princess aureen of erendieren

Ree

Il n’est personne de plus populaire que la dernière fille du roi à Erendieren, tant auprès du peuple que de la famille royale elle-même. Si elle occupe pourtant la place controversée de l’enfant roi et que ses parents l’ont couvée plus que n’importe lequel de leurs enfants, Aureen est certainement la plus sage et la plus douce de sa famille. C’est une princesse  charmante dans toutes ses coutures, physiques ou morales, et elle dégage une aura veloutée qui pousse irrémédiablement à vouloir à tout prix s’en rapprocher, en faire une amie, voire dans quelques cas, un amour. Elle est un trésor de délicatesse, de bonhomie, et de bonté que son roi de père adore plus que n’importe lequel de ses sujets, possessions, ou même autres enfants. On lui reprochera uniquement sa curiosité maladive, sa naïveté, son besoin viscéral voir le bien en tout et en n’importe qui ; mais surtout de garder tout garder pour elle : ses déceptions, ses coups de gueule, et toute la frustration et la tristesse que cela engendre et qui n’a jamais cessé de gronder en elle. Grâce à sa relation toute particulière avec son père, Aureen jouit d’un ersatz de liberté et s’autorisera à croire qu’elle pourra choisir sa vie, contrairement à son ainée dont le destin est de devenir reine. Aureen rêve de musique, d’être entourée de ses proches, de simplicité et surtout, de romance. Elle rêve du grand amour, et elle le trouvera dans le coeur d’un ennemi séduisant, réduisant ainsi à néant l’adoration d’un père pour sa fille, et précipitant tant sa propre perte que celle de so  royaume, dont elle sera l’une des très rares survivantes après la chute. D’abord livrée à elle-même puis capturée et enfermée des mois durant par le roi de Nighon, Aureen parvient à échapper à son ravisseur et à perdre un peu plus de son identité en se mêlant au peuple d’Evermore, qui parviendra à passablement panser la blessure d’avoir perdu tant sa famille, que son royaume. Elle restera longtemps dans l’anonymat, planquée derrière un surnom donné par son propre père : Raiponce, avant de retomber dans les complots politiques, les conflits d’intérêts, et surtout, toujours cette même relation amoureuse dont elle sera à jamais incapable de se défaire ; même après son passage dans le monde miroir.


Aureen est bien des choses, mais elle n’est pas dupe. La petite animosité latente que sa soeur, Wendy, éprouve pour elle n’a rien d’un mystère et pourtant elle a toujours fait en sorte de prétendre ne rien voir de ces regards de biais ou de ne pas entendre jusqu’au moindre battement de cils exaspérés. Elle sait pertinemment que sa soeur l’aime malgré tout, et bien au-delà de ces petits agacements ponctuels. Elle a surtout la conviction, dur comme le plomb, que sa soeur ferait une reine d’exception et n’a cessé de l’affirmer, quand bien même il se murmure que le peuple et leur famille nourrissent une affection toute particulière pour elle. Elle sait aussi que ce ressentiment n’est de la faute de personne, ou au moins pas de la sienne, ni n’est la volonté de Wendy qui s’est toujours montrée parfaitement courtoise en public et aimante en privé. Wendy a toujours essayé de reléguer une vieille amertume sur le côté pour elle, et en retour, Aureen a toujours fait semblant de ne pas la voir, ou la ressentir. Même si elle a immédiatement regretté la fugue de sa soeur, elle a su que c’était pour le mieux, et n’a jamais tenté de la retrouver pour lui laisser l’opportunité de vivre sa vie comme elle l’entendait. C’est dans ce même état d’esprit, et ferme dans sa volonté de vivre cette vie, quitte à danser avec, qu’elle fait la connaissance hasardeuse du prince Flynn de Nighon. Alors que rien ne prédestinait deux couronnes opposées et hostiles à se rencontrer, et pire, à s’éprendre, Flynn capture son coeur romantique à coup de regards, de sourires, de moments tendres et de belles promesses. Et elle l’aimera malgré les mensonges, les mots parfois amers et les prétentions, au point de lever la malédiction dont Flynn est victime : un véritable baiser d’amour pour libérer des lèvres empoisonnées. Pourtant ça ne l’empêchera pas de la trahir à de nombreuses reprises, de la repousser un jour et de tout tenter pour la reconquérir le lendemain. Si tout d’eux demeure secret un temps, elle cause à son père le plus grand des chagrins lorsqu’il découvre leur romance et en fait part à son plus grand adversaire, le père de Flynn. Brisée par tant des conflits, tant avec Flynn qu’avec sa famille, on lui porte le coup fatal lorsque Erendieren tombe aux pieds de Nighon et qu’elle est capturée, par acte de pitié, plutôt qu’assassinée comme le reste de son clan. Après plusieurs mois de captivité, Aureen parviendra à s’enfuir d’elle-même, par la grâce d’un peu de magie, de chance et de volonté, et trouvera refuge auprès de nulle autre que le prince John de Nemeree, son plus vieil ami, confident, et sans doute un rien de romance à l’époque étouffée dans des différences d’allégeances, et certainement par un manque d’initiative regrettable. John lui trouvera un refuge, agira en tant comme un protecteur, ça au détriment de l’alliance de Nemeree avec Nighon, tout ça au nom d’un vieux béguin devenue une amie, et au-delà de ça, pour une jeune fille brisée qui mérite un nouveau départ.

