king jack of frostväll

Eliot

Frostväll détonne dans le paysage politique d’Evermore, en cela que ses actuels souverains ne sont pas des héritiers, mais ont hérité de la couronne, ou en l’occurence des couronnes du royaume via un vote populaire. Le défunt roi de la région n’ayant produit aucun descendant et l’élu de sa majesté ne trouvant pas les faveurs du peuple, un semblant de guerre civile a éclaté dans le fjord jusqu’à ce qu’un compromis ne soit trouvé entre les conseillers royaux encore au pouvoir et le peuple, et que de cet accord découle le couronnement du roi Jack de Frostväll et sa soeur jumelle, la reine Elsa. Jack et Elsa sont deux enfants du pays, et ceux d’un honnête couple d’artisans de Presthyra. L’on dira qu’ils étaient surtout au bon endroit au bon moment puisqu’un unique acte de bienveillance magique dont sera témoin le peuple, et toute la sympathie que cet acte inspirera, donnera lieu à leurs couronnements. Ils ont seulement sauvé un groupe d’enfants d’une noyade certaine en glaçant une partie du Fjord. c’est tout, mais ça a suffit pour s’attirer les faveurs du peuple et depuis, le lac n’a plus jamais dégelé. Ce qui aurait pu être leur seul défaut, la magie, est devenu un véritable atout et une raison supplémentaire d’être encensés. Leur règne est aussi le fruit du soulèvement qui se trame dans tout Evermore, puisqu’ils accèdent au trône dans les traces du Roi Pan de Nemeree, premier roi magique et donc source d’inspiration dans le grand échiquier politique qui régit Evermore. Le peuple sait que c’est l’ère des magiciens qui débute et ne peut s’imaginer autre que, pas un, mais deux magiciens pour défendre les frontières du royaume le plus prospère d’Evermore ; et celui qui désire plus que tout le rester.  C’est d’ailleurs l’une des premières raisons qui ont amené l’ère du froid sur Frostväll : la défense. Presthyra et Moonshae sont gardées des possibles envahisseurs par les neiges. Jack est le souverain le plus proche de son peuple. Il est constamment dans les rues, sans sa couronne ou son accoutrement royal. Il offre son aide aux artisans, se propose pour accompagner les pêcheurs sur le lac gelé, joue avec les enfants. Il voit un Frostväll rieur, léger, bon enfant, mais n’est pas assez naïf pour croire un seul instant que l’ordre régnera sur son royaume grâce à de grands banquets, des célébrations ou seulement parce qu’il connait le moindre habitant de Presthyra. C’est aussi pour ça que sa jumelle est là. Lui est le coeur, elle est l’esprit, et pour le moment, ça à l’air de plutôt bien fonctionner. Leur politique impressionne autant qu’elle ne donne à rire et s’ils sont unanimement populaires à Frostväll, ce n’est absolument pas le cas dans le reste d’Evermore qui voit là un royaume faible à conquérir plus qu’un véritable adversaire ou un allié.

