptique. Les gravats sont encore plus présents à l’extérieur qu’à l’intérieur, leur permettant de s’éloigner des soldats de Nighon se regroupant sur le parvis de Whitehaven sans être découvertes. Leur progression est aussi lente que douloureuse, inscrit en elles des blessures qu’on ne saurait jamais guérir complètement au fil des cadavres qu’elles dépassent, des blessés qui n’attendent plus que la mort, des enfants condamnés tout autant. Mais Aureen, subitement, s’arrête. Attends, intime-t-elle. « Non, nous dev- » Les mots se perdent dans sa gorge tandis qu’elle aperçoit le roi de Nighon perché sur le balcon royal, la reine d’Erendieren et mère d’Aureen à ses côtés. Il lui parait que les gémissements et les plaintes cessent tous en même temps et que cet instant, encore une fois, se fige en un nouveau tableau d'horreur. Comme tous les autres, elle sait. Et comme tous les autres, elle ne peut qu’assister, impuissante, à ce qui ne sera rien d’autre que l’exécution de la souveraine pour l’exemple. Impossible. Le roi et Ackerman ne laisseraient jamais faire ; mais le roi et Ackerman ne surgissent de nulle part. Pas plus que la garde. La main de Penelope prend celle d’Aureen dans la sienne. Les yeux rivés sur le balcon, il lui parait croiser un bref instant ceux de la reine malgré l'impossible. Sa voix s’élève dans son crâne, d’une douceur tranchant avec le terrible spectacle se jouant sous ses yeux. Ne la laisse pas regarder. La princesse, au même moment, demande ce que le souverain de Nighon compte faire à sa mère. Elle sait ; tout le monde sait. Les survivants sont tous tournés vers leur reine adorée, attendent dans la stupéfaction et la crainte de son ultime instant. « Il faut partir, » souffle-t-elle tandis que sa main presse un peu plus celle d’Aureen. Mais… « Ne regarde pas. » Son cœur menace de sortir de sa poitrine à tout instant et malgré tous ses efforts, elle est tout aussi incapable que son amie de détourner le regard. L’épée sort de son fourreau. Ne la laisse pas regarder. Penny tente de prendre Aureen dans son étreinte ; elle a beau essayer, l’enfant est témoin du coup porté à sa mère. De l’épée qui la traverse de part en part dans le silence le plus absolu. La princesse lui échappe et se précipite à la rencontre du corps de la reine d'Erendieren, lancé dans une chute vertigineuse par le roi de Nighon. « REEN ! » Les soldats et le monarque sur son balcon ne loupent rien du spectacle qui s’offre à eux et déjà, sur le parvis, les troupes concentrent leur attention sur elle. D’autres survivants se lancent en même temps que Penelope derrière Aureen dans l’espoir de la protéger, jusqu’à ce qu’un miracle survienne. Un rayon de lumière pur émane de la princesse à sa mère, transformée en lucioles lumineuses en route pour les cieux. Penny, immédiatement après, est déjà auprès de son amie pour la prendre dans ses bras. Celle-ci lui ordonne de ne pas la toucher avant de se dégager : le chagrin, déjà, la dévaste et aucun mot, aucune pensée glissée dans son esprit ne saurait apaiser sa douleur. C’est trop. Trop pour elle, trop pour eux tous. Mais encore une fois, ce n’est pas le moment. L’agitation se fait croissante, pressante autour d’elles. Les soldats de Nighon s’approchent, éviter la confrontation lui parait impossible : tous ont compris que la princesse est ici. Plus encore, ils ont été témoins d’une magie unique dont elle n’aurait jamais soupçonné un tel pouvoir. Aureen elle-même ne sait pas comment elle a fait, mais la question, une fois encore, devra être abordée plus tard. Les soldats approchent et les quelques survivants restants s’érigent en barrière entre eux et elles. Les épées tirées transpercent de nouveau. « Aureen, reprends-toi ! » Le poignard récupéré sur le corps de l’un de ses précédents adversaires est lancé en direction d’un autre soldat ennemi ; la lame se fiche dans un trou de l’armure au niveau du cou avant d’y sortir immédiatement pour voler vers un autre. Le souverain de Nighon, toujours sur le balcon, lance à ses troupes : « Emparez-vous d’elle ! » Les adversaires se regroupent, sont rejoints bientôt par d’autres pour fondre sur ce qu’il reste des derniers survivants. La panique la prend autant que la colère ; la rage lui tord les tripes alors qu’une épée s’abat devant elle. « MAGICIENS, RASSEMBLEZ-VOUS ! » rugit-elle. Elle a voué sa vie à la protection d’Erendieren, comme Ackerman avant elle. Elle ne baisserait pas les bras face à l’ennemi. Jamais. Certains mages se placent en position défensive, signe qu’ils ont quelques notions de magie de combat – ils ne seraient malheureusement capable que de leur offrir du temps. Une dague manque de la planter en pleine tête, et ce n’est que grâce à un formidable réflexe qu’elle la dévie suffisamment tôt pour rester en vie. Une épée lacère les chairs de sa cuisse droite, provoquant un cri de douleur perdu au milieu des autres, du fracas des fers croisés, du crépitement des sorts lancés et des plaintes étouffées. La magicienne tombe au sol, manque de se faire piétiner avant de projeter les ennemis prêts à la transpercer de part en part. Et alors qu’elle se voit perdue, elle glisse dans les pensées d’Aureen : pars. Laisse-la ici. Profite de l’agitation pour disparaitre de nouveau parmi les gravats et te frayer un chemin vers cette vie que tu ne veux pas, mais que tu dois vivre. Penny, debout à nouveau, continue de se battre, puise dans ses ultimes ressources et perd en puissance et en précision. Le sang coule tout le long de sa jambe, pulse douloureusement au niveau d’une cuisse sur laquelle elle peine à tenir encore. Je vais te ralentir. Va-t-en. Elle ne tiendra pas longtemps.
