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Peter Llewelyn
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  “ Mais oui, t’es belle.  ”  Le voilà qu’il feint la concession en levant les yeux, un faux sourire sur les lèvres, et tout ça pour clôturer une bonne fois pour toute la notation dont il a de toute façon perdu le fil, et l’intérêt. Rose relance sur le fameux Richard, vers qui il darde un regard distrait. Le maitre d’hôtel n’a pas l’air de vouloir quitter leur table des yeux et Peter le surprend encore une fois à s’attarder avant de se détourner vivement. Il soupçonne que le vieux s’inquiète pour Rose ou que l’association de ces deux mondes l’intrigue. Peter ne lui en voudrait pas, vrai qu’ils détonnent, vrai qu’ils sont incroyablement à l’aise alors que tout donne à croire qu’ils ne devraient pas l’être tant.   “ C’est ton oncle ? Effectivement, c’est un peu dégueulasse. Toutes mes excuses. ”  Il n’en pense pas un traitre mot, mais à au moins le mérite de le dire, puisque ça ne lui coûte rien.   “ Quant à ma tante, y a des hommes, que nous appellerons garçons puisque c’est ce qu’ils sont, qui s’occupent très bien de tout ce qui est démonstration de parties génitales. T’inquiète pas pour elle, je suis certain qu’elle en voit plus en une semaine que toi dans un trimestre. ”  C’est même certain, connaissant le numéro. Évidemment il ne manque pas une occasion de juger Rose du regard pour lui faire comprendre en silence que pour ce qu’il sait, elle gagnerait à faire autant d’effort que tantine.   “ Cela dit, elle a toujours insisté sur le fait que j’avais été adopté…  ”   dé-gueu-lasse. Tout débecté qu’il est, voilà qu’il affiche une grimace. La tante en question est ce cas à part qu’on trouve dans toutes les familles. La femme seule, riche, la veuve qui se presse dans tous les coins où les gamins pour qui un trou est un trou se réunissent. Peter l’abhorre, tout comme le reste de la famille, mais s’oblige à la tolérer pour l’éternelle question de l’héritage. Comment ça, il n’avait pas à donner autant d’informations ? Lorsqu’on lui tend un bâton, Peter le prend et joue généralement avec ; et puisqu’elle lui lâche un dernier ew d’une impérieuse provocation, il lui rétorque de tout son naturel :   “ C’est toi qui est ew. ”  Pas besoin de le traiter de gosse, il sait, ils savent. Ils glissent de nouveau vers le sujet le plus épineux de son actualité, ou tout le moins sa vague mention : Jane, ce qui lui arrache un soupir.   “ Ne t’avises même pas. ”  Elle est parfaite, mais elle n’est pas ennuyeuse, auquel cas elle n’aurait fait qu’une brève apparition dans sa vie. Puis, Jane n’est pas parfaite, puisqu’il faut en venir là. Il lui en veut, c’est une emmerdeuse de classe mondiale, elle n’est pas parfaite, mais elle n’en est pas moins son idéal. Jusqu’à quand ? Dieu seul sait, mais il n’a encore qu’elle à coeur, même si cela tend à changer rapidement depuis qu’ils ne se fréquentent plus. Il a désormais plus de place pour les amis, et notamment celle qu’il sort ce soir, ou plutôt qui le sort. Voilà que les gamineries filent à toute vitesse et qu’il se retrouve noyé sous les regards, les reproches et tout ce que Rose met en oeuvre pour donner à croire que le divorce est inévitable. Lui faut serrer les lèvres pour retenir le fou-rire, à tel point qu’il n’ose pas boire une gorgée alors même qu’il en a très envie. Quelle garce sensationnelle.   “ Mais ! Mon amour, ne le prends pas comme ça, voyons ! ”  Le voilà qui rentre dans son jeu, évidemment, autrement serait surprenant. Le couple de la table voisine se retourne après s’être régalé du spectacle, et déjà, Peter sent ses oreilles siffler. Ils diront que c’est dommage, vraiment, de se déchirer en public de cette manière. alala, de nos jours les couples ne savent que se déchirer. lui pense qu’ils pourraient faire largement pire, et imaginez s’ils étaient vraiment ensemble : le caviar du couple en crise. De quoi s’arracher les cheveux, ce qui règlerait la question de la teinture ou autre.   “ Rien du tout,  ”  souffle-t-il, si peu ouvert à la négociation au sujet de ses cheveux. Il est précieux sur à peu près tout, mais les cheveux c’est encore mille crans au-dessus de tout le reste, et c’est tout ce qui le pousse à s’y passer les doigts, pour s’assurer que tout est encore bien là. Il porte son verre à ses lèvres de sa main libre et heureusement pour lui, la gorgée n’a pas encore quittée le verre, sinon il l’aurait lâchée sur le chemisier de Rose. Il la reluque longuement, le regard dédaigneux. Le charme de quoi ? D’accord, elle est très belle et il ne tient pas à le lui préciser autrement que d’un ton sarcastique. Lui mettre un râteau ? À lui ? et surtout à son ego ? Il s’offusque.   “ C’est pas parce que j’ai un faible avéré pour les blondes que je tomberais inévitablement sous ton charme si tu en étais. La personnalité, ça compte aussi, et franchement… ”  Il hausse les deux sourcils et opte pour un air faussement étonné. l’air de dire que clairement, elle craint. C’est entièrement faux, mais que serait une amitié sans la taquinerie pleine, ouverte et presque méchante ?    “ Et tu fais la belle, mais si je te sortais le grand jeu, tu ferais comme toutes les autres et,   ”  son visage se fend d’un sourire carnassier,   “ tu tomberais amoureuse. ”   Ou à défaut,  à poil dans son lit ; et il le dit bourré de dédain et de l’assurance d’avoir entièrement raison. un bon petit connard des beaux quartiers qui ne connait pas l'échec.    “ Quoi que ça te permettrait de résoudre l’énigme autour de mes conquêtes. ”  Quoi qu’il n’y en a pas tant eu au cours des trois dernières années, la dernière personne autre que Jane avec qui il a couché se trouvant justement devant lui.  À y repenser, puisque c’est dans le thème de la conversation, il se perd irrémédiablement dans ces souvenirs-là et se mord la lèvre, s’égard, médite, bois une gorgée, puis reviens en chassant toutes les idées lubriques et parfaitement inacceptables qui rôdent en lui et le pousseraient presque à regarder Rose d’une autre manière. Évidemment la garce ne l’aide pas en mentionnant une sortie et de la chair fraiche.   “ T’as faim, ma parole. Non, merci. Personnellement c’est pas mon truc de coucher avec des petites filles. ”  C’est au moins ça qu’on ne peut pas lui reprocher.    “ Décide-toi, emmerdeuse. ”  Mayflower, pas Mayflower, Book Club, pas Book Club. Il ignore délibérément la mention de sa soeur, puisque c’est absolument hors de question, et plonge le nez dans son verre désespérément vide qu’une commande bien trop enjouée pour être totalement sobre se charge de remplir.   “ Elle va savoir.  ”  Ses yeux ne quittent plus la serveuse qui s’en va, élue de sa soirée, quand bien même il ne s’est pas encore penché ni sur l’art, ni sur la manière, ni sur comment il va magouiller son truc pour taper de la serveuse et s’assurer en même temps que Rose rentre en toute sécurité - c'est qu'il faudrait presque faire un choix. Il décrète pourtant que ce sera le problème de Drunk Peter, qui ne devrait plus trop tarder à faire son apparition, quand bien même Sober Peter tente de le réprimer du plus qu’il le peut en poussant de longs soupirs.    “ Souviens-toi que c’est toi qui a commandé la seconde et donc, ordonné ta propre condamnation. ”  Et voilà. La faute, dans une boite, repoussée sur la table, directement les genoux de Rosie d'amour.   “ Cela dit c’est vrai qu’elle est un peu vicelarde, cette piquette, ”   commente-t-il, nez et yeux dans le verre. C’est cette fois Richard qui revient avec la bouteille et s’occupe de verser. Peter le soupçonne brièvement d’avoir flairé le traquenard avec sa serveuse et de l’avoir envoyée à la plonge plutôt que de la remettre dans le sillage d’un client ; ce qu’il trouve regrettable, quand bien même judicieux. À peine servi, le verre trouve ses lèvres et c’est là que Peter se rend compte qu’il a passé un stade. Celui où il ne boit plus pour savourer, mais uniquement pour boire et atteindre le moment béni où plus rien n’aura plus aucune foutue importance. Comme pour offrir une confidence, Richard se penche vers eux après avoir déposé la bouteille sur la table.   “ Nous avons un délicieux armagnac qui peut se marier avec ce vin, si un digestif vous intéresse. ”   Il ricane doucement.   “ Le but est qu’elle vomisse chez elle, pas dans la rue, Richard,  ”    “ He bien, celui-ci tend plus vers l’aphrodisiaque,  ”  et sur cette note, Peter explose d’un rire absolument homérique. C’est à croire que même Richard s’est pris les pieds dans ce qu’ils croient tous voir, mais n’est pas nécessairement là - ???.
