I may never be really happy but tonight, I am content @sage whitmore @oliver beckett

Un appel avec son conseiller financier plus tard, Cameron réalise qu'il a peut-être vraiment merdé cette fois. On lui rabâche sans cesse de ne pas mêler affaires et plaisir, ce qu'il écoute, analyse et refuse dans la seconde près d'un geste nonchalant. C'est que son meilleur investissement reste le premier qu'il aura fait sur un coup de tête et celui qui aura recueillit le plus de succès depuis; le nightclub au dessus duquel il réside désormais. Il était supposé voir Sage plus tard et si les plans étaient bien différents à la base, qu'ils incluaient beaucoup moins de fringues et de bons comportements, Tim l'avait persuadé d'aller jeter un coup d'oeil - sobre cette fois - sur la propriété qu'il venait d'acheter à un prix exorbitant. Avec un peu de chance, il y trouverait le potentiel et n'aurait pas à reconnaître une erreur de jugement. C'est donc en invitant ceux qui lui serviraient une opinion honnête que s'était formé le plan; il allait présenter sa toute nouvelle relation à son meilleur ami. Chose qu'il ne faisait que lorsqu'il s'agissait de sérieux, et donc pas très souvent. Oliver répond à l'affirmative, Sage de même et il convient de tous se rejoindre là bas, quelques heures plus tard. L'héritier appelle son chauffeur, n'étant pas sans se douter que la soirée prendrait un tournant grandiose et que donc, les chances qu'ils finissent la soirée sobre étaient presque nulles. Ça lui prend une trentaine de minutes et des poussières avant de voir se dresser le vieil établissement devant lui. Il sait que ce qu'il a acheté a une valeur historique sans nom, c'est surtout le prix qui lui avait mis la puce à l'oreille, n'étant à prime à bord, pas du tout intéressé à investir dans cette partie de Londres. Cameron remercie son chauffeur, mentionne qu'il l'appellerait lorsqu'il aurait besoin de lui et le regarde s'en aller, songeur. L'héritier s'appuie contre le revêtement de pierre du bâtiment, puis se retient d'allumer une cigarette - c'est qu'il fait des efforts, apparemment ça peut tuer - et vérifie son téléphone dans la foulée. 20h. Une voix l'interpelle et tout de suite, il se détend, avant de croiser le regard d'une brunette qu'il commençait à connaître que trop bien. — Hey stranger. Il affiche un sourire moqueur, puis lui prend la main pour l'attirer jusqu'à lui. Elle est jolie, mais pas que ça, elle le subjugue et en l'observant, Cameron se fait violence pour ne pas se pincer, histoire de vérifier s'il n'est pas entrain de rêver. Il cherche ses lèvres et les trouvent avec fougue, comme soulagé de la savoir près de lui tellement son magnétisme lui était contagieux. Lorsqu'il se sépare, c'est pour l'observer un moment, ne pouvant s'empêcher de sourire bêtement, gardant tout de même une certaine proximité entre les deux. — I'm happy you could make it. et il l'était, réellement. Leur histoire, quoi que récente, le rendait étrangement heureux, bien plus qu'il ne l'avait été dans les derniers temps. Cameron dépose un dernier baiser sur ses lèvres avant de l'entraîner vers l'intérieur, ouvrant la porte du pub de son dos, ne voulant pas - du moins pour l'instant - quitter Sage des yeux. Ses iris sont toutefois rapidement attirés vers la décoration du Mayflower pub, son côté d'investisseur reprenant le dessus l'histoire de quelques secondes. Afin de démystifier la raison de leur présence ici, Cameron se justifie, tout sourire. — So, I bought this bar last night and I have very few memories of that moment. My financial advisor cleverly advised me to check this place out, and I thought who better than with you and my moron of a best friend to have a feeling of this place ? L'ambiance est d'hors et déjà chaleureuse, la musique plaisante et la décoration loin d'être moderne a toutefois un charme qu'il ne peut lui refuser. Il demande à Sage ce qu'elle boit et il s'approche du bar pour commander. Il aurait très bien pu passer derrière et se servir allègrement lui-même, mais c'est qu'il avait encore le sens des convenances et que peut-être, ça serait mal vu. Verres en main, il tend le sien à Sage et trinque avec elle avant de s'arrêter à mi-chemin, voyant une tête blonde qui dépassait tout le monde de quelques centimètres se faire un chemin à travers le pub bondé. — Ah, there he is. Ollie ! Cameron dépose un baiser sur la tempe de sa compagne, puis se dirige vivement vers son meilleur ami qu'il serre dans ses bras comme s'ils ne s'étaient pas vu depuis des lustres. Pas vrai, mais pour celui qu'il qualifiait plus de frère que d'amis, c'était tout comme. L'héritier marmonne les salutations de convenances, tout en l'entraînant lui-aussi à sa suite. Il aurait besoin d'un verre, et attendant ce moment depuis que l'idée s'était formée dans son esprit, Cameron guide Oliver jusqu'à Sage, tout excité qu'il était. Il avait très certainement l'air d'un gamin, mais c'est que l'affection d'une femme pouvait changer le pire des hommes, même un joueur de sa trempe en amoureux transit. — Sage, Oliver, Oliver, Sage. Le brun attire l'attention d'une serveuse afin qu'elle puisse étancher la soif d'alcool de son meilleur ami, alors que Cameron pouvait bien voir dans ses yeux qu'il avait absolument besoin d'un verre. Rough day ?