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Re: never forget (aureen)
rédigé Jeu 30 Avr - 14:56

Aureen n’était ni une guerrière, ni une magicienne formée, ni n’avait à dessein d’un jour le devenir. Il lui était déjà assez complexe d’être elle-même, en quête perpétuelle de simplicité en étant née royale. D’être de si bonne composition, authentique et bienveillante, sans donner à croire qu’elle était faible puisque ce n’était pas le cas. Pourtant elle concéda à ceux qui l’entouraient désormais, alertés par tant ses convulsions de douleur que par les troupes qui s’intéressaient à son intervention, qu’aujourd’hui la bienveillance lui était un fardeau bien trop lourd à porter. Que le coeur pure qui battait en son sein lui était plus pénible que si elle avait au moins tenté d’y faire battre un rien d’indifférence et de bon sens pour se préserver de assauts comme celui de l’ insoutenable assassinat de sa mère. Combattant péniblement la légion de larmes et d’ordres donnés pour qu’elle abandonne son chagrin le temps de sauver, Aureen finit sur ses deux jambes, tremblante comme une feuille dans un ouragan, un regard vitreux posé sur une Penny dont les ordres semblaient lui parvenir de par-delà les monts et les rivières d’Evermore. Désarçonnée, l’on tenta de l’emporter, parfois d’une initiative ennemie trompée par la vaillance des survivants d’ Erendieren qui s’entêtaient malgré tout à la vouloir en vie, parfois l’inverse. La douleur sourde d’avoir perdu sa mère avec tant de violence, Aureen parvint à retrouver son souffle aux paroles de Penny immiscée dans son esprit et elle fit volte-face vers son amie, comme s’il ne suffisait que d’elle pour la sortir de sa léthargie. Le deuil attendrait plus tard, si elle était pour l’heure incapable de penser à sa propre survie, Penny lui était un motif suffisant pour déguerpir.   “ Non,  ”  rétorqua-t-elle à haute voix. S’agissait certainement là du refus le plus ferme et définitif qu’elle ait jamais donné.   “ Bientôt, il ne me restera que toi. Je ne te laisserai jamais,   ”  fit-elle d’un ton sacré, n’offrant aucune place à quelque forme de négociation ou de contestation.   “ Avec toi, ou pas du tout. ”  L’avenir donnerait à ce moment un accent particulièrement dramatique. À jeter un regard sur le sang qui coulait sur son jupon, Aureen regretta d’avoir été si peu consciente des dangers et surtout d’avoir été sa propre victime en se jetant à corps perdu dans le sauvetage de quelqu’un qui ne pourrait être sauvée. Penny était encore là, aussi déterminée qu’on puisse l’être, même blessée et il n’y avait maintenant qu’elles contre des forces bien trop grandes pour elles. On se dressa devant elles pour leur donner une chance qu’elle comptait bien saisir, et en passant le bras de Penny autour de ses épaules, Aureen échappa un dernier regard vers une partie de son brave peuple. Toutes ces âmes qu’elle ne pourrait jamais remercier assez, et qu’elle devait laisser derrière elle pour le bien d’une nation qui devait survivre. Parmi eux, son père et le précepteur magique de son amie, qui grâce à une épée et à la force de tout ce que la magie faisait de meilleur, parvinrent à repousser l’ennemi avant qu’un coup de sabre ne vienne définitivement ôter la vie à tant la princesse qu’à sa protectrice.    “ Partez, maintenant, ”  gronda le Roi, sans un regard vers elles. Son père était un Roi pacifiste, mais ça ne faisait pas de lui un Roi faible. Il faisait un formidable guerrier et un guérisseur d’exception, quand bien même Aureen douta qu’il tiendrait longtemps tête aux soldats sur-entrainés de de Nighon.   “ Votre majesté, je crois savoir que vous avez emprunté la porte par le passé. Trois séries de deux coups et deux d’un seul seront amplement suffisants. ”  Ackerman posa un genou devant elles, auscultant Penny à la cuisse avec la plus grande attention.  