princess wendy of erendieren

Jane

Faute d’un héritier masculin, ou tout du moins de l’absence de celui qui aurait dû être roi, Wendy a été propulsée malgré elle dans le rôle trop lourd de l’héritière royale. Destinée à porter la couronne et à régner sur Erendieren, royaume de lumière, lorsque cette même lumière viendrait à s’éteindre sur sa mère, Wendy s’est toujours efforcée de rentrer dans le cadre minutieusement confectionné pour elle par ses pairs, quand bien même elle a toujours aspiré à plus, ou tout le moins à différent. Rêveuse et ambitieuse, Wendy n’a toujours désiré que ce qui se trouvait après Erendieren, quitte à se convaincre que son bonheur, quel qu’il soit, elle ne pourrait le trouver qu’au-delà de ses frontières. Elle s’est malgré tout très vite laissée convaincre que sa destinée se trouvait devant elle, sur le trône, derrière sa couronne et tous les protocoles qui vont avec. Elle a essayé, de toutes ses forces et par tous les moyens, de convaincre qu’elle ferait une reine formidable et si le peu n’a jamais cessé de le croire, ses parents, intraitables et pointilleux, ne lui ont jamais donné que des critiques. Wendy n’est jamais assez. Pour sa mère qui regrette jusqu’à son port de tête, à son père qui ne peut s’empêcher de reprendre la moindre de ses phrases. Cette quête de perfection impossible aura finalement raison d’elle qui finira par s’enfuir du royaume pour toucher son rêve d’aventure, d’ailleurs. Dans sa cavale sur les terres d’Evermore, elle apprendra la chute de ce qui aurait dû être son royaume, ainsi que la perte de tant son peuple que de sa famille. Malgré qu’elle ait décidé de son propre sort, elle vivra pour toujours avec le regret de n’avoir pas été capable de les protéger, ou seulement de faire ses au-revoir. Elle tentera malgré tout de retrouver des survivants, peut-être pour se donner bonne conscience face au fait qu'elle ait abandonné tout le monde derrière elle et surtout qu'elle aime le tournant qu'a pris sa vie plus que tout, qu'elle ne parvient pas à éprouver le moindre regret puisqu'elle a pensé à elle, et justement... elle n'a pensé qu'à elle.

