impossible de manquer ce palais royal, visible même depuis les airs car perché au sommet d'une montagne, ancien volcan désormais endormi. mais plus que sa localisation, ce sont ses excès que l'on distingue à peine le regard posé sur lui : serti de pierres précieuses, saphirs, émeraudes, rubis et diamants, il semble que les souverains qui se sont succédé ont tous voulu laisser la marque de leur puissance sur ce château qui attire bien des convoitises et des légendes, comme celle d'une salle au trésor abritant des milliers de pierres précieuses et d'or. le château se veut accueillant, à l'image de son roi prétentieux, mais seules quelques pièces y sont accessibles pour la population du royaume. ces limites servent à entretenir une forme de mystère mais aussi à se protéger de toute tentative insurrectionnelle. à tout point de vue, ce château a été créé dans un but de protection : son accès y est complexe de par sa hauteur, qui lui permet également de voir ce qui arrive en contrebas. une preuve supplémentaire de l'esprit hautement militaire qui a fait la réputation de kozakura.

la capitale de kozakura est, à peu de choses près, une ville-citadelle. construire en contrebas du palais royal, pour garder une proximité certaine tout en s'assurant un contrôle sur la population, c'est une ville fortifiée, virtuellement imprenable - du moins aime-t-on à le penser pour se rassurer. des murs d'enceinte l'encerclent et l'entrée se fait par d'immenses et larges portes. on s'imaginerait qu'urashina est une ville triste, trop contrôlée et liberticide mais il n'en est rien : une fois l'étape de l'entrée passée, on découvre une ville qui a prospéré grâce à son commerce de pierres précieuses, que l'on trouve en abondance aux alentours du volcan au pied duquel elle a été construite. trois fois par semaine se tient un marché où les pierres se monnaient contre des denrées, en particulier celles que l'on ne peut faire pousser dans le champ de ruines qu'est ce royaume. le reste du temps, les habitants jouissent d'une certaine richesse, dont ils n'hésitent pas à se vanter au risque d'attirer les voleurs les plus habiles en dépit du châtiment qu'on réserve ici aux criminels : l'exécution publique - une activité tant appréciée que décriée mais ancrée dans les habitudes de la capitale dont la beauté se mêle à la puissance.

le camp militaire du royaume, dont la réputation s'étend bien au-delà des frontières du royaume. il se raconte qu'on y forme les meilleurs guerriers mais que l'entraînement y est incroyablement difficile, tant et si bien que beaucoup y laissent la vie. c'est sans doute le prix à payer pour kozakura, qui a construit sa puissance sur le commerce de pierres précieuses mais aussi sur sa force militaire. s'il s'agit-là surtout d'une réponse aux peurs intrinsèques des rois qui se sont succédés, force est de constater que l'intimidation fonctionne à merveille - au moins sur les ennemis externes au royaume. parce qu'un apprentissage au sein de dreikhir requiert un investissement personnel sur la durée, le camp a fini par évoluer en un semblant de ville, à quelques centaines de kilomètres de la capitale et en temps de paix, la plupart des guerriers, qu'ils soient apprentis ou non, y résident par choix plus que par obligation. de fait, on trouve également femmes et enfants à dreikhir, bien que l'art de la guerre y soit exclusivement réservé aux hommes.

littéralement la côte du dragon en ancien kozakurika (la langue locale, depuis longtemps oubliée), il s'agit d'une longue bande de terre sur les bords de l'océan, l'un des rares endroits que l'éruption du volcan n'a pas entièrement détruit. on l'associe inévitablement à de vieilles légendes sur les dragonniers, dont beaucoup se sont malheureusement perdues avec les années, mais la rumeur veut que les premiers oeufs de dragons aient éclos tout le long de cette rive et qu'ils aient protégé le royaume d'attaques maritimes des siècles durant. A présent, bien entendu, on n'associe plus tsen khorin qu'à ces légendes et faute de dragons, on y trouve surtout de petits villages, souvent de pêcheurs, à la fois modestes et accueillants. ils contrastent violemment avec la sévérité du royaume et c'est la raison pour laquelle ils font peu de vagues et se contentent de mener leur vie sans jamais s'opposer à la royauté. ici, l'on trouvera quelques plages, de sable cendré, mais aussi quelques bosquets. il se produit cependant un phénomène très étrange depuis quelques mois : la verdure y progresserait à grande vitesse, et quoique ce ne soit pas encore flagrant, force est de constater qu'en effet, l'herbe y est plus abondante. Le signe d'un renouveau ? Tout est possible.