Son père se retourna sur cet aveux, et elle cru voir l’hésitation de demander dans ses yeux avant qu’il ne ravise pour se consacrer à plus urgent. Elle se demanda s’il avait questionné l’existence d’une porte pourtant devenue un mythe plus qu’un fait, ou s’il était allé au-delà et s’était questionné sur les escapades de sa fille lorsqu’il avait le dos tourné. Aureen opina. Elle avait effectivement emprunté la porte, au moins une fois à l’année et se souvenait parfaitement de la méthode pour l’utiliser et du chemin à emprunter pour la rallier, mais il y avait tant d’embûches entre les deux qu’elle douta qu’elles y parviennent un jour.    “ Allez, mon trésor, va. ”  Selwyn lui adressa un large sourire qu’elle devina forcé pour les circonstances et donner à son coeur un baume pour poursuivre.   “ Non, ”  fit-elle, en sachant pertinemment qu’elle irait.   “ Papa,  t’aimes très fort. Si pas pour pour toi, alors pour ta mère, et ton père, et ton amie. ”  Elle en avait assez d’être celle qui devait continuer alors qu’elle était celle qui le méritait le moins. Pour avoir désobéi à des règles ancestrales et moqué les tabous en tombant d’amour pour le princesse de Nighon. Elle lui donnant son coeur, afin qu’il ne le piétine que plus ardemment. Que son amour donne une motivation au roi sombre d’attaquer, lui ouvre un interstice dans lequel se glisser. La trahison, d’abord intolérable, causerait inévitablement la mort de toute la confiance qu’elle avait un jour accordé à ce monde trop cruel et donc indigne d’un royaume tel qu’Erendieren. Elle regarda son père les yeux remplis de larmes, les lèvres plus serrées que jamais, et après avoir déposé un baiser phosphorescent sur sa joue, elle s’assura que Penny avait elle aussi achevé de faire ses adieux à son mentor avant de l’emporter par la main. Elles laissèrent les hommes à la guerre, et Aureen se jura de faire honneur à aux sacrifices, les leurs et celui des autres, et que rien ici ne serait vain tant qu’elle vivrait. Elles coururent durant ce qui lui sembla être des heures, dans les petites ruelles jamais empruntées, entre les artères créées par le grabuge, passèrent devant des endroits familiers, des points de rencontres sacrés. À bout de souffle, à bout de tout, Aureen, dont la main n’avait pas quittée celle de Penny, se retourna vers son amie dans une impasse derrière ce qui avait été, encore plus tôt dans la journée, la pointe est des jardins de sa mère.   “ Tu saignes encore. Tu veux qu’on s’arrête ?  ”  Elle regrette sa différence magique. Lorsque sa mère, son père, et d’autres membres de la famille royale étaient réputés pour être des guérisseurs, et des bons, Aureen ne faisait rien de sa lumière. Quand bien même, elle était épuisée et se savait être sur sa réserve, donc incapable d’utiliser une quelconque magique. Plus les secondes s’égrenaient plus l’espoir de s’en sortir s’amenuisait, pourtant elle refusa de lancer tomber tant qu’elles n’auraient pas la porte devant elle. Cachez-vous. L’ordre la fit sursauter, mais elle s’exécuta immédiatement, emportant Penny derrière les décombres d’une boutique bonbons aujourd’hui ravagée. En glissant un coup d’elle par-dessus l’épaule de Penny, elle aperçut d’abord son père, puis Ackerman, qu’on fit poser les genoux à terre devant une ombre qu’elle aurait reconnue entre milles. Elle murmura à peine son identité, King Pan, dont la seul mention parvint à terroriser la moindre parcelle d’elle. Si Larkin de Nighon était redouté, ne faisait aucun doute qu’il était fort plaisant en comparaison au tout jeune roi de Nemeree. Elle avait pourtant connu un jeune homme charmant, quoi que trop facétieux pour son propre bien, et comme chacun, ne comprenait pas d’où ce monstre fait d’aigreur, d’impatience et de hargne venait. S’il se trouvait un souverain qu’il ne fallait pas rencontrer, s’agissait bien de celui-ci, ce pourquoi Aureen tenta, malgré tout l’effroi d’’une telle apparition couplée au cocktail d’émotions à vifs qui l’habitait, de se faire aussi silencieuse qu’on puisse l’être. Une main sur la bouche, deux points de l’index sur la pommette