princess bianca of nighon

Victoria

Sa mère aimait la poésie du prénom, et surtout le contraste avec Nighon, dont elle serait un jour souveraine. L’on dit de Bianca qu’elle est superbe au-delà de ce qui est imaginable. Que les femmes ne peuvent que la jalouser, les hommes la désirer. L’on dit aussi qu’elle est une effroyable peste, une princesse mal élevée et pourri-gâtée, une vraie fille à papa.  Les deux sont absolument vrai. Bianca est de ces femmes qui sont belles, le savent parfaitement et s’en servent comme excuse pour justifier tous leurs mauvais commentaires, opinions, caprices et coups d’éclats. C’est d’autant plus vrai que Bianca est une princesse et pas n’importe laquelle, elle est l’héritière du royaume de l’ombre. Vouée à régner sur Nighon, Bianca sait parfaitement que son destin est scellé, que sa montée sur le trône est inévitable et elle adore ça. Elle en joue. Elle sait parfaitement que la moitié du royaume ne supporte pas même de la voir, et que l’autre l’admire, mais pas pour les bonnes raisons. Nighon est une puissance militaire et magique avant tout, Bianca n’y connait rien et fait à peine semblant de s’y intéresser, et elle est la seule de sa famille à n’avoir jamais montré la moindre capacité magique. Mais tout ça, Bianca s’en moque. Bianca est riche à pleurer, Bianca a du pouvoir, Bianca est tout. Elle peut bien se laver dans un bain de miel et d’or et le peuple crever de faim ou partir en guerre, elle s’en tape. Il n’y a qu’elle et ce qu’elle veut. Parce qu’elle croit être dépourvue de capacités magiques alors qu’il lui suffirait de sortir des frontières de Nighon pour comprendre qu’elle a des pouvoirs, Bianca est une collectionneuse d’objets anciens et surtout : magiques. Elle a à son service tout un tas de chasseurs de primes qui lui ramènent tout un tas d’objets des autres royaumes. Il n’y a aucun prix qu’elle refuse de mettre, tous les coups sont permis et peu importe les alliances avec d’autres royaumes. Son acquisition la plus précieuse est un miroir magique qu’elle peut questionner à propos de tout,  tout le monde et surtout elle-même. Son miroir magique lui donne aussi un angle différent puisqu’elle peut voir ses ennemis, le questionner à propos de complots, cela même si, comme tout, le miroir à ses limites. Elle sait d’avance que sa méthode de règne sera drastiquement différent de celle de son père, puisqu’elle n’aura même pas à se salir les mains. Sa perte serait certainement causée par la certitude qu’elle a en elle-même, le peu d’égard qu’elle à pour son peuple et surtout, par son obsession pour la beauté : celle qu’elle trouve dans les objets, les paysages, les mots, mais surtout sur les visages. Il n’est rien qu’elle n’aime plus qu’un bel homme, à part son propre reflet dans son miroir. Puisqu’elle se sait vouée à épouser pour les convenances, les hommes s’enchainent dans ses draps, et c’est au moins ça qu’elle a de commun avec son frère, Flynn.