On a tendance à croire qu’il est celui qui tire les ficelles et décide de tout dans le binôme royal qu’il forme avec sa jumelle, parce qu’il est l’homme et qu’il existera toujours un penchant misogyne à Evermore, mais le véritable cerveau de l’opération c’est Elsa.  On croirait que leur relation, parce qu’ils sont jumeaux, coule de source, mais c’est très loin d’être le cas. Si Jack est l’esprit espiègle, Elsa est le sérieux. Jack donne tout, Elsa garde tout. Jack est à l’aise, il danse avec la vie, Elsa est aussi froide que sa magie et ne laisse pas grand monde l’atteindre. Leur couronnement est pour elle une vaste fumisterie, et elle considère que, certes, ils ont fait le bien, mais ce n’était rien et ils ne méritent pas tant d’égards et certainement pas le trône de Frostväll. Ce qu’elle n’admettra pas, mais que Jack a deviné, c’est qu’elle regrette surtout sa vie simple, loin des obligations inhérentes au trône. Elle regrette le silence de leur petite chaumière, les petits plats de leur mère, flâner autour du fjord. Pourtant elle a endossé le rôle de reine parce qu’elle veut bien faire, et c’est à elle qu’il faut s’en remettre pour tout ce qui touche à la politique très sérieuse de Frostväll. Jack est là pour le peuple, Elsa pour contrer les attaques et autres tentatives d’intimidations ou d’alliances, de la part d’Evermore ; dieu seul sait combien la tâche est ardue. Jack rêve d’une véritable relation avec sa soeur, mais elle trouve toujours à critiquer son attitude envers le peuple, qu’elle juge laxiste, et lui ne peut pas concevoir qu’on puisse s’enfermer à Neverwinter et ne pas vouloir se mêler au peuple qu’on gouverne. Leur énième sujet de discorde s’appelle Bianca, ou plutôt princesse Bianca de Nighon. Elsa sait très bien pourquoi Bianca est là : une alliance entre le royaume de l’ombre et la terre de glace. Si c’est avec Jack qu’elle veut traiter, c’est uniquement parce qu’une telle alliance ne peut se solder que par un mariage et Jack, parce que Bianca est absolument délicieuse, ne voit pas le problème. Il a considéré qu’il pouvait au moins entendre l’offre de Nighon avant de la soumettre au refus catégorique d’ Elsa. L’on s’attendrait à ce qu’ils n’aient rien en commun, mais Bianca et Jack se complètent parfaitement. Son côté peste lui donne à rire et elle n’a jamais connu quelqu’un qui s’intéressait plus à elle, la vraie elle, avant lui. Si leurs fiançailles tardent à être annoncées, parce que Jack n’a pas franchement proposé l’idée, l’un comme l’autre n’y sont pas férocement opposés. A l'inverse, la vie sentimentale de sa soeur - un champ désertique, à bien des égards - est un sujet qui le passionne mais lui pose problème. Oh, bien sûr, il s'entend très bien avec Robin, l'auto-proclamé roi d'Avlee venu chercher une alliance et visiblement déterminé à étendre encore et encore son séjour sous de faux prétextes. Le problème, c'est que quitte à ce qu'elle choisisse quelqu'un, il préfèrerait encore que ce soit Arthur, qu'ils connaissent depuis l'enfance et dont il a toujours jugé qu'il serait le prétendant idéal pour sa soeur, plus encore compte tenu du fait que contrairement à lui, être reine n'a rien d'une passion.

queen elsa of frostväll

Nina

Un coup de chance. Voilà ce qu’elle pense fermement que c’est. Elsa est à ce point convaincue de ne pas mériter la couronne de Frostväll qu’elle s’entête à ne pas vouloir la porter. Ils étaient sur la rive voisine lorsque le bateau d’une bande de gamins a commencé à couler, et ils ont simplement utilisé leurs pouvoirs pour geler les eaux du lac pour pouvoir les sauver. Depuis, elle ne comprend pas comment ils ont fait pour en arriver là, mais puisque le précédent souverain n’avait aucun héritier et un élu qui n’a pas reçu les faveurs du peuple, ils ont hérité de toute la gloire et la responsabilité de régner sur Frostväll, dont Jack et elle sont originaires. Son frère jumeau, Jack, se plait à lui dire ouvertement qu’elle est d’une humilité presque énervante, mais elle n’a pas tout à fait tort dans le fait que, vraiment, on en ne devient pas roi et reine comme ça. Apparemment si, et Elsa prend cette responsabilité avec tout le sérieux et la gravité dont elle est capable. Jack est un enfant dans un corps d’adulte, Elsa a vécu trois vies et les porte toutes sur ses épaules. Son frère est un roi enfantin, absolument pas concerné par le jeu politique d’Evermore. Un qui ne se concentre que sur leur peuple, avec qui il traine et plaisante, alors qu’elle est incapable de voir ce qui se trouve à ses pieds et ne voit que la menace des royaumes voisins. Régner ne s’improvise pas, et heureusement pour eux, ils se complètent assez pour faire marcher Frostväll à leur rythme, et surtout, pour prétendre que leur royaume est le plus paisible de tout Evermore. S’ils ont été élus, c’est aussi en grande partie pour leur magie, dans cette ère nouvelle où les magiciens prennent le pouvoir, le peuple de Frostväll a trouvé en eux une occasion de se doter d’une royauté capable de les défendre si jamais la guerre venait à frapper à la porte de Presthyra. Elsa maitrise beaucoup mieux ses pouvoirs que Jack puisqu’elle s’est scrupuleusement entrainée, pendant qu’il s’est simplement amusé avec ses facultés. Elsa est une reine de l’esprit, Jack un roi du coeur ; contre toute attente, ça fonctionne parfaitement, mais pour combien de temps ? Dieu seul sait. Elsa ne rêve que de retrouver sa vie simple. Le confort de sa chaumière, le silence du fjord, aujourd’hui gelé pour offrir une protection supplémentaire. Elle regrette ne le temps où elle ne devait rien à personne, était capable de flâner sur les bords de Moonshae enveloppée dans son anonymat, d’avoir un visage totalement inconnu auprès des rois et reines d’Evermore qui savent désormais tous vers qui ils doivent se tourner pour gagner le soutien de Frostväll, qu’elle n’a pas envie de donner, ou déclarer une guerre, qu’ils ne sont pas prêts à livrer.