droite, quatre sur la tempe, l’autre main sur le coeur. Sous les ordres d’Ackerman, elle s’exécuta et déposa deux mains sur Penny, pour sentir les battements de son coeur ralentir à une cadence mesurée, et une partie de son affliction passer d’une à l’autre ; la tolérance partagée. Un roi et un maitre magicien à genoux devant lui, Pan se tenait droit, les mains dans les dos comme s’il s’agissait seulement d’une inquisition et non d’une bataille. Son visage et ses mains étaient aussi propres que s’il sortait à peine du bain et elle devina sans le moindre mal que Pan n’était pas là pour se salir les mains, mais plutôt pour se repaitre de ce qu’une suggestion à un Roi influençable et quelques troupes pouvaient causer à une nation pacifiste. Il donna l’ordre que l’on exécute le roi de même manière que la reine, que Nighon s’amuse au nez et à la barbe d’Erendieren, et que les gardes torturent Ackerman à l’endroit même où ils se trouvaient, afin de la vieux sorcier dégobille toutes les informations qu’il avait en lui sur la princesse et sa gardienne. Elle entendit des pas s’éloigner et devina que Pan s’en était retourné vers plus intéressant, pourquoi pas son père et venait de laisser Ackerman à genoux sur les pavés, entourés de gardes. Ainsi débuta la séance de torture. Ne bougez pas .   “ Je suis désolée,  ”  souffla-t-elle sur sa main, posée sur la bouche de Penny. Elles étaient bloquées, et ne pouvaient pas prendre le risque de se montrer sinon tout cela serait effectivement vain, et devraient donc assister à la torture pour pouvoir espérer partir.
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Re: never forget (aureen)
rédigé Sam 2 Mai - 20:00

Parmi le vacarme des armes et le crépitement des sorts, les cris de guerre et de douleur, les assauts incessants et les morts qui s’entassent devant elle, alors même que le désespoir la gagne, Aureen s’oppose. Aureen refuse de l’abandonner à son sort quand Penny ne demande que cela : qu’elle parte, qu’elle se sauve elle-même à défaut d’être en mesure de les sauver toutes les deux. Les larmes menacent de brouiller sa vue tandis que tout lui semble à présent perdu et que la lumière de son amie l’enveloppe, rassurante dans leurs derniers instants ensemble. Mais l’ombre du roi toujours debout d’Erendieren se dresse devant elles, accompagnée de celle de l’éternel Ackerman. D’autres soldats du royaume de lumière – trop peu – s’érigent en barrière devant le monarque et son conseiller. Le premier, immédiatement, leur ordonne de partir sur le champ. Le second rappelle à Aureen la fameuse porte comme leur salut ainsi que le code à utiliser. Trois séries de deux coups puis d’un seul. A peine finit-il de parler que son mentor s’affaire à ausculter sa blessure à la cuisse. Ouvre tes sens, lui intime-t-il, et la disciple s’exécute immédiatement. Penny s’appuie sur lui tandis qu’il pose une main contre la plaie, puisant dans son énergie pour accélérer sa guérison. La douleur, moins intense, demeure : tous deux savent qu’il ne parviendra pas à la remettre complètement. Les deux esprits, ouverts l’un à l’autre, sont les témoins respectifs du peu d’énergie qui leur reste encore. Celle du maitre magicien pénètre dans ses veines pour renforcer la sienne. Trop consciente de ce que ce don signifie, la disciple tente de faire barrière à son maitre. Ne gaspille pas ce qu’il te reste pour cela. Laisse-moi faire. Non. Non, non, non. Il y a bien une chance, un infime espoir, quelque part, qu’ils s’en sortent ensemble. C’est terminé Penelope. Alors qu’ils partent tous. Le roi Selwyn est le dernier rempart avant la chute. L’ennemi ne le laisserait jamais s’en sortir vivant. Quant à son conseiller… Tu es mieux placée que quiconque pour me comprendre. Le devoir avant tout. Ackerman s’est toujours tenu aux côtés de ce roi qu’il aime autant qu’un frère : il ne se rendrait jamais avant lui comme elle ne laisserait jamais Aureen aux mains de l’ennemi. Une larme glisse le long de sa joue tandis que le