Elle regrette chaque jour, et davantage lorsque ses yeux se posent sur Flynn, que ses parents n’aient pas eu la brillante idée de n’avoir qu’elle. Une héritière devrait largement être suffisant, pourtant son frère, même s’il est le cadet de ses soucis, est une épine à son pied. Pas parce qu’il voudrait lui prendre son précieux trône, mais plutôt parce qu’il est doué au jeu de la vie. Plus qu’elle ne l’est, et même si elle considère qu’il est né avec une chance insolente, elle sait parfaitement qu’il a tiré son épingle du jeu sans l’aide de personne, et ça l’énerve. Pourtant il ne lui a jamais donné une raison valable de le détester, et elle n’attend que ça. Douée comme lui au jeu des prétentions, leur relation est faite de réflexions passives-agressives, de regards de biais et de ce qu’ils savent pertinemment qu’ils ne se choisiraient pas s’il fallait se trouver un allié. Pourtant, et contre toute attente, ils ont trouvé un terrain d’entente devant Aladdin. Aladdin est une menace, en cela qu’il est le portrait craché de leur père et est infiniment plus doué au jeu de la guerre que Bianca et Flynn. Le fils bâtard du roi a tout pour revendiquer la couronne de Bianca, au moins sur le papier et même si elle sait que ça n’arrivera pas pour des questions de tradition, elle ne peut s’empêcher de voir Aladdin comme un opportuniste et un danger. Flynn n’a pas supporté l’affront fait à leur mère et c’est bien la seule raison qui fait qu’elle sait qu’il sera à ses côtés si elle décidait de faire disparaitre ce foutu Aladdin. En attendant de trouver le plan d’attaque idéal, et surtout de connaitre les intentions de son fumiste de demi-frère, Bianca fait les yeux doux à son père, des fois qu’il changerait son fusil d’épaule - inconcevable. Son père qui est entré en négociation avec le tout jeune roi de Frostväll, Jack, jusque-là, une terre neutre et réticente à toute alliance. Jack fait un bon roi, et un magique en plus, mais il a besoin d’une reine, et surtout de se rallier aux nations fortes d’Evermore s’il ne veut pas les subir. La sage décision serait d’épouser l’héritière de Nighon, mais le problème est qu’ils n’ont rien en commun. Qu’elle est sournoise, imbue d’elle-même et qu’il est un roi attentif aux besoins de son peuple, tendre. Ils n’ont rien en commun, à part d’être des royaux actuels, mais même leurs histoires sont différentes et ce de manière drastique. Pourtant, et à la surprise de tout le monde, d’abord la leur, ils arrivent à se parler et converser. Parce que Jack sait prendre à la fois prendre tout au sérieux et à la légère. Que les caprices de Bianca le font sourire tout au plus et que pour le bien de la princesse plus que pour le sien, ils savent tous deux qu’il n’y cédera pas. Il est aussi celui qui parvient à révéler, sans même essayer, à Bianca qu’elle n’a pas été épargnée par la magie à Nighon. C’est une association inédite qui intrigue, autant les autres que eux et même leurs fiançailles tardent à être annoncées, ils sont de plus en plus évidentes à chaque rencontre ; même si on ne peut pas parler vraiment d’amour. Et il devient d'autant plus urgent de concrétiser cette alliance que sans le savoir, Bianca attise la haine et le besoin de vengeance de Guinevere, survivante d'Erendieren et qui ne rêve que de lui faire payer le prix de sa chute, et ruiner des alliances dans la foulée en faisant porter le chapeau à Lancelot. Un choix qui n'est pas anodin, pas seulement parce qu'il est proche du pouvoir de Nemeree, ou qu'il est l'un des héritiers d'Erendieren sans le savoir, mais aussi parce qu'ils se fréquentent occasionnellement, sous couvert de l'obscurité et que cette proximité physique fait de lui le parfait coupable.