Ce soir plus que jamais, Sage a très nettement l'impression de partager la vedette. Elle ne sait pas qui Cameron est le plus excité de présenter : Sage à Oliver ou Oliver à Sage. Ceci dit, compte tenu des années d'amitié qui liaient les deux hommes, elle ne pouvait qu'être rassurée par tant d'enthousiasme. Elle sait que les chances de faire mauvaise impression sont minimes, à moins que le Oliver en question n'ait rien d'un meilleur ami conventionnel. Sage n'appréhende pas et se prépare même avec une pointe d'excitation tant elle considère son récent couple comme une évidence que personne de sain d'esprit ne songerait à remettre en question. Les papillons dans le ventre sont toujours là même après des mois de relation et quand bien même il n'a rien de très conventionnel - le côté hériter et acheteur compulsif, sûrement - Cameron lui a bien vite fait oublier ses défauts. Bien sûr, ça ne l'empêche pas de lever les yeux au ciel quand elle découvre ses exploits d'homme ivre et surtout bien amnésique au petit matin alors qu'il a passé la nuit à balancer son fric là où il n'aurait pas dû même si là encore, il a ce don d'accueillir ses réprimandes avec une totale insouciance. Le rendez-vous est à 20h et c'est avec un fin sourire aux lèvres que Sage enfile une robe et s'apprête pour l'occasion. Elle prend soin de se faire jolie sans en faire trop, commande un taxi et quitte son appartement pour rejoindre l'adresse donnée par Cameron quelques heures plus tôt. Il s'est voulu plutôt mystérieux sur l'endroit ou tout du moins sur le pourquoi celui-là plutôt qu'un autre et si elle s'est bien gardée de poser moulte questions auxquelles elle n'aurait pas eu de réponses par sms, c'est avec un peu plus d'excitation - d'appréhension ? on ne sait jamais, avec Cameron - qu'elle se rend sur les lieux. Il est à l'heure, en avance même et ça la conforte dans l'idée que ces présentations ne sont définitivement pas anodines pour lui. — Good evening. Le ton est mielleux et le regard séduisant ; son coeur palpite quand il l'attire vers lui et que leurs lèvres se retrouvent enfin. Là encore, elle ne peut que constater l'évidence : l'alchimie est palpable et il faudrait être aveugle pour ne pas la voir. Sage a parfois l'impression de le connaître depuis plus longtemps que ces quelques petits mois : ça doit être ses hormones qui parlent. — Yeah well, I had other plans but you know... taquine-t-elle à son tour, un sourire gourmand sur les lèvres. Elle se sépare d'ailleurs difficilement de celles de Cameron mais le suit docilement dans l'établissement qui, d'après l'enseigne, se nomme le Mayflower pub. Rien qui ne soit familier aux oreilles de Sage puisqu'elle ne se souvient pas non plus avoir entendu Cameron mentionner l'endroit comme l'un de ses favoris. Sceptique mais curieuse, elle glisse une main dans la sienne alors qu'ils découvrent la chaleur des lieux : l'endroit est sympathique, jusque là c'est plutôt une bonne nouvelle. — You what? D'abord pas certaine d'avoir bien entendu - quoiqu'elle n'aurait pas dû être surprise avec lui - Sage considère, après cet aveu, l'endroit d'un nouvel oeil. Si elle ne parvient pas à se faire une idée plus précise du pub, elle en vient plutôt à la conclusion que Cameron n'a définitivement pas les mêmes hobbies que M. Tout-le-monde. — That's... Impressive. Do you intend to get drunk and buy a pub everytime you want me to meet one of your friends? I wonder what you do when you introduce a girl to your parents. La remarque est lancée sur le ton de la plaisanterie bien qu'elle ne cache pas être à la fois légèrement impressionnée. Si elle-même n'était pas à plaindre d'un point de vue financier, jamais elle ne se serait imaginée investir dans un tel endroit, qui plus est