S’il n’est rien qu’elle ne ferait pas pour sa petite soeur, Aureen, Wendy, lui a toujours envié tant sa position de cadette que sa relation privilégiée avec leur père et tous les grands avantages inhérents à l’un ou l’autre ; mais aussi et surtout, tout ce que Aureen n’a jamais fait avec ces petites libertés. Leur relation est ternie par une jalousie rutilante que Wendy n’a jamais voulu admettre, quand bien même elle est aussi visible qu’un nez sur un visage. Son père n’a jamais vu en elle plus qu’une apprentie reine ou il a au moins déployé des trésors d’ingéniosité pour ne rien montrer de toute l’étendue de son affection à son égard : Aureen a été bénie de l’inverse.  Sa petite soeur est aussi énervante qu’on puisse l’être, pas parce qu’elle le veut ou simplement qu’elle l’est, mais uniquement au travers des autres, que Wendy jure entendre dans leurs silences combien on lui préfère sa jeune soeur. Ce pourquoi elle a toujours minutieusement évité de se trouver dans la même pièce qu’elle et le reste de leur famille, tout du moins sans motif valable. Elles ont évidemment bien des moments de complicité, mais ils se déroulent à huis clos, lorsqu’il n’y a qu’elles et personne d’autre pour juger de laquelle est supérieur à l’autre, puisqu’il n’a jamais été question de ça. Sur le papier, elles s’entendent à merveille, mais à cause des autres et uniquement des autres, il existe en marge de leur relation une espèce d’ombre dont elles n’ont jamais voulu. Elle a notamment confié à Aureen son amourette avec Oz, jeune magicien et prodige de la capitale, mais pas un des noms sur la liste de prétendants adéquats pour une future reine. Il est un ami d’abord, puis un premier baiser tardif, un premier amant, un premier amour. Ils se sont aimés dans l’insouciance, loin des codes, des diktats et des regards, en croyant qu’ils finiraient par vaincre des siècles de protocole. C’est finalement le père de Wendy a qui gagné, ou plutôt c’est Oz qui a laissé tomber cette guerre perdue d’avance. Wendy lui en a toujours voulu de ne l’avoir pas voulu au point de confronter un roi, et Oz lui reproche d’avoir été assez folle pour croire qu’ils finiraient par vivre leur histoire au grand jour, et d’avoir distillé en lui cet espoir dont il n’a jamais franchement voulu. Oz est bien des choses, mais il n’est pas dupe. Cette porte s’est refermée violemment entre eux depuis longtemps, pourtant la plaie est toujours bien vive et elle entrave Wendy dans toutes ses relations. Après sa fugue, sa renonciation au trône, et malgré que son père ait tout mis en oeuvre pour la retrouver, c’est pourtant le prince James de Nemeree qui parvient à mettre la main sur elle le premier. On ne cache rien à un pirate et plus particulièrement au capitaine-seigneur des pirates, le Capitaine Crochet. Ils sont de ces royaux qui se sont souvent croisé, salué, mais n’ont jamais tissé un lien, et si James croit qu’il va pouvoir livrer la fameuse héritière que tout le monde cherche à son frère, Pan, de leur aventure nait une relation inédite, passionnée. Ils tombent profondément amoureux l’un de l’autre, et Hook n’aura de cesse de la cacher, la défendre, la protéger, ça parfois au mépris de sa propre famille, son rôle de Capitaine, de sa sécurité, tout ça en sachant pertinemment que Wendy ne lui rendrait pas cet honneur s'il était question de sa famille, et justement. Nemeree, dont il est prince, sera en grande partie responsable de la chute d'Erendieren et lorsqu'elle l'apprend et bien malgré qu'il n'ait joué aucun rôle dans cette guerre, Wendy ne parvient pas à faire la part des choses et se trouve bien incapable de lui pardonner.

master magician merlin

cade

Merlin incarne à lui seul tout ce qu'il y a de bon, de précieux au sein d'Erendieren. Définition faite homme de la magie pure, on l'a presque toute sa vie associé à Glenwing dont il a fini par devenir le représentant attitré. Fasciné depuis son enfance par la magie, il a repoussé les limites de la connaissance pour creuser toujours plus loin, à la recherche de la maîtrise parfaite et totale de sa magie. La quête de toute une vie a fini par porter ses fruits : Merlin est, à peu de choses près, ce qu'il se fait de plus puissant à Evermore. Mais à la différence de certains souverains avides de faire la démonstration de cette puissance, Merlin s'obstine à la préserver des regards extérieurs par humilité, mais aussi parce que ses valeurs le poussent à ne les utiliser que pour les causes qui lui paraissent justes. Doué de préscience, au point qu'on le considère parfois comme une espèce de prophète capable de prédire l'avenir (ce qu'il n'est pas capable de faire), ses intuitions se révèlent extrêmement précieuses tout au long du règne de la reine d'Erendieren, qu'il guide de toute sa bienveillance et cela, même si elle l'a précédé à ce rôle. Merlin est une figure populaire d'Erendieren, connu de tous, qui prodigue à des apprentis soigneusement choisis tout son enseignement. Il n'est de plus grand privilège que d'étudier auprès de lui, et nombreux sont ceux qui ont tout fait pour attirer son attention sans toutefois y parvenir. S'il parle peu, il est en revanche terriblement observateur et n'hésite pas à mener parfois des recherches de son côté. Il en est une qui l'a obsédé au cours des vingt dernières années : trouver le prince Lancelot, kidnappé durant son enfance. Ce qui n'était qu'une mission visant à regonfler d'espoir le cœur de la reine est devenu un objectif crucial lorsque son analyse des circonstances lui ont appris qu'une tragédie se préparait pour Erendieren. Son plus grand regret restera à jamais de ne pas avoir agi plus tôt et contribué à protéger les siens, qui ont tous ou presque péri lorsque Nighon s'est saisi de leur royaume. Impuissant, il a assisté au massacre des habitants, des amis, sans rien pouvoir faire pour les en empêcher malgré toute sa magie (qui n'a rien d'offensive). Dépassé par les événements, et par instinct de survie, il s'est enfui des ruines d'Erendieren pour fouler la terre d'Evermore, d'abord à Aerendyl où il pense un temps pouvoir se réfugier, puis à Frostväll où il cache son identité pour éviter de se faire retrouver et tuer. Sa culpabilité est immense, plus encore de savoir qu'il a causé la perte de la femme qu'il aime (du moins le croit-il) à ne pas l'avoir protégée et envoyée plus tôt hors d'Erendieren. Il n'a désormais de cesse de noyer son chagrin dans la liqueur bon marché et tenter de retrouver le peu de survivants disséminés ici et là dans tout Evermore – dont certains en bien moins bonnes postures que d'autres.