prince flynn of nighon

julian

Dans la famille royale de Nighon, Flynn est celui qui détonne. On ne lui tient pas rigueur de ses maigres ambitions politiques puisqu’il n’est de toute façon pas destiné à régner, mais on attend de lui qu’il se comporte comme un prince là où il se considère comme un maitre de cérémonie ; celui du fantastique spectacle qu’est sa vie. De part sa magie, drastiquement différente de celle qui court dans sa famille, Flynn s’est trouvé un intérêt pour le divertissement plus que pour la politique. Il s’est approprié Oqitara, puisqu’au sein du royaume de l’ombre on aime les shows, et on le laisse faire puisqu’il n’est rien de plus grandiose que les illusions du prince.  Son père est un homme de guerre, de pouvoir, du peuple, là où Flynn ne se soucie que de lui, de ses illusions, et de son oeuvre. Ils ne se comprennent pas et préfèrent encore s’astreindre à un silence de jugement courtois plutôt que de discuter et ainsi lancer les inévitables reproches mutuels qu’ils ont à se lancer à la figure. Flynn est le digne fils de sa mère, qui tient son rang d’épouse et de reine faute de choix, mais envie à son fils la vie trépidante qu’elle aurait voulu mener.  L’on croit aisément qu’il est celui de la famille qui est le plus proche du peuple de Nighon, mais ce n’est rien de moins que l’illusion qu’il se plait à donner puisque si son roi de père est véritablement proche de son peuple, Flynn le méprise et s’en sert uniquement comme spectateurs de sa vie, son spectacle. Flynn n’aime pas l’homme, ni les magiciens, et il tolère la femme lorsqu’elle est nue dans son lit et prête à tout pour combler le moindre de ses désirs. Il se délecte de leurs coutures, leurs névroses, leurs passions et aime davantage les balancer aux loups le lendemain lorsque le mystère, et donc l’intérêt, s’en est allé. Pour ses aventures éphémères et le nombre de femmes dont il a broyé le coeur laissées dans son sillage, on le surnomme le prince de coeur. Une réputation qui lui vaudra de s’attirer le courroux d’une sorcière, qui pour venger un énième coeur brisé, lui jettera une malédiction empoisonnée : la mort sur les lèvres à ses conquêtes naïves, à moins d’un amour véritable. Une vaste plaisanterie qui ne l’empêchera pas de jouer davantage, Flynn n’éprouvant ni crainte ni compassion envers madame la mort. Ça, jusqu’à Aureen, sa douce présence, leurs cachotteries, leurs erreurs, puis son absence, intolérable, entrainant Flynn dans ses pires travers et bien au-delà.


Il est peut-être le premier fils du roi de Nighon, mais il n’est pas son héritier puisqu’il y a Bianca, et qu’à Nighon, l’ainé est voué à gouverner qu’importe son sexe. Bianca est une peste, une enfant pourrie gâtée par un père qui ne voit que par elle, malgré que Flynn, et certainement tout le royaume de Nighon, soit convaincu qu’elle n’est pas faite pour gouverner. Elle prétend s’y connaitre en politique et stratégie militaire, comprendre les besoins de son peuple, mais tout ce qui l’intéresse sont les richesses, les soirées extravagantes, le pouvoir de faire ce qu’elle veut quand elle veut et surtout, être supérieur à tous. Flynn ne l’a déteste pas, puisque même s’ils voient les choses sous un angle différent, il sait parfaitement qu’ils se ressemblent plus qu’il ne veut bien admettre, mais sa soeur ne se trouve pas non plus dans ses bonnes grâces. Disons seulement que s’il le fallait, il n’aurait aucune pitié à vendre sa peau à l’ennemi, et la réciproque est toute aussi valable. Pourtant ils font front commun devant celui qu’ils considèrent comme un arriviste de première et une vaste fumisterie : Aladdin, le bâtard du roi. Parce qu’il n’est personne à Nighon que Flynn admire plus que sa mère, la découverte d’un bâtard au roi - quand bien même ça n’a pas été une grande surprise - a été accueillie comme un véritable scandale. Aladdin est un soldat, et un bon. Il est exactement le portrait de leur père, ce à bien des égards, ce que Bianca et Flynn ne sont pas. Animés par une profonde jalousie et une méfiance de tous les instants, l’animosité entre les enfants de Nighon est palpable, et il ne fait aucun doute qu’en plus de livrer guerre contre d’autres royaumes, une bataille risque d’éclater entre les murs de Shadowspire. Bianca parce qu’elle craint pour sa couronne, Flynn pour l’honneur de sa mère, Aladdin pour défendre sa place. Outre ses relations avec sa famille et ses performers à Oqitara, il est de notoriété que Flynn flâne d’une conquête à une autre, laissant derrière lui nombre de cadavres du fait de sa malédiction, pourtant ses émotions se heurtent un soir à Aerendyl à la princesse d’Erendieren. Aureen n’a que rarement laissé indifférent et même s’il est mille formes d’adorations, aucune ne pourrait décrire ou rendre justice au profond émoi qu’a éprouvé Flynn en l’apercevant pour la première fois, et toutes les suivantes. Leur relation est interdite, pour ce qu’il représente l’ombre, le mal et elle la lumière, le bien. Il n’est rien de plus tabou à leur époque qu’un citoyen de Nighon avec un Erendierenien, et c’est davantage défendu puisqu’ils sont de sangs royaux ; et pourtant. L’amour est capricieux, instable, lunatique, extravagant. Tout comme la magie, il ne reconnait aucune, règle, morale, loi. Le leur ne fait pas exception. Contre toute attente, Aureen brisera sa malédiction, agira comme une cure tant sur ses lèvres empoisonnées que sur sa composition profondément mauvaise. Obsession malsaine ou amour d’affamé, la frontière est mince et souvent nébuleuse pour Flynn qui ne voit et ne ressent que par elle, quand bien même il se défendra d’avoir ne serait-ce qu’un coeur et s’entêtera à le prouver, et se le prouver, en brisant sa princesse à grands renforts de mensonges, d’hypocrisie et de mots qu’une femme amoureuse ne devrait jamais entendre, ce à maintes occasions. S’il comptait toujours sur le fait qu’elle lui pardonnerait tout et finirait par lui revenir à chaque fois, la désillusion n’en a été que plus cruelle lorsqu’il a cru la perdre pour de bon lors de l’attaque de Nighon et Nemeree sur Erendieren.