sans l'avoir jamais visité - ou du moins sans s'en rappeler. L'acheteur fou leur commande à boire - un gin tonic pour elle - et ils ne tardent pas à trinquer tout en en profitant pour échanger un énième baiser. Leur moment s'estompe finalement quand le regard de Cameron s'illumine en reconnaissant quelqu'un derrière son épaule : le fameux Oliver, très probablement. Il s'échappe déjà pour aller à sa rencontre et Sage fait volte-face pour assister aux embrassades des deux amis. Elle ne voit d'abord qu'une chevelure ébouriffée qui dépasse : pas de quoi l'alarmer. C'est quand ils reviennent tous les deux vers elle que Sage déchante. "Sage, Oliver, Oliver, Sage." La douche froide est immédiate et elle peut remercier le blush sur ses joues de cacher habilement le rose qui y monte tant son désarroi est grand. Ce qui la frappe surtout, c'est cette sensation d'intimité frappante qu'elle ressent pour cet homme qu'elle n'a pourtant vu qu'une fois dans sa vie, qui plus est il y a des années de ça. Si leur (très) brève histoire lui avait paru (très) intense sur le moment, force était de constater que ça n'avait pas été qu'une impression à chaud et que les souvenirs étaient encore extrêmement présents, même aujourd'hui. Elle réalise un poil trop tard que son temps de réaction se fait long - quand bien même celui d'Oliver n'est pas plus rapide - et elle tend mécaniquement une main devant elle. — Nice to meet you, I've heard a lot about you. L'idée avait à l'époque parue brillante, de n'échanger aucune information sur eux - âge, adresse, prénom. Elle était aujourd'hui terriblement regrettable.

Il n'y a bien qu'un seul crétin dans toute cette foutue ville pour acheter sur un coup de tête un pub. Le crétin est en l'occurrence son meilleur ami, et puisque Ollie ne pourra jamais être surpris par les lubies de Cameron, il s'est contenté de ricaner en lisant le message avant de secouer la tête et de devoir expliquer à ses collègues la situation. Le Mayflower a l'avantage de ne pas être à l'autre bout de la ville, sans quoi Ollie aurait songé à se désister, pas plus emballé que ça à l'idée de rencontrer la future Mrs Reid, si l'on en croit le ton extatique des messages de Cam. Pas que son meilleur ami ne mérite pas une fille bien, au vu de sa précédente relation, mais tout de même : on ne l'a jamais vu aussi entiché aussi vite, et surtout sans l'avoir jamais mentionnée jusqu'à maintenant. Qu'à cela ne tienne, Ollie, en pote qui se respecte, va se montrer aussi charmant qu'à son habitude, lâcher quelques railleries, se prendre une ou deux potes et trouver une excuse pour les laisser seul à seule histoire de ne pas avoir le sentiment de se prendre la vacuité de sa propre vie sentimentale en pleine gueule. A dix-neuf heures trente, il prend ses affaires et se tire de son travail en refusant au passage d'aller boire avec ses collègues. A vingt heures passées d'une bonne dizaine de minutes, il se pointe devant le pub, qui ne paie pas de mine mais semble passionner les foules à en juger par le monde qui s'y trouve. His kind of place. Il se fraie un chemin jusqu'à l'entrée, puis entre les tables de cet endroit minuscule (ou peut-être simplement trop rempli, pour ce qu'il en sait) à la recherche de son meilleur ami. C'est lui qui se fait trouver en premier, ce qui au vu de sa taille ne relève pas d'une immense surprise. Cameron et lui échangent une embrassade toute aussi virile que ridicule – on croirait qu'ils ne se sont pas vus depuis trois ans, quand la fois précédente remonte à seulement trois jours. « What the hell mate ? Why did you even buy the place ? » Parce qu'il le peut, lui répondra-t-il sans doute, ou toute variante autour de la même idée : parce qu'il est blindé de thunes et que rien ne