Les horloges brisent ce temps suspendu.

Edward Penprase / Sinbad

⋅ Edward Benjamin Penprase ⋅ Edward courbe ses lettres, l’encre noire abonde sur le papier dont le buvard se gorge. La plume enserrée entre ses doigts habiles fait danser l’encre jusqu’à la marge. Fut un temps où feu Sindbad ne savait guère écrire. ⋅ Quarante-et-un ans ⋅ Et peut-être deux de perdus dans ce fleuve qu’on nomme « le temps » : Sindbad oublié, remplacé par un homme dont l’âme l’épuise ; puisse-t-il encore voler ou sa mémoire demeure-t-elle trop abimée ? ⋅ Double licence en histoire de l’art et droit, Commissaire-priseur et écrivain à ses heures. ⋅ Un conteur, fusse-t-il dans un monde ou dans un autre, ne quitte jamais ses mots et vous prête sa plume pour conter un maux. ⋅ Deux fois divorcé, père de trois enfants. ⋅ Blablabla. ⋅ Shepherd’s Bush, sur Hammersmith and Fulham, à Londres. ⋅ Blablabla.

une citation, une citation

personnage londres

Aux yeux d’Edward, il n’y a machine plus effrayante que le temps. Il s’est toujours imaginé sa vie comme étant une chose parfaitement conçue : puisqu’il s’est épris de l’art littéraire alors qu’il n’était qu’un gamin pas plus haut que trois pommes, il pensait avec la plus ferme certitude qu’il aurait publié bien trois livres avant ses vingt-et-un an puis que de ses études – une double maîtrise en histoire de l’art et en droit – il aurait ferai une bonne carrière de commissaire-priseur, tant son amour de l’art ne se complaisait que dans la stabilité de sa situation. Il se voyait donc se plaire autour de choses aussi belles que rares ; puis se perdre entre sa plume et ses mots. Comme beaucoup de vies à Londres, il en fut tout autrement. L’écrivain demeurait – aux yeux des agences de publications – un auteur quelconque, sans plume particulière, produisant quelques écrits dans une amère fadeur : de ses trois tapuscrits, il ne signa que des échecs, amenant l’homme à déchirer ses lignes à chaque trait de plumes dans une colère fiévreuse. Privé d’une carrière d’auteur qu’il aurait jugé émérite, Edward devint alors un homme ivre de supériorité, offrant ses prétendus talents à de médiocres petits journaux littéraires, ivre de faire valoir à sa plume à celles d’autres auteurs plus talentueux. A l’âge de vingt-quatre ans, au lieu de vivre de sa passion le littéraire était donc un commissaire-priseur compétent cachant quelques regards mauvais ; il rencontra cette même année Alice Emmanuelle Victoire, avec qui il eut un enfant l’année suivante – véritable caprice, le gamin n’était issu que de cette volonté vaine d’apporter au monde un autre garçon comme lui. Et s’il était véritablement tombé amoureux de la jeune Alice de deux ans sa cadette, il en demeurait qu’elle ne le resta guère plus longtemps : trois ans après la naissance de Mark, elle le quitta et refis sa vie avec un autre dans les six mois qui suivirent. Edward n’était alors plus qu’un père célibataire, aux rêves d’hier. Il continua d’écrire, fut-ce dix refus qu’il recevrait et abandonna au passé ses quelques critiques : Dieu qu’un enfant demande du temps. Les années passèrent, le temps semblait s’égrainer toujours plus rapidement qu’avant et puis, Adieu ses rêves de grandeur. Celui qui se rêvait célèbre avant vingt ans demeurait inconnu à trente. Il se remaria à trente-quatre ans et eut deux filles, Nicole et Jeanne, qui participèrent à faire de lui un homme un brin meilleur : il demeurait envieux et solitaire dans sa façon de calmer ses colères mais il se mis à arrêter de vivre de ses démons. Camilla Moira Hauptmann était sa femme ; ils divorcèrent cinq ans plus tard. Le destin avait eu la volonté pernicieuse d’accorder à Edward une publication et une seule : à l’âge de trente-cinq ans, son premier roman fut imprimé et distribué par une maison d’édition de moyenne envergure. Edward se laissa tomber comme se brise les rêves : dans un bruissement sourd, une complainte lente. C’était il y a deux ans : et il en est toujours là.

personnage evermore

Parce que nous allons disparaître, parce que demain ne sera plus et qu’hier sera loin ; parce qu’il n’y aura plus personne pour se souvenir de Sindbad, d’Alexios ou de Rokh, qui veillera sur Evermore même dix siècles après ma mort : j’écris là mes mémoires et pardonnez si je suis court parce qu’écrire n’a jamais été ma façon de conter.

D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais eu de noms et on patronisa ce que j’avais de plus cher, la mer. De là vint Sindbad le marin. J’ai commis un crime il y a vingt-quatre ans quand un notaire vint me voir à mon domicile : il disait vouloir me remettre un héritage et bien que je ne connusse pas l’identité du défunt, j’avais à défaut la volonté d’accepter l’argent du bourgeois et je grimai mes mots des pleurs d’un orphelin. Odieux et plus courageux que téméraire, je parti une fois le commerce fait au sud de Kozadura et je ne m’arrêterai que lorsque je fu au plus près des mers méridionales. Je louai un navire, un équipage et autant de vivres qu’il me semblait suffisant et je pris la mer.

