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Victor Valentyne

Victor Valentyne
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rédigé Lun 6 Avr - 23:41



she knows it's too late as we're walking on by
her soul slides away
but don't look back in anger
i heard you say
w/@rose nightingale
(soundtrack)


Qui pourrait imaginer que quelque part près du moulin qui borde Avlee, dernière le grand hameau et sa ferme aux animaux, se trouve la maison de John Smith, chasseur de pirates, et de Pocahontas, magicienne ? L’étalon que monte Iago, noir comme de l’encre, sa robe luisante contre les rayons du soleil déclinant de la fin d’après-midi, semble profiter plus que son cavalier de cette atmosphère champêtre, humant l’herbe et reniflant avec envie les rebords mousseux des chemins. Un presque sourire éclaire le visage du magicien tandis que ses doigts retiennent les rênes du cheval. Pocahontas fait des merveilles, songe-t-il tandis que lui et sa monture traversent l’immense jardin qui entoure la maison du couple. L’œil avisé de celui qui a reçu des dons magiques reconnait évidemment les créations de la sorcière, les éléments venus s’ajouter à la nature pour la compléter et servir les besoins de l’homme. Ce potager, là-bas, près du mur de glycine, sent la magie à des mètres à la ronde. Bien sûr, aucun humain alentour ne doit s’en rendre compte en passant à côté, mais il ne doute pas que pour les elfes et les fées, pour ceux et celles qui pourraient éventuellement être amenés en ces lieux, cela apparaitra comme une évidence. La magie a une odeur, une sensation. Un picotement certain au creux du ventre, un souffle imperceptible frôlant la nuque. Lorsqu’il descend de cheval et entreprend de nouer les rênes autour du piquet de bois qui borde le dernier jardin avant la porte d’entrée, toute de bois gris clair, il ressent ce sentiment qu’il connait bien depuis l’enfance, un mélange d’extase et d’appréhension. Il est heureux de les revoir tous deux. Il craint, également, ce qui l’attend dedans. Ses derniers souvenirs de la chute d’Erendieren sont très nets. Le regard de Pénélope Smith lorsqu’elle comprend que Iago est avec son frère John, et que c’est lui qui a permis au chasseur de s’infiltrer dans les murs sacrés de la citée. Elle sait qu’il l’a trahie au moment où, au milieu des hurlements de la foule assassinée, elle pose les yeux sur lui et qu’il soutient son regard. Il aurait aimé ressentir une certaine honte, faire preuve de moins d’arrogance, mais sur le moment, il en a été incapable. Trop pressé d’assumer ses actes, de montrer qu’il est certain de ses choix. Les aider, elle et quelques autres, à s’enfuir et à échapper aux soldats de Nighon et Nemeree n’était qu’une piètre manière de présenter ses excuses. Au contraire, c’était bien le moins qu’il puisse faire. Elle ne s’est pas tournée vers lui lorsqu’elle a éperonné les flancs de son cheval, ni même lorsque le galop l’a fait disparaitre dans la nuit. Si John ne l’avait pas appelé au secours pour guérir Pocahontas du mal qui la ronge, Iago n’aurait probablement jamais reposé un seul orteil dans le champ de vision de Penny Smith. Le hasard, mais il sait que certains nomment cela le destin, a fait que Penny est soignée par Pocahontas depuis maintenant deux semaines. Lors de leur expédition secrète à Erendieren pendant le siège, John et Pocahontas ont dérobé un sceau magique à un clan de magiciens. Le sceau portait une malédiction contre laquelle même un magicien aguerri n’aurait pu se prémunir. Pocahontas n’avait aucun autre choix que celui d’être empoisonnée, maudite. Penny, disait John dans son message, avait déjà fait des merveilles. Mais le mal persistait et il était nécessaire que deux magiciens s’y penchent. Iago n’était clairement pas le plus indiqué, lui si loin des spécialités magiques telles que la guérison et la nature. Ses spécialités étaient peu utiles en la matière : pas de science, mais une maitrise impressionnante des illusions et un bon niveau en magie psychique. Rien qui effraie une malédiction. Il sait que John n’est pas là car des traces de pas qui lui ressemblent forment de légers sillons dans le sol meuble, un