l'emballe plus que de faire des achats sur un coup de tête. Cameron le tire jusqu'au comptoir pour le présenter à sa petite amie. Il ne suffit que d'un seul regard sur elle pour sentir son corps tout entier se raidir à cette vision qui lui semble tout droit sortie d'un mauvais film. Cameron les présente l'un à l'autre, mais il a le sentiment que pour elle aussi, les présentations sont inutiles. S'il sent l'embardée dans sa poitrine au souvenir de leur première (et dernière) rencontre, Ollie n'en montre rien et se contente de serrer la mâchoire. Sage. De toutes les putains de filles vivant à Londres, de toutes les putains de filles qu'il aurait pu rencontrer, la providence l'aura fait tomber sur elle. Cameron ne semble pas avoir remarqué que l'un comme l'autre prennent un certain temps à réagir : le temps qu'il faut pour comprendre qu'ils sont dans la merde. Dans le cas d'Ollie, pas tant d'avoir couché avec elle – après tout, ce ne serait pas la première fois – mais de n'avoir jamais pu l'oublier. Elle est la première à reprendre ses esprits et tend une main formelle dans sa direction. En temps normal, il s'empresserait de la serrer et d'échanger un sourire, une petite blague pour mettre à l'aise et chercher à tout connaître de leur relation pour jauger si elle sera digne de son meilleur ami. Mais face à elle, il en est incapable. S'il lui serre la main, c'est avec une froideur non dissimulée. « Have you now ? Cause I haven't. » Le sarcasme est palpable, presque autant que la glace de son regard posé sur elle. « I think I'm gonna need a drink. » Il tourne la tête vers Cameron et tente de se composer un masque un peu plus engageant. « Does that mean I'm gonna drink for free for the rest of my life if I come here ? » Bloody well be. Qu'il tire au moins une chose positive de cette soirée. La pinte fait son apparition devant lui comme par enchantement, et conscient qu'il ne peut passer son temps à prétendre qu'elle n'existe pas, et à présent que les battements de son cœur se sont un rien calmés, il se tourne vers elle. « So. Sage, right ? What are the odds, huh. » Devant l'air perplexe de Cameron, il tente une justification. « I mean, for my best friend right here to fall head over heels for a girl. Last time it didn't end well, I wasn't expecting him to recover this quick. How d'you two guys meet ? » Nope. Il n'y arriverait pas. Pour toute la gentillesse dont il était capable le reste du temps, ce serait l'exception à sa règle. Pas avec elle, même si elle n'était pas plus responsable que lui de la situation.

— I'll make it up to you, promise. et Cameron cueille une autre fois ses lèvres, toujours à la recherche d'une certaine proximité avec elle. Il n'était rien, si pas un homme de parole et ses idées, plus lubriques les unes que les autres concernant Sage et les multiples façon qu'il pourrait se rattraper plus tard sont remises dans un coin de sa tête, alors que le but de cette soirée était de rejoindre deux parties de son monde; n'ayant ainsi plus l'obligation de choisir avec qui passer son temps. Par dessus tout, c'est cette complicité qu'il avait avec la jeune femme qui l'incitait à organiser cette rencontre: les deux personnes les plus importantes dans sa vie se devaient de bien s'entendre non ? Le brun sourit alors qu'il découvre l'intérieur de ce pub pour la première fois - enfin officiellement. Les souvenirs de la veille revenaient par vagues alors qu'il redécouvrait l'établissement et encore heureux qu'il se faisait parfaitement confiance; il était un homme à femmes après tout, mais jamais lorsqu'une prenait tant d'importance qu'il s'embarrassait même de l'appeler petite-amie. Il était depuis lors, imperméable aux yeux de biches de filles en manque d'attention. Cameron