Prince Aladdin of Nighon

Jamie

On aurait dû s’en douter, le gamin est après tout le portrait de son père. Aladdin a passé toute son enfance a chercher un père dans les visages de tous ceux qu’il a croisé, alors qu’il ne suffisait que de lever les yeux vers les portraits, fouiller ses poches pour des pièces frappées ou seulement s’intéresser à autre que ce qui traine à Ravafina, pour voir ce visage dont il est le portrait craché. Il tient peut-être son teint très mate de sa mère, a les traits moins marqué par les affres de la guerre et les épaules moins voutées, mais tout le reste lui vient de son roi de père. Au départ c’est un garçon sans histoire, certains diront sans avenir, mais tout change lorsqu’au détour d’un marché, il dérobe à un marchant distrait ce qu’il croit être une lampe à huile de valeur. Il tente de vendre l’objet pour payer son prochain repas, mais Delilah, la génie de la lampe, le surprend alors qu’il en frotte distraitement les contours. Trois voeux, c’est tout ce à quoi il aura droit et c’est tout naturellement l’identité de son père qu’il quémande à Delilah qui lui délivre la plus grande nouvelle de toute son existence : Le roi, son père. Il apprend qu’il n’est le fruit que d’une aventure qu’il soupçonne être un viol en temps de guerre ; le roi ne daignera jamais lui donner la véritable version.  Toujours accompagné de Delilah, dont il fait d’abord une alliée plus qu’une esclave ou un moyen de parvenir à ses fins, Aladdin s’engage dans l’armée de sa majesté. À force de détermination, il se hisse dans le commandement, jusqu’à ce que l’audace ne le prenne et qu’il ose enfin se confronter au roi qui le reconnait comme son fils. S’il croyait pouvoir jouir d’une vie royale en compagnie de Delilah, devenue son amante et à qui il promet tous les joyaux du monde, Aladdin déchante immédiatement lorsqu’on lui fait comprendre qu’il n’est pas le bienvenue, et pire, qu’il n’est rien et ne sera jamais rien, à part le bâtard. Tant sa nouvelle famille que le peuple refuse obstinément de le reconnaitre, ou même de lui donner sa chance, et il n’y a que Delilah pour tenter, en vain, de l’apaiser. Son voeux de connaitre ses origines se retourne contre lui, comme tous les voeux formulés auprès d’un génie, et ce n’est pas faute de l’avoir prévenu. Delilah lui a délivré les informations, mais elle ne peut certainement pas forcer l’amour. Ce désamour profond de la part de tous provoque en lui une rage, une aigreur telle qu’il en perd tous ses repères, ses valeurs. Ses ambitions changent. Aladdin vise le pouvoir, le trône, et pas uniquement celui de Nighon. Il abomine violemment ces rois, ces reines, ces princes et princesses qui se croient au-dessus de tous, au-delà de tout et jure qu’ils tomberont tous. S’il gagne le respect de son père, qui se retrouve en lui, il tire une carte du jeu du reste de sa famille et prétend auprès d’eux. Il devient excellent pour ça, prétendre. Jouer le rôle du bon soldat, du bien intentionné, alors qu’il n’en est rien. Dans ce revirement violent de tempérament et d’ambitions, résulte un profond désamour pour son génie qu’il écarte de ses plans. S’il trouve le véritable amour auprès de Jasmine, il perd une des cartes maitresses de son jeu lorsqu’il menace Delilah de l’enfermer dans sa lampe et à terme, lorsqu’elle s’en va. Rien qui puisse entacher son désir brûlant de faire tomber tout Evermore à ses pieds.