magicien se redresse dans un sourire d’adieux. Sa main se pose sur son épaule – il lui parait qu’elle n’a jamais été si lourde qu’en cet instant. Qui aurait cru que cette petite empotée que j’ai récupérée à Nemeree deviendrait une femme aussi forte et talentueuse ? Et qui aurait cru que le si mesuré, si sage et si sévère Ackerman camperait aux yeux d’une âme égarée le rôle d’un modèle ; d’un père ? Tout cela pour finir par disparaitre, balayé par une alliance dévastatrice. Chaque fin annonce le début de quelque chose d’autre. Mais d’abord, laisse-moi te donner cela. Le magicien prend sa main pour y déposer ses lames magiques. Ses armes fétiches avec lesquelles il l’a entrainée tant de fois. Chacune d’entre elles provoque une infime entaille dans la paume de sa main sans qu’une trace de sang ne vienne pourtant les souiller. Elles sont à toi maintenant. Elles ont de toi en elles et ne pourront jamais être utilisées contre toi. Tu aurais hérité d’elles à ma mort, je suis heureux de pouvoir te les léguer de mon vivant. Fais-en une extension de ta volonté. Ackerman referme la main de sa disciple sur les lames sans que ces dernières ne pénètrent ses chairs, illustrant par là-même les propos du magicien. Celui-ci lui lance un dernier regard avant d'en échanger un autre, d’un air entendu, le roi – nul doute que le conseiller et le monarque communiquent également par télépathie. Partez, maintenant. Sa gorge se serre alors qu’Ackerman lui tourne le dos et rejoint le carnage. Les larmes menacent de noyer ses yeux et son visage et il lui faut toute la volonté du monde pour accepter de le laisser ici. Respecter ses dernières volontés. Aureen et Penny partent encore, s’éloignent pendant ce qui parait être une éternité quand tout les rattache encore au roi, à Ackerman, à tous ceux qui ne vivent certainement déjà plus. La douleur à sa jambe à peine soignée repart de plus belle, Penelope ne ménageant pas ses efforts pour tenir une cadence régulière. Bientôt, le sang coulant de sa blessure rouverte laisse la trace de leur passage et trahit la souffrance muette de la télékinésiste. Aureen le voit bien et s’inquiète, d’autant plus que le teint pâle de Penny n’a rien pour arranger les choses. Pourtant, en réponse à sa proposition, c’est toujours la détermination qui prend le dessus. « Non, on continue. On s’arrêtera une fois arrivées à Moonshae. » Si elles y arrivent, pense-t-elle. Mais l’ordre d’Ackerman la raidit alors que la princesse l’entraine à l’abri. A peine se cachent-elles que le magicien apparait avec le roi d’Erendieren, toujours. Encadrés par des soldats ennemis, on force les deux hommes à ployer le genou devant… King Pan, murmure Aureen. Et alors que Penny s’évertue à dissimuler leur présence psychique, l’aura magique du roi de Nemeree provoque un frisson glacé et une peur panique : elle sait, comme son amie, que le monarque et son conseiller sont définitivement condamnés. Dans son âme, le trop commence à déborder, si bien qu’elle n’est plus à rien de se lancer dans un assaut suicidaire pour non seulement tenter vainement de sauver le roi, mais surtout ce père qu’elle n’a jamais vu qu’en lui. Immédiatement, Aureen pose sur elle deux mains pour la forcer au calme et partager sa douleur. Une raison lumineuse pointe dans son esprit alors même qu’elle ne peut se résoudre à assister, impuissante, sans rien faire, au pire. Pan ordonne qu’on réserve le même sort que celui de la reine au dernier rempart avant la chute. Le second ordre provoque un sursaut de rébellion dans les bras de son amie qui la force encore une fois au silence. Elle a raison. Elle a raison, mais cette raison ne demande encore une fois qu’à s’éteindre. Penny. La voix d’Ackerman, ferme et sans appel, résonne dans son esprit. Ne gâche pas tout. Pan disparait, Selwyn emporté dans son sillage tandis qu’on attache le magicien à un mur épargné par le massacre. Les bras relevés, ses pieds touchent à peine le sol. Les yeux de Penny restent fixés sur