ne peut s'empêcher de rire aux remarques de Sage, poussant l'audace à répliquer, taquin au possible. — Only when you meet the ones that I actually like. Un sourire narquois flotte sur ses lippes, alors qu'il s'approche un peu d'elle, ce qui en soit n'était pas vraiment difficile tellement le pub était bondé. Tant pis pour les claustrophobes, tant mieux pour lui. — And as far as my parents go, it's for me to know and for you to find out, isn't it ? Laissant supposer qu'il pourrait tenter d'acheter le palais de Buckingham, si l'envie lui en prenait. Le bourbon qu'il venait de commander lui brûle les lèvres et l'apaise au même moment, quand il relève le regard et aperçoit son meilleur ami, il a l'air d'un gamin à qui on avait confisqué un jeu et qu'on le lui redonnait. Stupidly happy. Cameron hausse les épaules, rieur, ses associés l'avait mis dans la confidence, lui racontant comment quelques heures plus tôt il en était venu à acheter un pub. — From what I've heard, they were playing jazz music and I wanted alternative. It was all downhill from there. On lui avait rapporté que changer la musique n'était pas de son autorité et c'était mal le connaître de ne pas penser qu'il achèterait un établissement pour prouver tout le contraire à une bande de musiciens. Cameron chasse les idées et ses finances de sa tête pour se concentrer sur son meilleur ami, puis sur Sage qu'ils viennent tout juste de rejoindre. Les présentations sont plus formelle qu'il ne l'aurait pensé et c'est d'un regard curieux qu'il les regarde tous les deux. — I've talked about her ! qu'il proteste vivement, un coup de coude dans les côtes de son meilleur ami. Si le but était de rendre la soirée inconfortable, way to go, Oliver. L'humeur du brun est toutefois trop bonne pour être ternie aussi rapidement, aussi il rebondit aussitôt sur la remarque sur l'alcool. — What are mates for if not for free drinks ? En effet, ils semblaient tous en avoir besoin, pour une raison qui lui échappait totalement. Il mettait l'humeur sarcastique d'Ollie sur le compte qu'il ne s'était sûrement pas fait une nana depuis longtemps, puis l'anxiété de Sage sur le stress de rencontrer celui que Cameron qualifiait de frère. L'héritier commande des shots pour tous d'un mouvement de main - à croire que c'était le même type que la dernière fois - et se fige face aux paroles d'Oliver. Un regard insistant de sa part témoigne de son aversion profonde à emmener le sujet de son ex sur le tapis, mais se force à sourire tout de même. Ollie était à ça de recevoir un vrai coup, oui. Heureusement pour eux tous, Cameron était un fin oratoire et les mots, lui venaient plus facilement avec un bourbon dans le corps. — Yeah, well. I'm sure we've all had our heartbreaks, it's never pretty. L'admettre sans aller plus loin. Cette ex, cette fille, ce n'était que de l'histoire ancienne. Les shots arrivent au bon moment et le trentenaire en donne un à chacun avant de lever son mini verre, beaucoup plus joyeux. — Why dwell on the past though ? When the present looks this good. Il dépose un baiser sur la joue de la jeune femme à ses côtés, avant de boire le contenu du shot d'une traite. Il voit bien que l'aisance n'est pas au rendez-vous, mais sait aussi que l'alcool avait ça de bien; ça déliait à peu près n'importe qui. — Okay so, we met through a mutual friend and right away she blew my fuck-ing mind. I knew I wanted to know more about her and so we spent the night talking on the roof of a weird building, then it was morning and we were making out and I don't know. I could not get enough. Son regard croise celui de sa petite amie et Cameron lui sourit. Il ne s'engageait pas souvent en effet, mais pour la bonne fille il ferait à peu près tout et n'importe quoi.