Ils auraient pu s’entendre, si Bianca et Flynn lui avaient au moins donné une chance de bien se montrer. Mais c’était voué à l’échec et Aladdin ne l’apprendra qu’après. Parce que sa demi-soeur est une peste jalouse et son demi-frère un demeuré. C’est au moins l’opinion qu’il se fait des frères et soeurs royaux, qu’il projette de jeter au cachot dès qu’il sera au pouvoir. Il n’y a que lui de digne pour reprendre le flambeau de leur père et il est convaincu qu’ils savent tous deux qu’il représente un véritable danger pour leur héritage ; si pas, ils sont encore plus bêtes que ce qu’il croyait. Delilah. c’est un nom qui résonnera en lui pour toujours. Elle aura été son premier amour, et son premier coup de théâtre. Même si elle lui a tant donné, elle est aussi celle qu’il a eu l’audace de violemment trahir. La quête de pouvoir ne reconnait ni la gratitude, ni l’amour, même si selon lui on ne peut pas vraiment parler d’amour entre elle et lui. Si au début, il l’a aimée, il n’a jamais été capable de mettre de côté le simple fait que son premier voeux n’a pas exactement donné ce qu’il espérait, mais il voulait un nom et il l’a obtenu. Delilah a de grands pouvoirs, mais elle ne peut pas forcer les gens à l’aimer. Leur relation a été passionnée et là où elle lui a tout donné, Aladdin lui a tout promis, mais évidemment, le ressentiment a été trop fort et définitivement balayé par son coup de foudre pour Jasmine. Jasmine est tout. Même si sur le papier, elle n’est pas beaucoup plus que lui dans son essence, à savoir une fille pauvre des rues de Ravafina, elle est tout. Il éprouve immédiatement pour elle un amour équilibré, fondé sur tant la beauté de ses traits, de ses courbes, que pour la couleur de son âme et la poésie de ses pensées. À l’apprendre par coeur, il découvre que sa relation avec son génie n’a jamais été plus qu’une histoire physique un rien malsaine, qu’il n’a jamais connu l’amour, le vrai, avant ; ce qui ne fait pas grand effet à Delilah qui en plus de perdre définitivement l’homme qu’elle aime, est contrainte par un voeux ( le second ) de faire de sa remplaçante une noble digne d’épouser un prince. Menacé par les pouvoirs d’une Delilah dont il a balafré l’amour-propre et sérieusement inquiet de ce qu’elle pourrait faire, pas à lui, mais à Jasmine, Aladdin lui jure de l’enfermer. Mais on ne ruse pas avec un génie, et s’ils se tiennent mutuellement, après le départ de Delilah avec la lampe, Aladdin ne verra pas l’association de Flynn et de Delilah lui arriver dans la figure. Dans sa grande entreprise de conquête, il se lie d’amitié avec le prince John de Nemeree, sa première cible puisque liée à Nighon. John, devant qui il prétend qu’il le comprend, qu’il le soutient, puisqu’ils sont tous deux des cadets royaux, alors même qu’il est à l’origine de la relation du prince avec Lily, qui n’est autre que la soeur de sa Jasmine et un pion de plus dans son jeu. Lily n’est qu’une comédienne, ou au moins elle l’était au début, et il n’hésitera pas à lui rappeler qu’elle n’est, au-delà de l’espèce de pseudo-amour qu’elle croit éprouver pour John, qu’une comédienne qu’il a missionné pour s’introduire dans le véritable coeur de Nemeree : sa famille royale. Rien de plus.  Question amour, il n’y a que Jasmine et lui. Pour les autres, lui ne voit que des alliances, des bons partis, des convenances. Oui, il est égocentrique à ce point.