Elle aura fait office de constante dans sa vie au cours des vingt dernières années : Galinda est, à bien des égards, bien plus que son apprentie quand bien même s'est-il résolu à ne la considérer qu'ainsi tout au long de son enseignement. Brillante, mais trop arrogante à son goût, il a tout fait pour tempérer son ambition démesurée et lui apprendre la discipline, avec plus ou moins de succès. Parce qu'il s'est pris d'une affection particulière pour elle, il s'est surpris à vouloir la garder à ses côtés même sous de fallacieux prétextes, quitte pour cela à ne pas la choisir pour une mission dangereuse de peur de ne jamais la revoir, et devoir s'habituer à son absence au quotidien. Mais pour toute l'affection amoureuse qu'il lui porte, Merlin s'est évertué tout ce temps à n'en rien montrer. Pudique, conscient du lien d'autorité qu'il a sur elle et refusant de faire passer ses sentiments avant son devoir professoral auprès d'elle et d'autres étudiants, il a consciemment refusé toutes les avances qu'elle lui a faites parfois à grand-peine. Il l'aime d'un amour tendre, infini, mais a lutté autant qu'il l'a pu pour préserver la distance entre eux. L'ironie du sort fait qu'il n'ait cédé qu'une fois, de guerre lasse, et se soit laissé aimer l'espace d'une nuit la veille de la chute d'Erendieren. Il ne l'a plus jamais revue depuis, et vit avec la culpabilité de ne pas l'avoir faite s'enfuir avant. Persuadée qu'elle est morte, comme la majorité d'Erendieren, il n'a même pas tenté de la retrouver et se contente de vivre dans le souvenir de leur histoire avortée, sans savoir que de l'autre côté d'Evermore, Galinda est toujours vivante et persuadée qu'il l'a volontairement abandonnée. Il en est une en revanche qu'il a retrouvée – par hasard, ou bien par destin, selon ce que l'on préfère croire : Guinevere a, au même titre que Galinda, été l'une de ses apprenties. Mais là où il s'est entiché de l'une, il a toujours eu une relation plus paternelle avec l'autre. Etudiante brillante, modèle, c'est autant par égoïsme que par certitude qu'il l'a choisie pour retrouver Lancelot, persuadé qu'elle seule serait capable d'y parvenir. Ce faisant, il l'a sauvée de sa mort mais l'a condamnée à vivre une vie de colère, de culpabilité et de désir de vengeance, corrompant par la même tout ce qu'il y avait de pur en elle. Cette certitude, il l'a acquise en la trouvant à Frostväll, lorsqu'elle lui raconte son projet d'assassiner la princesse de Nighon et de faire porter le chapeau à Lancelot, celui-là même qu'il l'avait chargée de retrouver et de ramener enfin chez lui. Face à l'oreille sourde de Guinevere, à laquelle il supplie de ne pas aller au bout de son plan, il n'a d'autre choix que d'en avertir l'un des plus proches amis de son ancienne apprentie, également conseiller de la Reine Elsa : Arthur. Trahir Guinevere est une décision de plus qu'il regrette et qui vient s'ajouter à une culpabilité déjà immense, mais il a la certitude de faire le bon choix, et qu'Arthur, de tous, sera le seul à savoir la raisonner ou au moins trouver une façon de l'atteindre. Il faut dire que ce dernier est un homme surprenant, doué d'une magie des plus intéressantes et qui réveille en lui l'instinct du mentor prêt à enseigner tout son savoir à quelqu'un d'autre et perpétuer ainsi son héritage.