ONE

La peur de l’eau d’Edward provient d’un étrange rêve récurrent qu’il faisait lorsqu’il avait une dizaine d’années : il était à bord d’un étrange navire marchand comme on en produisait courant dix-huitième quand l’eau se mettait à devenir mouvementé et le ciel orageux ; alors ce bateau, qui n’avait semblé souffrir d’aucun mal, tint l’apparence d’un rafiot insalubre et peinant à tenir droit. Et plus l’eau infiltrait le bateau de toute part et le secouait dangereusement, plus le garçon à son bord s’accrochait pour tenir droit : jusqu’à ce qu’une vague le renverse et le fasse chavirer par-dessus bord – à la suite de quoi le garçon se réveillait en panique.

TWO

Il n’est guère en bons termes avec ses deux anciennes épouses bien qu’elles tendent à le prendre en pitié. Alice le juge incapable d’apprendre de ses erreurs, trop imbu de sa personne pour devenir un meilleur homme et inapte à accepter ses torts. Camilla est consciente des efforts qu’il a su faire ces dernières années mais elle n’en demeure pas moins convaincue que ce dernier est une cause perdue qu’on ne saurait aider – s’il accorde à sa raison le fait qu’il faille changer, le faire est une toute autre chose et il devient vite évident qu’il préfèrera se réfugier dans ses vieux démons plutôt que de poursuivre sa repentance. Sa dernière femme a fait les frais de son caractère acariâtre, lui qui refuse l’aide qu’on lui apporte et accuse les autres des maux qui l’accablent.

THREE

Deux filles de cinq et six ans, un gamin de quinze. Edward n’aurait jamais dû être père mais il était porté par la certitude qu’il en ferait un formidable. Résultat des courses, il ne voit ses enfants que les weekend, paient trois pensions alimentaires et n’éprouve qu’un amour difficile pour un aîné qui a connu davantage Wendy Helen Meister, sa nourrice, plutôt que lui. C’est sûrement là l’héritage des Penprase : on croit avoir touché le monde du doigt, que de sa main sort de l’or, on est hardiment fier de ce que l’on croit savoir offrir mais au bout du compte, ce sont quelques malheurs que l’on crée au sain des plus beaux berceaux.

FOUR

Peut-être ne le dira-t-il jamais, mais il reproche à son père de lui avoir menti sur ce qu’était la vie. Edward est un homme têtu, qui fait croire à ses parents qu’il est un homme épanouit et Dieu qu’ils en sont fiers, de leur gamin. Mais en réalité, il n’a jamais eu ce qu’il désirait et il a toujours trouvé la vie trop difficile. Les paroles étaient belles : le garçon en a du talent, il pourra réussir une carrière d’auteur et il n’en oubliera pas de travailler durement ; le garçon est fort, il est brillant, il aura tout tant qu’il s’en donnera les moyens. Il s’est donné tout les moyens du monde et ce n’était pas assez.

FIVE

Evidemment, le garçon boit. Pas tant que ce que l’on pourrait croire, mais rien ne le calme assez qu’un verre de bourbon avant d’aller au lit et chaque repas a besoin d’être servi avec un verre de vin ; impression vaine qu’un rien d’habitude donne une certaine bonne humeur à sa vie. Ses pas se plaisent à suivre le chemin des coupes de champagne quand il effleure les cours des vernissages ; cet amoureux d’art éperdu voue d’ailleurs un amour sincère à tout ce qui est français : les œuvres célèbres se partagent son appartement.

through the looking-glass

Pseudo, prénom : Holly. Avatar : Oscar Isaac, de Skate Vibe. Scénario/Pv/Inventé ? Inventé. Un petit mot ? J'ai mis du temps avant de la poster, cette fiche, mais le choix est sûr. Petite précision quant à sa bio' à Londres : j'ai écris une blinde de critique également, je ne dis pas que tous les critiques le sont pour les même raisons qu'Edward, ça ne concerne qu'Edward. Sinon votre forum est toujours sublime... Et si Edward vous inspire un lien, quel qu'il soit, venez m'en faire part. Love.

J'aime cette nouvelle bouille Les horloges brisent ce temps suspendu. 929212099

hâte de découvrir la suite Les horloges brisent ce temps suspendu. 3740275555

Date d'inscription : 01/05/2020 Messages : 64 avatar © : diego barrueco, fanny

sinbad avec oscar, fan de l'association Les horloges brisent ce temps suspendu. 353808468

le personnage promet d'être intéressant, très curieuse d'en découvrir plus Les horloges brisent ce temps suspendu. 1517238811

oscar isaac et sinbad wahou Les horloges brisent ce temps suspendu. 2305895687

bienvenue parmi nous Les horloges brisent ce temps suspendu. 1517238811

le revoilà Les horloges brisent ce temps suspendu. 3225778582

Merci à vous. Les horloges brisent ce temps suspendu. 1517238811

Sinbad est un vrai coup de cœur, j'espère que vous le ressentirez. J'espère que vous aimez la partie Londonienne surtout - parce que le reste arrive SOON. Et la partie Evermore elle me hype presque tout autant. Les horloges brisent ce temps suspendu. 3119939246