On fait difficilement plus différents que les jumeaux de Frostväll, et c’est un poids qui pèse chaque jour un peu plus sur les épaules d’Elsa. Lorsqu’elle voit Jack fanfaronner parmi le peuple qui pourrait à tout moment se soulever contre eux, quand bien même il n’a aucune raison de le faire, Elsa ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel et de souffler. Ils n’ont de toute évidence pas la même conception du règne et même s’il n’est rien qui pourra jamais se mettre entre eux, à part peut-être eux-mêmes, elle ne peut s’empêcher de juger tout ce qu’il fait. Elle est celle qui voudrait tout claquer et partir, rendre sa couronne gentiment et remercier d’avoir été choisie pour assumer ce rôle, mais non merci ; mais Jack l’oblige à être l’adulte responsable des deux, et évidemment, il voit les choses complètement différemment.  Il en faut un qui se tourne vers le peuple, puisqu’elle s’est inévitablement tournée vers les frontières de leur royaume et ces voisins qui n’attendent qu’un signe de faiblesse de sa part pour s’engouffrer dans la brèche. C’est d’ailleurs de cette manière qu’elle perçoit la venue de Robin, seigneur des terres voisines. Robin vient clôturer la parade de ces courtisans qui veulent absolument se lier à Frostväll qui n’a jamais été qu’une terre neutre. Si tout en lui fait inévitablement penser à Jack, et pas dans le bon sens,  Robin lui apporte quelque chose d’autre qu’elle est incapable de qualifier. Elle se surprend à apprécier sa compagnie, les jours qu’il ajoute délibérément à son séjour sous des motifs dérisoires et dont elle espère secrètement que la vraie raison ait un rapport avec elle. Contrairement à tout ce qu’elle désirait, elle se laisse lentement séduire, et pour toujours faire dans la complication, par un homme qui appartient à  une autre dont elle ne sait rien. Elle ne veut évidemment pas de cette position, pas être cette femme, mais oh, Robin… Et il en est un que ce rapprochement ne manquera pas d'agacer profondément : Arthur, son meilleur ami d'enfance et dont elle sait pertinemment qu'il a toujours été amoureux d'elle. Si elle tient à lui ? Indéniablement, et elle a toujours regretté de ne pas être en mesure de lui retourner ses sentiments, mais rien n'y a jamais fait. Arthur est, sur le papier, probablement le meilleur parti pour elle, ne serait-ce que parce qu'il la connait par coeur et ne la jugera pas, mais si elle n'imagine pas une vie sans lui à ses côtés, ce n'est pas dans ce rôle-là. Alors le mieux qu'elle ait pu lui offrir, c'est un titre de chevalier, et une place de conseiller auprès d'elle. Un choix avisé, tant Arthur a la capacité d'obtenir des informations que personne d'autre n'obtiendrait.