lui, incapables de se détacher de cette silhouette qui ne lui a jamais parue aussi fragile, démunie qu’en cet instant. La voix du magicien dans son esprit n’est plus qu’un souffle indistinct, signe qu’il ne dispose plus de la moindre ressource. La séance commence sous son regard horrifié. Les larmes coulent encore, silencieuses, sur les mains d’une Aureen désolée. Les cris d’Ackerman s’élèvent bientôt dans le néant, déchirants tandis que son bourreau s’affaire à découper ses chairs et fouiller ses entrailles. « Ne t’inquiète pas. Je vais m’assurer que ton esprit cède avant ton corps. » Un rire glacial s’échappe de la gorge du soldat de Pan, rejoint par celui de deux autres hommes. Hormis ses cris de douleurs, aucun son, aucun mot ne sort de la bouche du conseiller du roi. Mis à nu, le sang, bientôt, recouvre chaque parcelle de son corps. Dans la main gauche de Penny, les lames de son mentor appellent à verser celui de ses ennemis. Je ne peux pas. Personne ne pourrait. Personne ne pourrait supporter cela. Chaque seconde lui parait être une éternité. Le point de non-retour est atteint lorsque le corps d’Ackerman s’enflamme telle une torche humaine. Cette vision d’enfer et les nouveaux cris du magicien sonnent le glas de sa raison. De tout ce qu’elle a de détermination, de force et de bon sens. RESTE OU TU ES, hurle Ackerman dans sa tête tandis que les flammes disparaissent pour laisser place à son corps fumant, mais toujours en vie. Quelques secondes de répit avant que le feu ne dévore une nouvelle fois son corps. Les mains de Penny forcent Aureen à retirer les siennes. A peine délivrée de l’étreinte de son amie qu’une des lames léguées quelques instants plus tôt déchire la gorge de son mentor avant de revenir à elle, lui offrant le bénéfice d’une mort rapide quand celle-ci aurait mis des heures encore à daigner le prendre. Les cris d’horreur cessent enfin, laissant la magicienne au bord du malaise. Pâle comme jamais, ses yeux perdus se posent sur Aureen alors que les flammes disparaissent encore et que la trace de son forfait apparait aux yeux des soldats ennemis. « Qui a osé ? » lance le bourreau alors que ses hommes se mettent déjà en quête de trouver l’intrus. L’un d’eux ne tarde pas à trouver la trainée de sang encore frais trahissant sa présence. La main de Penelope se pose sur le visage de son amie. « Reste ici, » souffle-t-elle fébrilement. La magicienne se redresse péniblement avant de sortir de la cachette, boiteuse, épuisée, abasourdie. Elle ne peut décemment pas condamner Aureen avec elle : se montrer, c’est aussi faire cesser immédiatement les recherches. La gardienne s’avance doucement sans le moindre regard en arrière, tâche de conserver une certaine distance avec ses adversaires. « Et elle est volontaire ! Fantastique. Attachez-la à côté de son ami. On va continuer avec elle. » A ce stade, elle n’est plus capable de faire quoi que ce soit. Les lames d’Ackerman tombent au sol en même temps que deux mains s’emparent d’elle. Le sang de l’homme face à elle tâche son visage avant qu’il ne s’effondre, un carreau d’arbalète planté dans le crâne. Deux femmes et deux hommes se tiennent devant elle à quelques dizaines de mètres et viennent dans leur direction, prêts à en découdre avec le bourreau d’Ackerman et ses compagnons restants. Le combat ne dure pas longtemps : à peine commence-t-il que Penelope trouve le sol. « Aureen… » appelle-t-elle faiblement. Une crise de larmes la prend alors que le corps toujours fumant de son mentor n’est qu’à quelques mètres d’elle. L’odeur de sa chair calcinée lui provoque un haut-le-cœur, et c’est tout le contenu de son ventre qui finit sur les pavés déchirés de l’avenue. Un homme la force à se redresser. « Penny ! PENNY ! Reprends-toi ! » C’est Berthold, ce même Berthold qui l’a relevée de sa garde en avance pour lui permettre de retrouver la princesse qui se tient devant elle. « Où est… Où est Aureen ? » demande-t-elle alors que ses yeux se tournent vers sa cachette.