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Rose Nightingale

Rose Nightingale
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Mais oui t’es belle, et il ne lui faut rien de plus pour considérer la victoire comme acquise. Après tout peu importe ce qu’on pense, ce sont les actions qui comptent ; c’est en tout cas le parti qu’elle préfère prendre puisqu’il va dans son sens. Et comme chaque victoire mérite d’être célébrée – la plus insignifiante comprise –, son verre rejoint une nouvelle fois ses lèvres. Elle peut bien boire à cela ; bientôt, elle pourra boire pour n’importe quoi. « Non, mais c’est tout comme, » répond-elle à Peter concernant Richard. Peter qui lui déballe quelques détails intimes concernant sa tante. Elle n'en a pas demandé tant, vraiment, mais d’accord : « Ecoute, je suis ravie, mais vraiment ra-vie d’en découvrir autant sur la vie sexuelle de ta tante. » Quant à ces yeux qu’il lui lance, là encore : oui, elle le voit ton jugement. Normal, c’est fait exprès. A ce stade elle ne marche plus : elle court. « Et me regarde pas comme ça. Si t’as envie de parler de la mienne, je suis sûre que Lily sera très contente de pouvoir en discuter avec quelqu’un d’autre. » Vrai ça : sa meilleure amie ne manque jamais de l’interroger sur la question, alors si Peter veut se joindre à elle pour débattre du sujet… Quoique. « En fait non, va pas en parler avec elle. » Elle lui a peut-être raconté des trucs à-propos de lui, notamment durant ce court lapse de temps où Peter a justement fait partie de sa si fameuse vie sexuelle. Connaissant Lily, elle serait tout à fait capable de le lui partager dans les meilleures intentions qui soient, alors vraiment : non. « Bon, c’est bon là. » Ca va aller avec la tante. Pas envie d’avoir d’autres images avec elle, encore moins avec Peter et elle – trop tard. Contrairement à ce qu’on pense, avoir l’imagination développée n’est pas toujours une qualité. Ce n’est donc pas elle qui est ew puisque d’abord, elle n'a pas commencé, mais surtout : « Nan, c’est toi. » Et ça peut continuer encore longtemps. Très, trop longtemps. Malgré tout, le débat pour savoir lequel des deux est plus gamin que l’autre est toujours sans fin, faute de consensus et de deux abrutis trop doués pour s’enfoncer là-dedans. Mais voilà que Peter lui lance un premier avertissement, et c’est déjà bien assez pour que Rose lève innocemment les mains pour rendre les armes. L’ambiance est trop bonne et en toute honnêteté, le sujet Jane a déjà duré bien trop longtemps. Elle feint l’air dramatique et outré quand son acolyte entre dans le même délire qu’elle, en rajoute encore des caisses : « Mon amour ? Non mais– tu t’entends ? Et tu veux que je le prenne comment Peter ? Comment ?! » C’est le couple en crise, le divorce inévitable ; vite, un oscar. Rose éclate finalement de rire, perdant par là-même toute la crédibilité autour de cette incroyable scène ; pas d’oscar finalement. Autour d’eux, ça doit commencer à se demander s’ils ne sont pas tout bonnement tarés. Le meilleur dans tout cela étant qu’elle n’y prête pas le moindre intérêt : ils pourraient bien être dans une pièce parfaitement vide qu’ils trouveraient le moyen de se lancer dans une énième représentation du genre. Pour autant, l’humour de Peter atteint sa limite ; limite de nature capillaire. Rose, évidemment, ne sait pas s’arrêter. « Mais ça repousse, alleeez. » La lourdeur à son paroxysme. Ses yeux le fixent d’un air signifiant qu’on est clairement plus sur du foutage de gueule en bonne et due forme que sur une demande sérieuse. Une gorgée supplémentaire pour la satisfaction ; ça commence à boire plus vite, c’est que la phase du bien entamée