Lady Jasmine of Nighon

Asra

Jasmine perd le plus grand modèle de sa vie, son père, à un jeune âge. Son père était tout pour elle, tout comme sa soeur, Lily, et elle étaient tout pour leur père. Mais c’est là le prix à payer pour un rôle clef dans l’armée du roi de Nighon, et toute la popularité qui va avec. Si elles vivaient plutôt bien avant son décès, personne n’est venu au secours de la famille du défunt après et leur mère, seule et un tantinet empotée, s’est laissée accabler par un deuil trop lourd pour elle. Jasmine et Lily, pas livrées à elles-mêmes, mais presque, comprennent qu’il faudra ruser pour non seulement vivre, mais surtout survivre dans un royaume où la règle d’or est marche ou crève. Emportée par sa soeur, dont la soif de toujours plus est insatiable, dans un réseau fait de personnes peu recommandables et des combines risquées, Jasmine apprend à jouer un rôle dans lequel elle se débrouille, mais se sent affreusement mal.  Si on ne lui reprochera pas d’avoir de l’ambition, Jasmine diffère de sa soeur dans le fait qu’elle n’est pas prête à tout pour parvenir à ses fins. De composition profondément bonne, Jasmine ne vendra ni son corps, ni sa fierté pour un semblant de gloire ou de l’argent. Une grande partie de ce qu’elle a, c’est sa soeur qui le lui a donné et elle ne le sait que trop, mais elle n’est pas prête à littéralement vendre son âme au diable pour gagner l’approbation des autres ou s’habiller dans des étoffes ouvragées. Il est des choses dans la vie qui ne valent pas le coup et même si elle entend bien qu’il faille se battre pour gagner ce qu’on mérite, et dieu seul sait combien elle mérite le monde, Jasmine refuse d’y perdre son honneur. D’autant qu’elle a des besoins beaucoup plus raisonnables que sa soeur, qui a viscéralement besoin de plaire, de gagner, de se hisser dans les hautes sphères. Jasmine sait d’où elle revient : de très loin. Elle connait le prix de chaque chose et est capable de mesurer la valeur de ce qu’elle a plutôt que d’envier ce qu’on les autres. Elle sait surtout que tout ce dont elle a besoin, c’est de sa soeur, du peu d’amis qu’elle tient dans son coeur et plus tard, d’Aladdin, dont elle tombera amoureuse malgré qu’ils soient drastiquement différent. Ses valeurs et son joli coeur, c’est tout ce qu’Aladdin voit en elle et c’est tout ce qui le pousse à en faire une noble grâce à un coup de pouce magique, puis sa femme. Comme quoi, être capable de faire une croix sur des promesses de richesse pour son propre bien et au nom de valeurs peut éventuellement convaincre le karma d’oeuvre en sa faveur. Les opportunités, si elles s’en vont une fois, peuvent revenir. Amoureuse, peut-être un rien naïve,  et devenue une Lady de Nighon, Jasmine n’a pas oublié d’où elle vient et son but premier est de donner, ou rendre, à ceux qui sont dans le besoin. Si elle ferme les yeux sur les projets lugubres de son époux, encore une fois pour son propre bien, c’est uniquement parce qu’elle sait qu’elle pourra mettre à son rang à contribution pour aider un peuple souvent miséreux en leur venant en aide.