Cameron n'a décidément pas fini de la surprendre - et c'est d'ailleurs ce qu'elle aime tant chez lui. Elle hoche la tête d'un air entendu, bien décidée à lui faire tenir sa promesse de se rattraper plus tard et retrouve une fois de plus ses lèvres, plus langoureuse que jamais. Si, selon Sage, il devrait plutôt être embarrassé d'avoir acheté un pub sans en avoir le moindre souvenir, Cameron brille une fois de plus par son impertinence et sous-entend qu'il serait tout à fait capable de renouveler l'expérience. — Well, it shouldn't happen too often then. Parce qu'elle sait que les amis proches de Cameron Reid ne courent pas les rues et qu'elle ne se souvient pas l'avoir entendu parler de qui que ce soit comme il parle d'Oliver. Elle doute que quiconque puisse un jour égaler l'affection qu'il avait pour lui et la question était de savoir si Sage réussirait à se faire une place dans la vie de ces deux hommes. — For God's sake, Cam, this is neither the time nor the place to make me nervous, proteste-t-elle en le tapant légèrement sur le torse, l'idée d'une rencontre officielle avec ses parents n'ayant pas le don de la rassurer. Elle se demande au passage à quoi peuvent bien ressembler monsieur et madame Reid et ne parvient pas à se faire de portrait cohérent du couple ; c'est sûrement mieux comme ça. Sage aurait finalement tout donné pour continuer à parler des heures de rencontrer ses parents plutôt que de devoir affronter une soirée avec une boule de trois tonnes pesant dans son estomac. Si elle s'est voulue polie et respectueuse, Oliver n'a pas l'air de vouloir suivre le même schéma : la poignée de main qu'ils échangent n'a rien de chaleureuse et il lui destine même un pic au passage, prétendant que Cameron n'a jamais parlé d'elle. Le concerné dément immédiatement mais Sage ne parvient qu'à lui offrir un trop faible sourire indulgent. Elle aimerait le rassurer avec plus d'assurance et prétendre que la remarque ne l'affecte pas mais Sage est de ces personnes que les émotions trop fortes rendent transparente, et jouer la comédie n'a jamais été son fort - qui plus quand la surprise de le voir est loin d'être digérée. Elle profite de la diversion sur les boissons gratuites pour retrouver ses moyens et effacer l'ombre sur son visage : peu importe qu'elle soit blessée, elle ose à peine imaginer ce que pourrait ressentir Cameron s'il apprenait la désagréable vérité et elle se fait la promesse de ne pas gâcher cette soirée qui lui tient tant à coeur. Elle se rapproche instinctivement de son petit-ami pour se donner du courage, prête à glisser sa main dans la sienne : ses doigts ne font cependant que frôler les siens et son bras retombe le long de son corps lorsqu'Oliver reprend de nouveau la parole. Si elle n'a jamais été de ces femmes gangrénées par une jalousie maladie, Sage n'en reste pas moins fière et ne raffole pas d'aborder plus que nécessaire le sujet "ex". Son coeur se sert dans sa poitrine sans savoir ce qui lui fait le plus mal : imaginer Cameron appartenant à une autre ou faire face à une telle animosité de la part d'un homme qu'elle idéalisait depuis des années. La gorgée de gin tonic qu'elle ingurgite menace de quitter son estomac qui se noue face à tant de malaise. Si elle se fait immédiatement la réflexion que la soirée s'annonce affreusement longue, Sage ne peut, l'espace d'un instant, s'empêcher de réfléchir à sa relation sur le long terme avec Cameron : l'évidence et la facilité de son couple avaient volé en éclats en une poignée de secondes. Démoralisée, Sage avale d'une traite le shot que lui tend Cameron et se rend à peine compte qu'elle s'est murée dans le silence depuis de longues minutes déjà, comme elle a l'habitude de le faire lorsqu'elle est contrariée ou blessée. Cameron décrit leur rencontre et elle se force à figer un sourire sur ses lèvres. Heureusement, il commence à devenir un peu plus sincère à mesure qu'elle se replonge dans les souvenirs de leur rencontre. — Greatest night of my life, vient-elle conclure en trouvant à nouveau le chemin des lèvres de Cameron pour y déposer un baiser : chaste et tendre, cette fois-ci-ci. Le coup est bas - autant que les siens ou presque - et l'aveu pas tout à fait vrai tant elle gardait jusque là un souvenir idéalisé et intouchable (qu'elle croyait) de sa nuit avec Oliver. A croire que le sentiment n'était finalement pas bien réciproque. Elle croise de nouveau le regard de Cameron et y trouve toute la bienveillance dont elle a besoin pour se trouver le courage de reprendre la parole. — What about you Oliver? Do you have a special someone? Sa main se glisse cette fois sans hésitation dans celle de Cameron, bien décidée à se focaliser sur la beauté et la force de sa relation plutôt que sur toute la déception et la douleur provoquée par le comportement de celui qu'elle connaissait désormais sous le nom d'Oliver Beckett.