n’est pas loin si pas déjà atteinte. Son verre se repose sur la table en même temps que Peter rétorque, d’abord, que sa personnalité, franchement… « Quoi ma personnalité ? Elle est TRES BIEN ma personnalité. » TRES BIEN oui – elle court, encore une fois. Toujours est-il que ce genre de réaction (n’)est certainement (pas du tout) l’une des conséquences de sa personnalité franchement… rien du tout. En tout cas illustre-t-elle sûrement parfaitement ce que Peter a voulu signifier. Son ami est décidé à ne pas en rester là ; et que s’il lui sortait le grand jeu elle finirait comme toutes les autres, blablabla. Rose parait de toute évidence plus amusée que ce qu’elle voudrait lui montrer. Richard a la bonne idée de passer à proximité de leur table à ce moment-là. Timing par-fait. « Est-ce qu’on pourrait avoir un siège en plus s’il te plait ? Pour son ego. » La remarque l’amuse visiblement ; pas assez pour le retenir quand le travail l’appelle. Rose retourne à son Peter, boit encore avant d’ajouter : « J’connais trop bien tout ça – joignant le geste à la parole, son index pointe son ami de bas en haut – pour tomber dans le panneau. Jamais. Jamais jamais jaaaaaaa-mais. » D’abord parce qu’elle ne fait pas partie de ces gourdasses aveuglées par une belle gueule et qu’aucun grand jeu n’aura su et ne saura la mettre à l’aise et aboutir sur quoi que ce soit avec elle (merveilleuse naïveté), surtout parce que comme dit, elle connait ce gars-là beaucoup trop bien. Elle pourrait bien décrocher la lune et les étoiles pour lui, mais sûrement pas pour ça. Il en sait trop, elle en sait trop. Pour ce qui est du grand mystère de ses conquêtes à percer… « Le secret, c’est qu’elles te connaissent pas autant que moi et que t’as de la chance que je balance pas tout ouais. » Clin d’œil avant de boire et de se resservir – déjà – un nouveau verre. Juste ce qu’il faut pour laisser à Peter l’occasion de râler sur son indécision. Puisque c’est comme ça : « L’emmerdeuse a choisi : le Book Club, les petites filles, ma dalle et ta sœur. » Pas vrai du tout. Pas envie de se farcir des minots en fin de crise d’ados, quand bien même la cadette de Peter soit la seule autre Llewelyn-Davies qui vaille la peine d’être connue. On surfe sur l’envie d’emmerder puisqu’après tout, il l’a bien dit : c’est une emmerdeuse. Ses yeux montent au plafond à l'évocation de la serveuse qui saura avant qu'elle ne passe la commande d’une nouvelle bouteille. Bien entendu, Peter ne manque pas de rappeler que la responsabilité de cette dernière pèsera sur ses épaules. Les comptes sont tenus, Rose pouffe de rire : « T’inquiètes. Les idées de merde, tout ça tout ça. » Ce qui n’empêcherait sûrement pas Peter de l’entendre regretter, bien plus tard, tous ces verres qu’elle aura bu de trop. Richard arrive avec la bouteille, verse les verres et leur propose un armagnac pour la prochaine. Ca promet. Comment ça le but, c’est qu’elle vomisse chez elle ? « Mais non j’vais pas vom- woooow. » Loué soit le fait qu’elle n’ait pas été en train de boire une gorgée. Peter part dans un grand éclat de rire, Rose fixe Richard des points d’interrogation défilant dans ses yeux. « Je vous le mets de côté. » « Non mais-. » Pas le temps de protester que le maitre d’hôtel repart sur un sourire visiblement satisfait de son intervention. Intervention qui la ramène à ce qu’ils ont déjà eu l’occasion de partager. Des pensées qui s’égarent, une tête qui se secoue. Evidemment, elle ne peut pas s’empêcher de penser que tout le monde a l’air de s’être donné le mot pour lui faire comprendre qu’elle ne baise pas assez. « Félicitations Peter, tu viens visiblement d’être validé par Richou. » Et santé.