prince lancelot of erendieren

oliver

S'il n'avait été un pion de plus dans le grand jeu politique d'Evermore, sans doute que la vie de Lancelot aurait pris une trajectoire tout à fait différente. Premier enfant de la reine d'Erendieren, sa place en fait d'office l'héritier du trône. Il aurait donc du grandir parmi les siens, être choyé de par son statut et se préparer toute sa vie à devenir un roi. Au lieu de cela, il est l'objet d'un kidnapping à l'âge de quatre ans et il ne conservera jamais d'Erendieren que de vagues images toujours floues. Son bourreau est le tyran qui sert de roi à Nemeree, et Lancelot est le coup de grâce d'un fervent ennemi de la magie face à ce royaume qui s'en nourrit. Compte tenu du caractère de cet homme et de ce qu'il infligea toute leur vie à ses fils, on penserait que Lancelot aurait vécu une vie de misère, plus encore compte tenu de sa magie, mais il faut croire qu'il s'est trouvé plutôt chanceux dans son malheur : sa magie ne s'est jamais vraiment manifestée et plutôt que de rester dans la misère et la pauvreté, on lui offrit une place au sein du château. Comme servant, certes, mais au vu du sort réservé aux ennemis du roi, il jugea que la place était nettement préférable. Il se lia d'amitié avec Pan, qui prit l'habitude de le surnommer l'enfant perdu et lui offrit bien des années plus tard un nom qui perdurerait à travers les mondes : du lac, pour cette anecdote qui lui aura valu de manquer se noyer dans un lac pour amuser Peter et hériter en retour de cette particule à la pseudo nobilité. Lancelot a toujours été quelqu'un de facile à vivre, un trait de caractère d'autant plus admirable que les circonstances de son éducation auraient pu le traumatiser au point de se renfermer sur lui-même. Il n'en est rien : Lancelot a perdu sa véritable famille, mais n'en a jamais ressenti le manque et s'est satisfait de l'explication hasardeuse qu'on lui a donnée (il aurait été recueilli à la mort de ses parents, eux aussi servants au château d'Arynmeren) toute sa vie. En dépit du manque de liberté certain, Arynmeren ne lui jamais fait l'effet d'une véritable prison, pour ce qu'il y a vécu des moments heureux qu'il garde encore en mémoire. Mais la mort du roi, des mains de son propre fils, lui a offert la porte de sortie dont il ignorait qu'il rêvait. Désormais libre de parcourir les terres d'Evermore et de définir son propre futur loin de Nemeree, bien qu'il y reste encore profondément attaché ainsi qu'à son souverain. S'il n'approuve pas nécessairement le tournant qu'a pris Pan, il sait cependant que Pan a été défini par les horreurs qu'il a subies, et Lancelot se garde de tout jugement, pourvu que la colère de Pan ne le touche pas lui. Il s'est rendu jusqu'à Frostväll par intérêt plus que par nécessité, parce qu'il se murmure que l'alcool y coule à flot et que les femmes y sont chaleureuses, et force est de constater que les rumeurs disent vrai. Il ne s'est jamais senti autant à sa place qu'à Frostväll, quand bien même son passé dont il ignore tout semble le rattraper et faire à nouveau de lui à nouveau le pion d'un jeu auquel il ne trouve aucun intérêt. S'il est né prince héritier, Lancelot continue de l'ignorer et surtout, n'envisagerait absolument pas de le devenir si jamais il l'apprenait.