Sa relation avec Lily est certainement ce qu’elle a de plus précieux en ce monde, et si Lily a tendance à oublier que le véritable trésor dans cette vie reste la famille, Jasmine sait pertinemment qu’elle ne serait rien sans sa soeur ; la réciproque est absolument valable. Tout ce que Lily fait, elle le fait bien sûr pour elle, mais aussi pour s’assurer que Jasmine ne manquera jamais de rien après des années de galère. Il n’est rien ni personne qui arrivera jamais à les diviser, cela même si parfois Jasmine doute être aussi importante aux yeux de sa soeur que les richesses qu’elle crève posséder. Grâce à leurs deux principaux atouts : intelligence et charme, elles parviennent à se créer un réseau de connaissances qui parviendra à les emmener auprès des soldats et notamment du prince bâtard de Nighon, Aladdin.  Elle n’a suffit que d’un regard, et encore aujourd’hui, Jasmine tient ce moment, ce seul regard, dans les moments forts de sa vie. Même s’ils sont dramatiquement différents, au moins dans ce qu’ils veulent, ils tombent éperdument amoureux. Entre eux, c’est une histoire de feeling, de conversations inédites et de regards. Pourtant lorsqu’elle le rencontre, si elle se doute qu’elle n’est pas la seule à vouloir dérober au prince son coeur, elle est loin de s’imaginer qu’il s’est donné en promesse auprès d’une autre :Delilah. Qu’en plus d’être une djinn, réputé pour être de puissants êtres magiques, Delilah est amoureuse de son prince. Celui-là même qui lui ordonne, grâce à un voeux, de faire de sa Jasmine une noble qu’il pourrait épouser librement selon les codes royaux de Nighon. Delilah est son pire cauchemar. Pas qu’elle ait été beaucoup confrontée à la djinn, mais elle hante ses pires cauchemars puisqu’elle est persuadée que l’heure de la revanche viendra un jour, qu’un coeur brisé et une femme bafouée est capable de bien des horreurs pour redorer son blason de fierté ; et elle ne pourrait avoir plus raison. Delillah viendra, qu’elle le veuille ou non, et si Aladdin veille constamment à sa femme, Jasmine sait qu’à la seconde où il détournera le regard, Delilah sera là pour poignarder la seule lumière dans la vie de cet homme qui a piétiné son coeur. Jasmine saura peut-être compter le moment venu sur Oz, cet homme, cet ami, dont elle l'a sans aucun doute sauvé d'une mort certaine à la chute d'Erendieren. S'il est encore vivant, c'est uniquement au nom de leur vieille amitié datant de l'époque où Oz exerçait ses prodigieux talents d'illusionniste à Oqitara, et Jasmine n'est rien si pas loyale... et prête à lui rappeler qu'il lui doit une faveur le moment venu.