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Peter Llewelyn
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C’est tout comme. À force de lever les yeux au ciel, le type va se rendre aveugle.  Il n’y a pas de ‘ c’est tout comme ‘ dans la vie. Ça l’est, ou ça l’est pas. S’il n’y a pas de frontière familiale, l’ordre naturel des choses suggère que même si elle se trouve dans un angle mort, la possibilité de plus est tout de même là. C’est au moins ce qu’il aime à croire et comme chacun sait, Peter a l’habitude de voir une ambiguïté dans beaucoup, si pas toutes de ses relations avec des femmes ; le pendant du séducteur. Il part donc du principe que la loi s’applique à tout le monde.   “ Te regarder comment au juste ? ”   Lui ne voit pas le mal. Mais si elle prend l’offense, c’est alors lui concéder qu’il a raison ; et il n’est rien que Peter aime plus qu’avoir raison.    “ Pas besoin de discuter avec ta copine, on sait tous de quoi il en retourne : c’est le désert de Gobi. Ça te ferait franchement du bien de te laisser choper une fois de temps en temps plutôt que de te la jouer nana qui se respecte. C'est bien, d'accord. Mais toi c'est trop. Pense à tes amis, t’es tellement frustrée que t’es à peine tolérable.  ”   Trop loin ? Il se recule immédiatement parce qu’il connait son habitude favorite : lui envoyer la pointe de sa chaussure dans les genoux quand il à l’audace de tartiner. Il manque de peu de mentionner qu’il serait en revanche ravi de discuter, voire de contribuer à la vie sentimentalo-sexuelle de Ree, puisqu’il est question de ses copines, mais parce qu’il veut s’épargner ce coup d’éclat-ci, il garde pour lui sa réflexion - pour plus tard. Aussi, parce qu’il ne souhaite rien de plus que de passer outre les gamineries, son ‘ nan c’est toi ‘ n’obtient rien de plus glorieux qu'un reniflement caustique, mais il offre mieux alors que débute le festival des grands reproches et l’étalage de faux blâmes dont ils sont tous deux de grands fervents.    “ Sais pas ? Bien ? Pour changer ? ”   Oh, il n’y a pas de bonne réponse ici de toute façon, puisque c’est le jeu qui le veut, mais la carte de l’insolence couplée à l’air de chien battu fait toujours mouche auprès du public. On croira qu’elle exagère, puisqu’elle se renfrogne devant sa tentative de conciliation et ses petits mots doux ; elle est perdue, un point pour Llewelyn. Visiblement régalé, le soufflé retombe dans la proposition capillaire qu’il refuse obstinément. Le pire c’est qu’elle y croit, et qu’elle insiste, et écope ainsi d’une réflexion bien sentie sur son caractère, qu’elle a de merdique ; il adore ça, évidemment qu'il adore ça, sinon il ne serait pas là.    “ Elle est parfaite, oui,  ”   rétorque-t-il, en pensant tout l’inverse ; Rose le connait assez pour le deviner au moins au ton qu’il utilise. Enfoncé dans son siège ce n’est pas une, mais plusieurs gorgées qu’il avale. La machine est lancée, tout comme l’inévitable sujet de conversations : leurs relations, et leur relation. Certain qu’elle craquerait s’il s’en donnait les moyens, et vraiment, certain de chez certain, il accueille sa réponse avec le plus grand des rires.    “ Et un doggy bag pour l’orgueil qu’elle a de mal placé et qui va finir en miettes avant la fin de cette bouteille.”   Richard a l’air de penser qu’ils sont épuisants, mais ils ne sont là que depuis une petite heure et demi et le pauvre n’est pas encore au bout de ses peines. Le maitre d’hôtel s’en va sans la certitude de devoir oui ou non emmener un siège supplémentaire et un doggy bag. Peter le suit du regard en se demandant s’ils sont au moins aussi chiants qu’ils en ont l’air, et surtout si c’est systématiquement le cas, le pire étant qu’il se sait incapable de faire différemment. De nouveau tourné vers Rose, il retient de lui signaler qu’ils ont couché ensemble et qu’elle ne le connait pas mieux aujourd’hui qu’à l’époque, mais puisqu’ils ont pour habitude de ne pas mentionner ce moment de leur relation, il garde pour lui un argument qui aurait pourtant pu lui faire fermer son caquet.   “ Tu peux. Je suis pété d’oseille et je porte un uniforme. Ça compense très largement tous les défauts que tu pourras me trouver.  ”   C’est triste, mais vrai. Pas que ça l’aidera à survivre à une soirée au Book Club, mais c'est au moins bon de le préciser.   “ Merde.”   C’est tout ce qu’une inévitable virée dans ce fameux lieu de fun avant-gardiste bon pour les adultes-wannabe lui inspire. Il se garde bien de lui mentionner que sa soeur n’en sera pas, Grace n’étant pas admise à sortir avec son propre frère. C’est un accord commun passé entre eux, puisqu’il se sait parfaitement incapable de résister à l’appel d’un mec qui oserait draguer sa petite soeur d’amour sous son nez. Qu’il le fasse bien ou non, qu’elle soit en âge pour ces choses-là ou pas, ça ne l’intéresse pas. Peter ne voit Grace que comme une enfant, elle est donc autorisée à sortir dans la ville, tant qu’elle ne le fait pas sous ses yeux. Elle ne veut de toute façon pas assister à ce que lui fait de son côté, et il est certain que même si elle a fait la rencontre de Rose, elle ne supporterait pas une soirée avec eux. Davantage lorsque même le personnel à l’air de vouloir s’en prendre à leur dynamique à coup d'armagnac. Son fou-rire arrosé de bien trop de vin, Peter retrouve enfin un peu de contenance alors que Richard se renfrogne et s’amuse à la fois d’une proposition qui était pourtant tout sauf libidineuse.   “ Merci, mon brave. ”   Gros péteux. Il le fait exprès, évidemment, même si on soupçonnera un malheureux réflexe.  Richard hausse un sourcil, Peter se passe une main sur le visage, Rose décrète l’évidence.   “ Pour ? Coucher ?”   Trop tard.  Il manque de rien de le dire à voix hautes, mais ne voudrait pas troubler le père spirituel de sa Rose alors même qu’il vient de gagner une bénédiction dont il ne voulait de toute façon pas. Pourtant il offre à Rose un sourire entendu qu’elle n’aura aucun mal à déchiffrer. Lo siento, Ricardo, l’union a été consommée avant le mariage, aussi imaginaire fut-il.   “ Couple ? Mariage ? Avec toi ? N’abusons pas sur les bonnes choses. ”  Et ça y va le vin. D’un bref coup d’oeil il réalise que la bouteille est déjà à moitié vide, et en regardant son verre longuement, il se demande comment c’est arrivé, alors que la serveuse revient avec les fameux armagnac dont il se croyait débarrassé.   “ Il a vraiment envie qu’on baise, ton pote. ”   La barrière est tombée, baiser remplace coucher, l’alcool fait son petit bonhomme de chemin, l’éducation s’apprête à passer par la fenêtre.   “ J’y connais rien à ces merdes, ”   Peter est un buveur de gin et n’aura jamais la prétention de s’y connaitre de toute façon. Il porte le verre à son nez en faisant semblant malgré tout de sentir, mais vraiment, ça sent surtout l’alcool. Son père serait fou qu’il ne reconnaisse pas une cuvée XO artisanale tout à fait sensationnelle, mais il a bu trop de vin pour ne serait-ce qu’apprécier les notes fruitées de gingembre et de rose ; combien ce choix est formidable de la part de Richard.   “ Tout ce que je sais, c’est que ça sent les problèmes. ”   Mais ça sentait déjà la connerie lorsqu’il est arrivé, faut dire. Les yeux rivés sur ses deux verres puis sur Rose, il prend une grande inspiration, et tend celui d’armagnac pour trinquer à cette soirée dont il voit la fin lui échapper complètement.   “ Santé, bonheur. ”   Et puis bonne chance surtout. Qu’importe qu’ils pourraient terminer la bouteille de vin et garder l’armagnac comme dessert. Au pire, Richard en remettra un pour le second dessert.
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