Malgré tout ce que l'on n'aura de cesse de répéter sur Pan, et notamment sa propension à la cruauté, Lancelot le considèrera toujours non seulement comme un ami, mais comme un frère. Car s'il est devenu un monstre, il a avant toute chose été l'un des rares à l'accueillir à bras ouverts à son arrivée à Nemeree à l'âge de quatre ans. Sans poser de questions, Peter l'a accepté et lui a offert ce qui se rapproche le plus d'une famille. Ensemble, ils ont fait les quatre cent coups, parfois avec ses frères, le plus souvent sans, et ont probablement fait perdre plus d'une fois leur sang-froid au personnel d'Arynmeren. Pour cela, Lancelot lui en sera éternellement reconnaissant – en dépit du fait qu'il semble se traîner son surnom de Lancelot du lac comme un boulet derrière lui – et ne garde en tête que les souvenirs les plus attachants. S'il le voit sombrer dans les ténèbres, il continue pourtant de croire que Pan saura retrouver son chemin et se refuse à s'opposer de quelque façon que ce soit à ses décisions. Il est, après tout, son roi et force est de constater que si l'on peut remettre en question la méthode, le résultat est efficace. Lancelot est resté un moment auprès de Pan, en tant que 'conseiller diplomatique' sur le papier, mais a fini par prendre la direction de Frostväll dans l'espoir d'y mener sa propre vie et, pourquoi pas, se montrer d'une quelconque utilité à Nemeree au-delà de ses frontières. Pour l'heure, son utilité reste encore à démontrer, car Lancelot a davantage passé son temps à boire qu'à faire des rencontres intéressantes – quoique... - et surtout à former une amitié aussi exubérante que forte avec Arthur qui, en plus d'être un fin buveur, est également le conseiller de la Reine Elsa. Mais ce ne sont clairement pas ses faveurs politiques que Lancelot recherche, et leurs histoires toujours plus épiques ont fait le tour de tout le royaume, leur valant toujours plus d'adeptes autour d'une table, systématiquement ronde, dans laquelle ils se lancent dans des plans irréalistes, ambitieux, et hilarants de conquête du monde. Leur duo a laissé place à un trio lorsqu'ils ont fait un soir la rencontre de Guinevere. Cette dernière, si elle n'a jamais voulu trop se répandre sur son passé, s'est prouvée une acolyte de picole des plus agréables et il n'a pas fallu bien longtemps à Lancelot pour songer à l'ajouter à un tableau fort bien rempli de conquêtes. L'opportunité lui en sera donnée bien plus tard, une seule et douloureuse fois, et il se contentera très longtemps de la considérer comme une amie proche au flirt facile. S'il accorde sa confiance aisément, il finira pourtant par découvrir que Guinevere n'est pas celle qu'elle prétend être et que leur rencontre n'a absolument rien d'un hasard. Cette confession est l'aboutissement de semaines passées à échaffauder un plan dont le résultat lui aurait valu de devenir le bouc émissaire de l'assassinat de la princesse Bianca, qui en plus d'être la princesse de Nighon est aussi une distraction fort plaisante dans le confort des nuits endiablées de Frostväll. Mais aux yeux de Lancelot, le raisonnement, le plan en lui-même n'ont pas d'importance : seule la trahison de Guinevere en a, et s'il est d'excellente composition la plupart du temps, il s'avère que lorsque ses sentiments sont touchés, il se montre nettement moins enclin à pardonner.

knight arthur

cameron

Arthur est la quintessence de Frostväll, parmi ce qui se fait de mieux dans ces terres désormais enneigées. Droit dans ses bottes, d'une loyauté sans faille, on aurait pu le penser trop bon pour être intéressant et pourtant... C'est tout le contraire. Arthur est un bon vivant, un type qui aime les plaisirs qu'il trouve dans un royaume qu'il n'a jamais voulu quitter, ne serait-ce que parce que sa magie n'y est pas vue comme une menace. Il a fait seul son apprentissage jusqu'à maîtriser sa magie psychique au prix de beaucoup d'erreurs, parfois à deux doigts de lui coûter la vie par accident, et qui lui permet désormais d'exercer ses talents de télépathie quand le cœur lui en dit – généralement lorsqu'il est question de déceler l'honnêteté de ses interlocuteurs. Un talent particulièrement utile qu'il met à la contribution des jumeaux Jack et Elsa, ses amis d'enfance, et lui permet de rapidement savoir si la méfiance est de rigueur ou non. Difficile de le croire quand on le voit s'enivrer jusqu'à l'excès dans l'une des nombreuses tavernes de Frostväll, en particulier celles de Rivareal où l'alcool qui y est distillé est l'un des plus fabuleux de tout Evermore, mais Arthur est étonnamment sérieux lorsqu'il s'agit de jouer le lendemain les conseillers avisés pour le trône de son royaume. Rien ne le prédestinait vraiment à en arriver là, et si ce n'était pour son amitié avec les jumeaux, sans doute serait-il resté le fils d'une famille aux ressources limitées, n'ayant rien de mieux à offrir aux autres qu'une âme charitable et un refuge à qui le demande depuis l'auberge qu'ils tiennent de génération en génération. S'il est l'aîné, il n'a pourtant jamais eu l'envie de reprendre les rênes de cet héritage, qu'il laisse bien volontiers à son frère mais dont il profite outrageusement chaque fois qu'il rentre chez lui. Sous ses côtés de bon vivant assumé, capable de séduire les trois quarts des femmes se présentant à lui avec l'un de ces sourires en coin dont il a le secret, Arthur est l'une des personnes les plus fiables et dignes de confiance de Frostväll, et n'hésitera pas à prendre les décisions qui s'imposent, même les plus difficiles, s'il en va de la sécurité de son royaume, et surtout de celle d'Elsa pour laquelle il nourrit un amour infini depuis toujours ou presque. Celle-ci lui a d'ailleurs témoigné de sa gratitude en le nommant chevalier de ses majestés, un titre honorifique, un symbole de reconnaissance plus qu'une mission réelle et pourtant un statut qu'il prend très à cœur. Si sa confiance est facile à obtenir, elle est difficile à garder, ne serait-ce que parce qu'il semble lire dans l'esprit des autres comme s'il s'agissait de livres ouverts à sa curiosité, et dieu seul sait combien Arthur est curieux par nature...