oscar, the great wizard

isaac

il ne se retournera pas pour Oscar, personne ne le ferait. Oscar n’existe que dans le timbre doux de sa mère qu’il ignore et à qui il n’a pas rendu visite depuis qu’elle l’a abandonné aux elfes d’Aerendyl. Oz, en revanche, s’il n’était à l’origine que le nom de scène d’un gamin bien trop créatif pour son propre bien, est devenu une entité à part entière. Il ne s’est jamais détaché du rôle, de la veste de velours émeraude qui fait d’Oz, he bien, Oz. Il était d’abord un petit garçon né de milieu de miséreux, mais gâté par une famille particulièrement aimante et qui a oeuvré pour lui donner tout ce qu’elle pouvait malgré de moindres moyens. Ses parents ont surtout tout sacrifié, tout tenté pour cacher les pouvoirs d’illusionnistes du garçon, de crainte qu’on s’en prenne à lui ou simplement qu’on enlève à sa famille ce seul miracle dans une vie bien misérable. Mais Oz a toujours voulu partager. Sa vision de la magie lui vient de sa mère, une tendre rêveuse et une enthousiaste  intimement convaincue qu’à bien des égards, la magie pouvait s’avérer formidable. C’est pour et grâce à elle qu’Oscar a développé ses pouvoirs, monté un petit show pour épater. Dieu seul sait qu’ils ont bien vécu, malgré le peu de ressources et les dangers. Il faisait un piètre apprenti cordonnier devant son père et n’a jamais montré le moindre intérêt pour aucune autre sorte d’artisanat. C’est là tout ce qui a motivé sa mère à l’emmener à Aerendyl. Pour son propre bien et afin qu’il puisse développer ses illusions loin du jugement des hommes de Kozakura, ou seulement être heureux avec sa magie et ses petits tours. Elle a voulu lui donner une chance de devenir le grand magicien qu’il était destiné à devenir, quitte à s’en briser le coeur, et celui de son tout jeune fils au passage. Oz n’a vécu que quelques années parmi les elfes, puis il est parti pour Nighon seul, où il est resté des années. C’est certainement là qu’il a le plus appris, puis que c’est là l’antre des illusionnistes. Il a notamment été l’un des performers d’Oqitara, le spectacle le plus célèbre de tout Evermore. Durant ces années, les mensonges débutent. Il prétend être fils de noble et donc, avoir des ressources. Il prétend avoir rencontré bien des souverains et en avoir même conseillés. Sa vie à Nighon n’est qu’un étalage de mensonges, une vaste fanfaronnade qui lui vaudra de se faire bien des ennemis, et c’est là tout ce qui le poussera à troquer la terre d’ombre pour tenter sa chance en face.  Oz est un menteur, mais ses intentions n’ont jamais été tournée vers le pouvoir ou causer le malheur, c’est même tout l’inverse. Tout ce qu’il désire, c’est être admiré, épater la galerie, provoquer l’émoi, la joie, tout ça grâce à des illusions de plus en plus détaillées. C’est ainsi qu’il parvient, à sa plus grande surprendre, à gagner une place à Erendieren et plus particulièrement à Skayla, une autre formule beaucoup plus lumineuse, mais pas moins rocambolesque, d’Oqitara. Littéralement la tête dans les nuages, la chute n’en est que plus douloureuse lorsque Erendieren tombe sous l’attaque de l’alliance. Ils tombent tout naturellement aux mains de ses anciens ennemis à Nighon, et là débute les tentatives de fuite, la cavale, l’enfer.