« Have you ? Probably wasn't paying attention then » répond Oliver, d'une nonchalance mêlée d'un dédain très étrange de sa part. Généralement pas le genre aigri, et d'humeur relativement égale, il faut croire qu'il suffisait de tomber sur la mauvaise personne au mauvais moment dans les mauvaises circonstances pour réveiller un côté de lui qu'il ne soupçonnait pas. Conscient qu'il est en train de tendre les échanges et de rendre tout le monde parfaitement inconfortable, Ollie savoure quelques secondes d'amertume supplémentaire avant de se composer un visage un rien plus avenant et trouver un sujet de conversation qui ne fasse pas ressortir ce qu'il y a de pire en lui. Il hoche aimablement la tête à la réponse de Cameron. A quoi servent les amis si pas pour picoler, en effet... Une opportunité qu'il ne laisse pas passer, son verre dans la main, et une profonde envie d'être n'importe où ailleurs plutôt que dans ce pub. Il n'y a bien que pour son meilleur ami qu'il accepte d'encaisser silencieusement, même si froidement, la vision tout droit sortie de son passé qui semble au moins aussi mal à l'aise que lui. Tant mieux, juge-t-il avec acidité. Au moins ne sera-t-il pas le seul à voir cette soirée comme un complet désastre. « I guess. Simply wasn't expecting you to move on this fast. » Le ton est détaché, l'intention nettement moins tandis que son regard croise celui de Sage et que ses lèvres s'étirent en un rictus moqueur. Oliver est odieux et c'est bien la première fois qu'on se heurtera à un tel tempérament de sa part, mais la vision de cette fille au bras de son meilleur ami est à ce point insupportable qu'il est incapable d'y mettre la moindre bonne volonté. Sans doute qu'avec le temps, il la relèguera au souvenir auquel elle aurait du rester : elle n'était après tout qu'une fille parmi d'autres, ni la plus jolie, ni la plus spirituelle. Mais elle l'avait marqué d'une façon dont aucune être ne l'avait fait, soulevant en lui la fascination inexplicable d'une rencontre hasardeuse au bon moment. Après l'avoir gardée si longtemps en mémoire, sans doute même après avoir enjolivé ce qui n'avait été l'idylle que d'une brève nuit, il confrontait pour la première fois le souvenir idéalisé à la réalité, et celle-ci se trouvait nettement moins fascinante. « Why dwell on the past indeed » laisse-t-il échapper, son regard venant à nouveau trouver celui de Sage. Elle n'est pas assez idiote pour ne pas comprendre que ce n'est pas du passé de Cameron qu'il parle, et pas assez idiote non plus pour se laisser désabuser par tout ce qu'Ollie a de froideur, de sarcasme et de message subliminal. Nouvelle gorgée de sa bière, et il faut bien ça pour supporter toute cette glorieuse histoire d'amour que Cameron déroule avec force détails. Oliver esquisse une moue grimaçante à l'idée de les savoir... intimes – le savoir est une chose, l'imaginer en est une autre, et une autre qu'il ne pensait pas détester à ce point – mais se contente de hocher la tête, placide. Sage en fait des caisses, songe-t-il en l'observant, comme pour marquer un point clair et faire passer le message à Oliver. A moins que ce ne soit lui qui ne puisse s'empêcher de tout ramener à sa propre personne, et qu'elle soit armée de bonnes intentions, parfaitement énamourée de son meilleur ami. « Greatest night of your life, wow. Must have been pretty special. » Rictus glacé qu'il finit par noyer dans une nouvelle gorgée. Cameron semble avoir compris que quelque chose ne va pas, sans doute parce qu'on n'a encore jamais vu Oliver Beckett aussi inconfortable et froid dans son approche aux autres. La question de Sage lui arrache un ricanement. « No one special no. You know what it's like, meet, bang, repeat. » Il glisse un clin d'oeil à Cameron, bien que l'humour manque dans chacun de ses mots. Il peint un portrait de lui qui sonne faux, qui sonne creux, un baratin absurde où il tente de se positionner comme le player de haute volée, un rôle généralement dévolu à son meilleur ami, là où il n'a jamais été qu'un type bien, avec son lot de rencontres, d'histoires avortées, de déceptions. Aucune aussi intense que la déception d'avoir enfin retrouvé Sage, au bras de Cam, mais Ollie est un grand garçon : il s'en remettra. « Although I've recently heard from Victoria. Remember her, Cam ? Tall, brunette, exquisite lips, even more exquisite body. She wants to go grab a drink some time soon. Maybe it's time for me to stop the whole 'we're just friends' bullshit. » Et si son regard n'a pas quitté celui de son meilleur ami, s'il se veut badin, il a saisi du coin de l'oeil toute la tension de Sage à la mention de Victoria. Un sourire étire ses lèvres. « Who knows, if things go well, we might be double dating soon. Wouldn't that be the best thing ever ? »