Il connait Jack et Elsa depuis toujours ou presque, et il irait même jusqu'à dire qu'ils ont grandi ensemble, si tant est qu'il soit possible de trouver sa place au milieu des jumeaux. Amis de longue date, d'aussi loin que remontent ses souvenirs à Presthyra, il ne compte plus le nombre de fois où ils se sont retrouvés ensemble, dans la taverne des parents d'Arthur tandis que les parents de Jack et Elsa exerçaient un honnête travail. De cette enfance, il garde encore à ce jour une certaine nostalgie, plus encore quand il voit ce que les jumeaux sont devenus : un roi et une reine aimés de leur peuple, dans un monde où les souverains attisent la haine plus que l'amour. Et l'amour, dieu seul sait combien Elsa parvient à le faire naître chez Arthur qui n'a jamais vu que par elle. Il n'est pas assez idiot pour croire une seule seconde qu'après tout ce temps, elle finira par éprouver les mêmes sentiments à son égard, mais il se plaît encore à rêvasser au jour où elle cessera de le considérer seulement comme son meilleur ami et acceptera de lui laisser une chance tant il est persuadé d'être la seule personne capable de l'aimer comme il le faut. Mais si Elsa sait pertinemment l'affection qu'il lui porte, elle n'a jamais été en mesure de lui retourner ses sentiments et cela, bien qu'elle soit elle aussi convaincue qu'il soit le type idéal sur le papier. Lui, de son côté, tente de l'oublier dans tous les bras – nombreux – qui s'offrent à lui, croit parfois trouver dans certaines femmes un placebo efficace. Arthur a fini par s'habituer à cette relation déséquilibrée, se satisfait de ce qu'elle consent à lui offrir : une amitié sincère, une reconnaissance sous forme de titres, une confiance entière en lui et ses conseils avisés. Et ses conseils avisés sont d'autant plus précieux qu'ils n'ont jamais pour intérêt que ceux des jumeaux et de Frostväll. Et lorsqu'il ne conseille pas Elsa, Arthur est souvent occupé à boire plus que de raison dans d'excellentes tavernes locales et partir de grands rires rauques à travers toute la pièce. Tout le monde sait qu'il fait un compagnon de soirée excellent, et ce n'est pas Lancelot qui le contredira. Le hasard les a fait se rencontrer, mais ils semblent avoir trouvé l'un en l'autre un âme sœur, amicale du moins, quelqu'un capable de comprendre l'autre le plus souvent sans avoir besoin de prononcer les mots à voix haute. Ils forment un duo haut en couleurs, rarement l'un sans l'autre lorsqu'il s'agit de se soûler autour d'une table ronde, à laquelle les ont rejoint bien des hommes à la recherche de souvenirs mémorables. Mais s'il est un homme affable, d'excellente composition et jamais le dernier à lever le coude, il sait aussi que ses aventures alcoolisées permettent le plus souvent d'obtenir le genre d'informations qu'on n'obtiendrait jamais ailleurs. Guinevere en est l'exemple parfait : cette fille sortie de nulle part, qui du jour au lendemain s'est infiltrée dans le duo qu'il formait avec Lancelot pour devenir un trio. Il ne lui a pas fallu longtemps pour se prendre d'affection pour cette femme, en dépit du fait qu'il soit certain qu'elle cache quelque chose. Ses tentatives de percer son esprit n'ont rien donné, ne faisant que renforcer cette certitude, du moins jusqu'à apprendre de la bouche d'un dénommé Merlin, magicien de l'ancien royaume d'Erendieren, que cette amie oeuvrait à la chute de Lancelot en faisant de lui le bouc émissaire de ses projets de meurtre. Fidèle à ce qu'il est, malgré sa confiance trahie, il n'a pu s'empêcher de la protéger sans pour autant ni la pardonner, ni lui donner la possibilité de mentir effrontément à Lancelot.