Il avait absolument tout à Erendieren : les pouvoirs, la renommée, le public. S’il croyait pouvoir se contenter de ces petits bonheurs, Wendy est venue lui prouver qu’on pouvait toujours désirer plus et surtout que ses bonheurs-ci ne pourraient jamais lui procurer autant que l’amour, le vrai. Même s’il a menti sur ce qu’il était, même s’il a grossièrement enrobé tous les aspects de son passé, même s’il n’a pas tout avoué, on ne peut pas lui enlever qu’il a aimé Wendy mieux que quiconque ne parviendra jamais à le faire. Longtemps, on se demandera s’il n’a pas aimé sa couronne plus que la princesse, et surtout tous les avantages qui viendraient pour lui avec une union, mais le père de Wendy en a décidé autrement pour le bien de la nation et Oz n’a même pas essayé de se battre pour la femme qu’il aime. Il s’est seulement persuadé qu’il ne l’aimait pas tant que ça, comme le font un tas d’hommes lâches. Il a décidé que la faute revenait à la princesse d’Erendieren, pour y avoir autant cru que lui alors que rien ne prédisait qu’ils finiraient ensemble. Du pipeau, bien sûr. Parce que le grand, le magnifique Oz, même s’il a le coeur brisé n’en montre rien. Il s’est éloigné de Wendy sans un regard, ni une parole et mais le coeur lourd de regrets. Convaincu qu’il n’est l’homme que d’une seule, et maintenant que celle-ci a abdiqué pour s’en remettre à la fatalité pour guider son destin, qu’elle est partie et qu’il n’a aucune idée de comment la retrouver dans tout Evermore, mais surtout de ce qu’il lui dirait s’il osait se lancer à sa poursuite, Oz est resté à Erendieren et s’est employé à enchainer les conquêtes. Il n’y en a pas tant, mais elles sont régulières, et il ne s’arrêtera pas pour Galinda. Il sait pertinemment que c’est une femme remarquable, c’est au moins ce qu’il vaut et s’il l’admire pour ses talents magiques, il se refuse à se donner une chance avec elle. Ils font remarquablement semblant, mais même si tout pourrait franchement les unir, Oz n’a que Wendy dans le coeur et s’obstine à l’y garder… Tant qu’il peut, puisqu’après tout, Galinda est délicieuse et il serait dommage de ne rien faire de cette relation puisqu’ils sont mariés. À la chute d’Erendieren, il est reconnu et capturé par des soldats de Nighon et se retrouve, non seulement devant bien des ennemies, mais aussi Jasmine. Jasmine qui, à l’époque, était déjà au sommet de tout et s’est encore élevée par son mariage avec le Prince Aladdin. Jasmine qui, au nom de l’amitié et du bon vieux temps, lui permet de s’enfuir et de rejoindre Evermore.

lady galinda

Eleanor

Issue d'une famille renommée de magiciens d'Erendieren, Galinda a toujours eu le sentiment d'être destinée à faire de grandes choses avec sa propre magie. Il faut dire que celle-ci se manifeste en grande quantité en elle, et qu'avec un héritage comme le sien il ne lui faut pas longtemps avant de chercher à vouloir la maîtriser, voire la dominer. C'est tout le problème avec Galinda : son caractère un rien obsessionnel, son arrogance et son besoin d'avoir toujours le contrôle sur tout sont autant de défauts qu'on lui reproche régulièrement et qui lui vaudront d'être peu entourée l'essentiel de sa vie. Si elle donne longtemps le change en prétendant qu'elle n'a besoin de personne, elle est pourtant blessée d'être si souvent mise de côté, sans jamais parvenir à se remettre en question et tenter d'être un rien plus aimable. Il lui faudra attendre d'être remarquée par le Maître Magicien Merlin et commencer son apprentissage auprès de lui pour enfin avoir le sentiment de trouver sa place et d'être reconnue à sa juste valeur. Sous son expertise, Galinda apprend à développer sa magie autant qu'elle apprend à se développer elle, car sous son tempérament parfois difficile à gérer se cache une femme sensible, au cœur immense mais pas toujours capable de le montrer. La gratitude qu'elle éprouve pour son mentor se transforme lentement mais sûrement en sentiments amoureux auxquels il semble parfaitement imperméable, toujours dans son rôle. Lorsqu'il envoie en mission son autre apprentie – rivale, amie, selon l'humeur du moment – Galinda le vit comme une trahison et ne peut s'empêcher de prendre un rien de distance pour panser ses blessures. Elle fait la rencontre d'un autre magicien, Oz, et malgré sa réticence initiale, se surprend à s'attacher à lui au point d'accepter sa demande en mariage quand bien même celle-ci est de circonstance, de nécessité plus que de réel amour. Elle est à Erendieren lorsque l'attaque de l'alliance Nighon-Nemeree les frappe de plein fouet en détruisant leur royaume. Sous le feu de leur magie, Galinda est gravement blessée et frôle de près la mort : seule sa magie réparatrice lui permet de survivre, difficilement, et de trouver le moyen de s'enfuir des ruines de son pays. Séparée de tous ceux qu'elle connait, et plus important encore, de tous ceux qu'elle aime, et blessée physiquement autant que traumatisée mentalement par l'attaque et les morts qu'elle a semées derrière elle, Galinda essaie de se reconstruire à Nemeree, une terre où elle sait pourtant qu'elle n'est absolument pas la bienvenue. Mais son obstination à survivre est telle qu'elle finit par se remettre (au moins physiquement) et se lancer à la recherche d'autres survivants, dans l'espoir de trouver la force de renaître de leurs cendres.