Cameron se contente de rire face à la nervosité de Sage au sujet de ses parents. Il ne précise pas immédiatement qu'elle n'a aucun soucis à se faire, parce que la personne dont il était le plus proche était Percy, le butler de la famille. Il n'était ni proche avec son père, qu'il n'avait pas vu depuis des années se contentant d'envoyer des chèques, ni de sa mère qui était par ailleurs trop prise avec ses problèmes légaux avec son second mari et sa fille pour en avoir quoi que ce soit a foutre. Et lui faire rencontrer sa demi-soeur était hors de question tellement il n'était pas garanti que Odessa saurait bien se tenir. Famille compliquée qui au final, ne vaut pas plus que cela. Il s'agissait aussi de la raison pour laquelle Sage rencontrait Oliver ce soir; il était ce qui se rapprochait le plus de famille pour l'héritier, le seul dont l'opinion comptait vraiment alors autant dire que le vrai stress devrait se présenter ici, à l'instant - et l'ambiance qui régnait depuis leur arrivée dans ce dit pub ne montrait pas quelque chose de différent; ils étaient loin d'être à l'aise, pour une raison qui lui échappait. L'échange plus ou moins houleux, alors qu'il tentait désespérément de masquer le tout avec de l'alcool. Un classique. Cameron serre doucement la main de Sage dans la sienne, la caresse doucement de son pouce avant de les dénouer, entendant la réponse du blond. — He doesn't want a special someone, he has me ! L'hériter enroule son bras autour de son meilleur ami, tape son épaule amicalement dans le processus. Parce que Oliver était précieux pour lui, parce que c'est mieux de partir sur la dérision maintenant que l'atmosphère ne semblait pas vouloir changer d'un chouïa. Cameron laisse tout de même un regard intrigué flotter sur le blond l'espace de quelques instants, parce qu'il ne le reconnaissait qu'à moitié. C'était Oliver, il respirait Oliver, mais il y avait un truc qui clochait et le brun n'arrivait pas à mettre le doigt sur la source du problème. Son meilleur ami n'était pas le type au tableau de chasse qu'il décrivait et Cameron ignorait les raisons qui le poussaient à se détailler ainsi. Meet, bang, repeat. Come. on. Il se demande s'il ne devrait pas prendre la température d'Oliver, peut-être qu'il avait chopé un truc ou je n'sais-quoi.  — Also, don't listen to him, love. he's a sweet, sensible, manly guy this one. We're all surprised I'm the one with a girlfriend here. La glace dans son verre commence à se sentir bien seule et Cameron fait à nouveau un signe de tête vers un barman afin qu'on lui offre le refill qu'il mérite tant. Il manque s'étouffer à la mention de Victoria, se dit qu'il devrait trouver un moment pour mentionner à Oliver que sa potentielle fréquentation et son meilleur ami avaient déjà partagé un moment d'intimité, mais peu intéressé à dévoiler ses moeurs légères hors couple avec Sage, il remet à plus tard l'information, qui de toute manière n'a pas grande importance. Victoria et lui sont amis, sans plus. Il se rappelait effectivement tout ce que Oliver mentionnait, tout de même amusé qu'après toutes ces années à se connaitre, il ne se décidait que maintenant. — You should've had invited her ! The more, the merrier as you know. Une excitation peut-être un peu exagérée, puisqu'il s'agissait de la première fois qu'il parlait sérieusement de Victoria, mais Cameron était le premier à savoir à quel point le changement pouvait se faire rapidement. Le brun offre une autre tournée, alors qu'il voit les verres de Sage et Oliver se vider, — If you would've said to me five years ago that we would double-date now, I never would have believed you. qu'il glisse à Oliver, tout de même fier des hommes qu'ils étaient devenus. Beaux, riches, il était en couple avec une femme dont il pourrait facilement tomber plus qu'amoureux. — Bathroom's calling me, don't try and steal her while I'm gone uh ? Un avertissement à l'endroit de son dashing best friend et Cameron termine son énième verre d'une traite, puis dépose un dernier baiser contre la joue de Sage avant de les quitter, les laisser s'apprivoiser ou crever la gêne, whatever.