lady guinevere

Sage

Loin de la légende à laquelle on la réduira dans un autre monde, Guinevere n'a jamais été de ces femmes passives, obligées de se soumettre à la volonté des autres. Bien au contraire : son obstination légendaire fait partie de ces défauts qu'on ne peut s'empêcher d'admirer en dépit de l'agacement qu'elle peut parfois soulever. Certainement pas prête à se confiner à son rôle de lady à Erendieren, dont elle est originaire, elle préfèrera à un mariage de convenance une vie d'apprentissage sous l'égide du maître magicien Merlin en personne. Si elles sont deux à suivre ses instructions, Guinevere est indéniablement celle qui se démarque : sa maîtrise de la magie théorique a beau être parfois un peu brute et nécessitant d'être travaillée et développée, elle n'en reste pas moins puissante. C'est la raison pour laquelle, lorsque vient le temps pour Merlin de confier à l'une de ses apprenties une mission de grande importance, son choix se porte sur Guinevere. Quelque part à Nemeree se trouve l'héritier d'Erendieren, kidnappé à un jeune âge et dont il est indispensable qu'il soit retrouvé afin – il l'espère – de pouvoir empêcher un drame qu'il pressent sans savoir précisément ce dont il pourrait s'agir. Mais ce faisant, Guinevere met le doigt dans un engrenage aux conséquences qui la dépassent largement : tant qu'elle se trouvait dans le confort cotonneux d'Erendieren, la réalité d'Evermore lui échappait entièrement. Confrontée à des jeux de politiques entremêlés avec des sentiments conflictuels, elle assiste à la chute de son royaume alors qu'elle se trouve dans un autre, et le sentiment d'impuissance qui l'envahit en apprenant la nouvelle est de ceux auxquels on ne l'avait jamais préparée, et qu'elle ne sait comment appréhender. La seule chose dont elle soit sûre, c'est qu'elle refuse de le ressentir à nouveau quitte pour cela à s'octroyer un rôle dans cet échiquier politique géant à sa petite mesure, avec pour armes son intelligence, sa magie et son obstination à obtenir la justice (ou à défaut, la vengeance) pour le prix qu'Erendieren a payé d'alliances malheureuses. Son besoin de vengeance la guide jusqu'à Frostväll où elle se trouve une nouvelle identité pour mieux se rapprocher d'un homme dont elle est certaine qu'il pourrait lui offrir l'opportunité espérée : s'immiscer dans ce jeu, et gripper les rouages définitivement. Et si, pendant un temps, elle entrevoit la possibilité de se faire à cette nouvelle vie et laisser de côté son passé et ses blessures, l'arrivée de la princesse Bianca à Frostväll, prête à construire une nouvelle alliance, anéantit définitivement cette possibilité. Mais si l'objectif semble simple à atteindre, il s'avère être plus compliqué que prévu lorsqu'elle s'oppose au sens du bien et du mal, mais aussi à ses propres sentiments qui vont à l'encontre de son objectif : faire assassiner Bianca et mettre cette mort sur le dos d'un autre dans le but de ruiner les alliances en cours et à venir.