Il est indéniablement son grand amour, quand bien même a-t-elle tenté des années durant de s'en défendre et de l'oublier. Mais Merlin n'est pas de ces homme que l'on oublie facilement, moins encore quand on le fréquente au quotidien dans le cadre de son apprentissage. Il faut dire qu'il a réussi à donner un sens à sa vie quand Galinda se perdait dans les méandres d'une personnalité difficile à percer et aimer, lui a donné de la discipline, de la rigueur et, elle l'a parfois cru, un rien d'affection. Si elle a tenté à de nombreuses reprises de lui faire des avances, avec plus ou moins de subtilité, Merlin n'a jamais rien cédé et l'a rejetée systématiquement pour bien des raisons, à commencer par leur relation de mentor à protégée et une différence d'âge conséquente entre eux. Si Galinda s'est laissée blesser, il faut lui reconnaître une constance admirable dans ses sentiments, que même les années n'ont jamais fait varier. Le temps a fini par lui donner raison lorsque, de guerre lasse, Merlin a cédé une fois. Elle garde en mémoire comme un talisman le souvenir de leur nuit, non seulement pour ce qu'elle a concrétisé, mais aussi pour ce que Merlin a admis : qu'en dépit de tout ce qui l'a obligé à la repousser encore et encore, ses sentiments pour elle sont bel et bien là, plus discrets que ceux de Galinda, mais pas moins intenses. Mais le bonheur fut de courte durée. Au lendemain de leur nuit, Nighon dévasta Erendieren dans une attaque d'une violence incroyable, et ils furent séparés. Galinda n'a jamais retrouvé Merlin, ignore qu'il est encore bien vivant et se trouve à Frostväll, à l'opposé d'elle, et qu'il n'a pas réellement tenté de la chercher tant il s'est persuadé qu'elle n'avait pas survécu. Elle, au contraire, se raccroche encore et toujours à cet infime espoir que leur histoire ne soit pas condamnée à se terminer avant même d'avoir commencée. Galinda ignore également qu'à Frostväll se trouve Guinevere, son ancienne amie et rivale du temps de leur apprentissage sous Merlin. Elle est ce qui se rapproche le plus d'une véritable amie, ne serait-ce que parce qu'elle a toléré Galinda et ses humeurs sans jamais les lui reprocher et a appris à l'accepter avec ses qualités et sa multitude de défauts. Brillantes toutes les deux, leur rivalité a permis une émulation permanente, sans laquelle aucune n'aurait atteint leur actuel niveau de maîtrise de leur magie respective. Si elle ne le lui a jamais dit, et l'a profondément jalousée d'avoir été envoyée en mission quand elle était contrainte de rester à Erendieren, Galinda a de l'admiration et du respect pour Guinevere, des sentiments absolument partagés qu'importe les années écoulées. Il est une autre personne pour laquelle Galinda éprouve de l'admiration et du respect : Oz est, sur le papier, son mari. Dans d'autres circonstances, leur mariage aurait pu être le résultat d'un véritable amour et leur offrir à chacun le bonheur auquel ils aspirent, mais ils ont eu le malheur de se choisir alors même que leurs cœurs appartenaient à quelqu'un d'autre. Si Oz a vu son grand amour disparaître de son quotidien (de son fait), Galinda n'a pas eu la même chance, et l'épée de Damoclès a pesé sur leur couple en les empêchant de se donner une véritable chance. Malgré cela, l'affection qu'ils éprouvent l'un pour l'autre est tout à fait réelle, et s'ils ne feront jamais des amants convaincants, ils font au moins de fabuleux amis.