Delilah

Lyla

Il faut tout d’abord savoir que tout se qui se colporte à propos des génies est en grande partie romancé, voire complètement inventé. Ils ne vivent pas éternellement, par exemple, et s’il arrive qu’un génie meurt de vieillesse dans sa lampe, c’est par défaut son dernier maitre qui le remplace. C’est ainsi que la lampe est arrivée dans la famille de Delilah. Son oncle vénéré, à l’époque un humble artisan, a souhaité en tant que maitre les plus grands classiques : de gagner une place de choix dans la court du roi de Nighon, fortune et santé pour son clan, et enfin, a été assez malin pour souhaiter sa liberté avant de perdre la lampe qui aurait dû trouver un nouveau maitre si la fatalité ne s’était pas occupé de son génie malade et à terme, de lui, qui a écopé du rôle. Des années de service plus tard, à voyager à travers tout Evermore et plus loin, la lampe a finalement trouvé son chemin vers Nighon et vers sa nièce, Delilah. Encore jeune et surtout affamée de plus que son existence médiocre à ,  elle a échangé sa place avec son oncle, d’abord pour lui permettre de couler ses vieux jours loin des tumultes de la lampe, mais surtout libre, et surtout pour l’excitation d’explorer de nouveaux horizons, quand bien même prisonnière des désirs de ses maitres. Des horizons dont elle ne verra jamais la couleur puisque son premier maitre est un garçon de son âge et un issu du même milieu qu’elle. Aladdin se procure la lampe et son premier souhait est d’en apprendre plus sur ses origines, notamment qu’il n’a jamais connu et s’avère être le roi lui-même. Delilah, plus que d’être son génie, l’accompagne durant toute son adolescence, lui tient la main lors des épreuves, et dieu seul sait qu’endosser le rôle du bâtard du roi est dur. Ensemble, ils parviennent à se hisser dans les hautes sphères, à tel point qu’Aladdin ne voit plus en elle un esclave magique, mais une amie, puis la femme qu’il aime. Tout du moins c’est ce qu’il croit un temps et continue de lui faire croire après sa rencontre avec Jasmine, qui changera tout. La trahison, après des années de collaboration et de relation, après bien des promesses, notamment celle de conquérir le trône de Nighon et de faire d’elle sa femme, sa reine, n’en est que plus vertigineuse. Pour second voeux, il se moque de son génie et de ses pouvoirs en demandant de faire de Jasmine une noble, afin qu’il puisse l’épouser sans se confronter au refus catégorique de son père de le marier à une roturière. Le troisième voeux qui aurait pu la libérer de son emprise, il ne le formule jamais. Il menace de la renvoyer à sa lampe et de l’y laisser jusqu’à la fin de ses jours, ou presque, mais elle trouve moyen de s’enfuir, sa lampe dans sa poche. Elle est incapable de se trouver un nouveau maitre tant qu’Aladdin n’a pas fait son dernier voeux, mais il ne peut pas la contrôler s’il n’a pas la lampe. Seule et trompée tant dans son coeur que dans son ego, elle finit par trouver refuge à Oqitara, auprès du frère ennemi d’Aladdin, Flynn, de qui elle devient la main armée et une des grandes artistes de son spectacle haut en couleurs.

Aladdin était d’abord son maitre, puis est devenu un partenaire, un ami, et enfin, celui qu’elle considérera toujours comme l’amour de sa vie. Delilah n’est pas sentimentale, c’est même l’inverse, mais elle a pourtant éprouvé un amour passionné pour celui que l’on surnomme le bâtard de Nighon. Aladdin l’a aimé un jour, certes, mais il a surtout aimé le pouvoir et les opportunités que son génie lui a donné. Son véritable amour, son coeur, c’est Jasmine qui l’a gagné et il n’a suffit que d’un regard sur elle pour qu’il se détourne de Delilah, à qui il avait promis, plus que le rôle principal dans sa grande entreprise de conquête et son coeur, mais sa liberté après son troisième et dernier voeux. Aladdin était un adolescent rêveur, timide, un rien fantasque, mais un bon garçon malgré qu’il vienne des rues. Il rêvait avant d’une famille que Delilah lui a donné. Elle s’est d’abord offerte à lui, puis lui a donné son véritable père, le roi de Nighon. Elle lui a tout donné, et il a tout pris, s’est laissé consumer par toujours plus de perspectives et de pouvoir jusqu’à être incapable de discerner ce qui est juste de ce qui ne l’est pas, et bafouer celle qui lui a pourtant tout donné. Terrifié à l’idée que le coeur brisé de son génie puisse intenter tant à son succès, sa conquête, qu’à la vie de sa bien aimée, il a menacé Delilah de l’enfermer dans sa lampe pour les décennies à venir. Maintenant qu’elle s’est enfuie, ils se tiennent mutuellement. Lui parce qu’il lui reste un voeux et elle parce que c’est elle qui détient sa lampe, qu’elle est donc libre de fomenter sa revanche dans son coin. Très loin d’être idiote, elle passe un marché avec le prince Flynn de Nighon, un autre grand ennemi d’Aladdin. Elle devient alors l’une des artistes d’Oqitara, une alliée sous bien des aspects puisqu’ils sont tous deux des illusionnistes, des performers, un bras droit, et à terme, une amie. Même si elle a depuis le plus grand mal à se lier et donner sa confiance, et plus particulièrement aux citoyens de Nighon, elle sait parfaitement que tant que ses intérêts et ceux de Flynn s’aligneront, ils ne pourront que l’emporter. Et dieu seul sait combien ils ont d’intérêts en commun.