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Re: never forget (aureen)
rédigé Lun 4 Mai - 19:09

Il n’y aurait jamais plus pénible, plus intolérable image que celles renvoyées par ces deux amies capturées dans le silence d’un abominable meurtre et d’un deuil muet exigé. Aureen manqua par trois fois de rendre le peu de nourriture qu’elle avait daigné avaler, l’odeur de chaire calcinée mêlée à celle du sang qui se répandait dans les égouts et les gouttières devenue insoutenable. Chagrin, relents, terreur, et tout ce que contenait la besace de la mort hostile, venue cueillir les purs d’Erendien dans leurs derniers instants, déferlaient sur les pavés hier d’un beige nacré, aujourd’hui souillé de la présomption et de la malveillance de leurs éternels rivaux. Pour consolider le peu de contenance dont elle était encore capable, entre les larmes qu’elle n’était plus capable de retenir et les nausées, Aureen garda les yeux rivés sur Penny et s’occupa de compter les larmes qui coulaient sur sa main, et de les chasser de celle encore libre. Chacune de ces larmes rejointes immédiatement par les siennes, pour ce que Aureen était incapable de tolérer le malheur de ceux qui lui étaient chers. Elle tressauta au moindre mots, à chaque cri, les dents si serrées que sa mâchoire aurait dû exploser. Elle refusa de quitter Penny du regard ; Pourquoi faire ? Étudier les restes carbonisés du plus fidèle des hommes de son père et l’un de leurs plus grands amis ? Constater avec effroi que Nighon et Nemeree ne pouvaient se contenter d’un assaut ? Qu’il fallait aussi leur donner des organes, de la chair et des os ? Et surtout contempler ce qui pourrait être leur défaite, leur fin, si elles avaient le malheur de sangloter trop fort ? Aureen voulut s’excuser encore mille fois auprès de Penny, pour tout, et rien à la fois. Sa poitrine se soulevait à un tempo frénétique, pour tout le mal infernal et l’angoisse odieuse qui grondait en elle et frappait dans son crépitant comme un orage de foudre. La terreur s’éleva davantage lorsque ses mains quittèrent son visage de force et que le temps fasse une halte. Que la scène ne se fige, autour d’elles, enveloppées dans une nuée de poussières et qu’elle ne voit Penny lui échapper sur un ordre inconscient ; avant que la scène ne reprenne ses doigts et frappent violemment Aureen en plein visage.    “ Non, Penny ! Reviens !  ”  Sa voix s’éleva, trop tard, et surtout trop fort. Les mots du sous-fifre laissé par Pan provoqua une énième vague d’effroi en elle, tant et si bien que ses deux mains se mirent à luire d’une magie dévouée, certes, mais surtout bonne à attirer les regards. Elle s’apprêtait à se lancer dans les traces de Penny, sans conviction, mais avec toute la volonté du monde d’épargner à son amie la meilleure le même sort qu’à son père spirituel ; mais une main ferme s’empara d’elle par la taille et elle y laissa un hoquet de stupeur et de frayeur mêlées. Son agresseur ne retint pas sa poigne, quand bien même elle se débattit de toutes ses forces, sans retenir de hurlements ni les coups, jusqu’à parvenir à trouver son torse du coude et à se défaire de cette étreinte. Elle aurait dû se douter qu’un roi ne pouvait qu’en cacher un autre dans cette bataille et que Larkin s’était pressé dans les pas de Pan. Elle aurait tenté de s’enfuir sans un regard derrière elle, si elle n’était pas tombée nez à nez avec deux billes noires familières dont Flynn avait hérité. Il la retint de tomber à terre, d’abord par les cheveux puis par le bras, avant de glisser deux mains solides dans sa nuque, laissant ainsi le sang de tant sa mère que son père ternir son teint d’albâtre.   “ On ne peut pas enlever à mon fils que vous êtes extraordinairement belle,  ”  lança-t-il, de ce même ton mi-moqueur mi-sévère. Elle reconnut Flynn dans toutes ses coutures, ou presque, et dans ses attitudes. Du sourire carnassier étirant sa commissure, promesse de méfaits, à l’éclat espiègle rayonnant dans l’abîme de ses yeux sombres.   “ Ayez pitié, Flynn a été très clair dans ses intenti— ”  commença-t-elle, prête à supplier, non pas pour sa vie, mais au moins pour que le massacre cesse après elle. Elle agrippa son bras encore logée à sa gorge de ses deux mains, discernant l’éclair lumineux d’une lame qu’on sort de son fourreau avec une angoisse insurmontable. Larkin de Nighon avait hérité de l’épée Vorpaline, une relique détenue par tous les souverains-guerriers de Nighon depuis des générations. L’épée magique tenait sa légende d’une des anciennes guerres et étaient réputées pour, en plus d’être aussi aiguisée que la faux de Dame la Mort elle-même, avoir une âme, une conscience et de nombreuses propriétés magiques. Souillée par le sang de trop de victimes, elle scintilla d’un éclat rougeâtre dans le noir avant de trouver son chemin vers sa peau, l’inciser de la gorge à la pointe de l’épaule opposée. Juste assez pour la faire cruellement souffrir, sceller son sort, pas assez pour lui assurer une mort rapide et indolore. La stupeur silencieuse, elle laissa échapper un lourd soupir de plainte, mais aucun cri.   “ J’ai confiance que vous le serez davantage dans sa mémoire que dans sa vie.  ”  Elle lui adressa un regard avant de tomber sur ses genoux et ses mains, son sang se répandant sur son chaperon puis sur les pavés en petites ondes.    “ La lumière l’emportera toujours. Si pas aujourd’hui, un autre. Si pas la mienne, celle de votre fils, ”  fit-elle, certaine que Flynn n'était pas qu'un hériter de la nation de l'ombre, mais tellement plus, et que son coeur allait au-delà des principes désuets de Nighon et Erendieren. Sinon, comment se seraient-ils trouvés ? Jusqu'au bout elle s'entêta à garder le bon et à ignorer tout le mal que Flynn lui avait causé dans leurs derniers instants, causant ainsi son propre malheur. Elle réprima un sanglot, ses yeux plantés dans ceux de celui qui serait à jamais le plus cruel de ses détracteurs. Bien avant son fils qui l’avait lui aussi trahie, brisée au plus profond d’elle-même. Ce même fils qui ne verrait jamais devant lui l’occasion de se racheter, quoi qu’elle douta qu’il le veuille un jour même si l’espoir avait subsisté en elle ; jusqu’ici. Ses yeux se révulsèrent une fois, avant qu’elle ne se mette cracher son sang. En cherchant à s’essuyer la bouche, elle vit sa main briller d’une lueur opaque et avant que le roi de Nighon ne lui porte le coup de grâce, la leva dans sa direction en guise de piètre bouclier, dirigeant ainsi toute la lumière qui restait en son sein afin de rendre le souverain à ses propres ténèbres. Larkin se mit à convulser à son tour, rendu aveugle par un ultime effort de sa victime ; une dernière volonté d’Aureen de le priver de l’essentiel, le plonger dans le noir dans lequel Nighon semblait s’enrichir au détriment de tout, cela pour qu’il ne puisse plus lui-même s’en prendre à Erendieren, ou à quiconque. Foudroyée par le manque vif et douloureux de sa propre magie et par la plaie dont la douleur irradiait dans tout son corps, Aureen se laissa tomber à plat ventre, laissant Larkin hurler de douleur et l’insulter de tout, ses hommes se presser à son chevet et les siens tenter de se frayer un chemin vers elle entre les épées dégainées.   “ Penny,  ”  appela-t-elle, en tendant de ne pas se tordre de douleur, ou seulement de ne pas succomber avant d’avoir tenu son amie dans son étreinte fébrile. Et on lui emmena Penny, vers qui elle tenta de se redresser, en n'y parvenant qu’à moitié.   “ Penny, écoute. ”  Elle rendit à ses lèvres un sourire tendre, et à ses mains le bonheur d’avoir le visage de Penny sous sa coupe.   “ Ce n’est pas de ta faute. Tu t’es admirablement conduite, je suis si fière de toi. Tu t’es tant battue pour nous tous, et il est temps de vivre pour toi. ”  Elle pouvait déjà entendre les soldats revenir, plus désaxés que jamais par l’affront fait au roi de Nighon. Elles avaient pris trop de décisions hasardeuses, toutes les deux, s’étaient laissées déborder par l’émotion, guider par leurs coeurs plutôt que de laisser un semblant de raison tenir la barre ; et en payaient le prix maintenant.  Elles savaient toutes deux que dans leur état et en l’absence d’un magicien soigneur digne de ce nom, Aureen serait un fardeau pour le groupuscule qui se tenait devant elle. Qu’elle partait déjà, ne verrait jamais la porte quoi qu’il arrive et que ça ne valait pas la peine de même essayer, et de mettre Berthold et tous les autres en danger.  Ils le savaient tous et déjà, on détourna le regard pour ne rien montrer de toute la douleur éprouvée de devoir laisser la dernière des souverains derrière eux. Berthold opta pour le pincement de lèvres plutôt que pour le regard fuyant et avisé d’un long regard, il comprit immédiatement qu'elle était sa nouvelle et dernière mission à l’intention d’un monarque d’ Erendieren. Sauver Penny. Il accepta en opinant de la tête, puis se pencha sur Penny et entreprit de la prendre d’abord par les épaules, puis par la taille dans une étreinte ferme.   “ Allez-y, maintenant.  C’est un ordre. ”   Et sur un dernier regard, un dernier sourire de tendresse et d’un espoir creux, on lui enleva Penny.
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