Guinevere a eu l'opportunité rare de pouvoir bénéficier du savoir de l'un des magiciens les plus réputés d'Erendieren : Merlin en personne. Et cet apprentissage a indéniablement laissé une empreinte indélébile, tant dans son esprit que dans sa personnalité. Soumise à la rigueur de cet homme, mais aussi sa bienveillance, Guinevere lui accorde une pleine confiance et s'en remet régulièrement à son jugement, toujours avisé. Parce qu'il sait qu'elle est de loin sa meilleure étudiante, plus encore que Galinda, il n'a pas la moindre hésitation à lui confier une mission dont les conséquences pourraient déterminer le futur de leur nation : retrouver le prince héritier d'Erendieren kidnappé alors qu'il n'était qu'un enfant. Sans le savoir, en la choisissant pour cette mission, Merlin trace un nouveau futur pour elle. S'il lui sauve la vie, le prix à payer est tristement lourd : confrontée à la chute d'Erendieren, l'étudiante tenace et talentueuse cède la place à une femme rancunière, avide de vengeance et prête pour cela à sacrifier tous ses idéaux et tout l'enseignement de Merlin. Il lui arrive parfois de se demander ce qu'il se serait passé si Galinda avait été choisie. Il faut dire que sur le papier, l'une comme l'autre faisaient l'unanimité de par leurs qualités intellectuelles et magiques. Là où l'on se serait attendu à ce qu'elles se détestent, Galinda et Guinevere ont toujours eu une rivalité bienveillante, alimentée par l'envie de se dépasser plus que de dépasser l'autre. Si elles ont souvent eu des accrochages et sont différentes à ce point qu'une véritable amitié n'aurait jamais pu tenir la distance, il n'en reste pas moins que tout au long de leur apprentissage, les deux nourriront à l'égard de l'autre une grande admiration quand bien même ne l'évoqueront-elles jamais publiquement. Galinda ira même jusqu'à la féliciter lorsque Merlin lui donnera sa mission.  Guinevere s'exécute, se rend à Nemeree où elle ne tarde pas à mettre la main sur lui. Mais Lancelot, plutôt qu'un garçon perdu, s'avère être l'un des plus proches amis du roi Pan en personne, intouchable, inapprochable. Qu'à cela ne tienne, Guinevere patiente, attend le bon moment. Elle est encore à Nemeree lorsqu'Erendieren tombe et c'est impuissante qu'elle assiste à la chute de son royaume et, elle l'imagine, de tous ses habitants à commencer par Merlin et Galinda, l'autre apprentie. Dévastée par la nouvelle, elle décide pourtant de faire honneur à la requête de Merlin et se met en quête de Lancelot qu'elle retrouve à Frostväll, où il semble avoir ses habitudes. Là, elle adopte une nouvelle identité, un nouveau nom, une nouvelle histoire pour mieux se rapprocher de Lancelot et ainsi obtenir des informations dont elle pourrait avoir l'utilité le moment venu, notamment pour ruiner certaines alliances et venger la chute d'Erendieren. Mais Lancelot et Arthur, qui semblent inséparables, ont vite fait de s'infiltrer dans son quotidien au point de lui faire croire un temps qu'elle pourrait se contenter de cette vie-là, de leur trio, du jeu de séduction innocent qu'elle joue avec Lancelot. Lorsque la réalité finit par la rattraper, pourtant, elle n'a que peu de scrupules à envisager d'assassiner la princesse Bianca et mettre ce meurtre sur le dos de Lancelot, ruinant à la fois l'alliance entre Nighon et Nemeree, et celle à venir entre Nighon et Frostväll. Si Merlin, dont elle retrouve la trace à Frostväll, tente de l'empêcher de mener à bien une quête qu'il sait vouée à l'échec, c'est pourtant Arthur qui parvient à l'arrêter de justesse. Ce dernier la sauve d'une erreur qui pourrait lui valoir sa tête, mais à un prix de taille : l'avouer à Lancelot, et prendre le risque qu'il ne se montre pas aussi clément que son ami.