peu boueux, qui entoure la maison, et son odeur encore tiède est suspendue dans l’atmosphère. Il frappe deux coups, et sait que Pocahontas va venir lui ouvrir. La malédiction la rend fiévreuse et faiblarde, mais cette femme sera toujours incapable de se soumettre à qui que ce soit, pas même à la malédiction d’un sceau magique. A sa manière bien à elle, Pocahontas le cerne d’abord d’un œil noir comme si elle l’évaluait, le toisait, puis, après quelques secondes, un sourire franc vient fendre son visage et ses bras s’ouvrent pour serrer le sorcier entre ses mains. L’une presse sa nuque, maternelle, l’autre est contre son épaule, fraternelle. Pocahontas a toujours su tout incarner à la fois. Elle l’invite à entrer, à se dépêcher, comme s’il avait lui-même trop trainé inutilement sur le pallier, et entreprend de lui servir un grand verre de lait depuis un pichet en terre cuite. Tout en sirotant sa boisson – le lait n’aurait pu être plus frais – Iago contemple d’un œil distrait les marques noires semblables à de l’encre qui grimpent le long du poignet de Pocahontas, cherchant à dévorer son avant-bras. — Les elfes feraient un bien meilleur travail que moi, suggère-t-il. Pocahontas hausse les épaules, tout en jetant un chiffon sale dans l’évier de la cuisine, là où l’attend de l’eau bouillante dont la fumée s’échappe en volutes épais. — J’ai confiance en toi, dit-elle, d’un ton catégorique et déterminé sans même le regarder. Iago sourit. C’était probablement la plus grande qualité de Pocahontas, si tant est qu’on pouvait en élire une. Elle savait révéler le meilleur en chacun, de sa manière sérieuse, parfois brutale, de vous secouer et de vous obliger à prendre conscience de ce que vous valez, de ce dont vous êtes capable. Une illusionniste, à sa manière. La plus belle des manières, sans le moindre doute. D’un mouvement de la tête, elle l’invite à la suivre et il lui emboite le pas, traversant un salon pourvu d’une immense cheminée de pierre. Partout, Iago reconnait les traces de John, depuis une paire de bottes jusqu’à une tabatière à demi ouverte, laissée sur un fauteuil face à l’âtre. Pocahontas monte les marches d’un grand escalier menant à l’étage, et se dirige sur la gauche, où une porte ouverte semble l’attendre au bout d’un couloir. Sur leur droite, un couloir desservant une chambre fermée et, tout au bout, une grande salle d’eau. De l’autre côté de la porte qui referme cette chambre, Iago est certain de déceler la présence de Penny. Pocahontas saisit sans doute la perspicacité de son hôte, et, un imperceptible sourire dans les yeux, elle lui attrape le bras pour le tirer avec elle dans la chambre dont elle repousse la porte sans la fermer. La chambre de Pocahontas et de John Smith. Épurée, aux poutres de bois striant le plafond blanc. Pas de cheminée, parce que John n’aime pas avoir chaud lorsqu’il dort, mais simplement une épaisse peau d’animal par-dessus le drap du lit. Tout est extrêmement propre, mais il remarque, au coin de la fenêtre donnant sur le verger à l’arrière de la maison, une toile d’araignée savamment tissée que Pocahontas a volontairement épargnée. Le regard de Iago se perd dans l’entremêlement magnifique des fils transparents, d’un blanc perlé à certains endroits que la salive de l’araignée est venue souder, quand la voix de Pocahontas le tire de ses pensées. — Je sais à quoi tu penses. Mais ce n’est pas à toi de décider. Il tourne la tête vers elle. Pocahontas s’est assise sur le rebord de son lit et entreprend de remonter sa manche le long de son bras, le marquage noir de la malédiction du sceau parfaitement visible dans sa totalité. Ferme et douce à la fois, sa voix démontre encore une fois son grand cœur. Il sait qu’elle a raison. Il sait aussi qu’il ne mérite pas la sœur de John, tout comme il n’aurait pas mérité Pocahontas. Il s’agenouille auprès de cette dernière et observe son bras de près. — Un sceau de Java, constate-t-il en désignant de la pointe de l’index les dessins que forment les coulures noires le long des veines de Pocahontas. Elle acquiesce. — C’est ce qu’elle dit. Forcément, Pénélope a fait le même constat que lui. — Et qu’est-ce qu’elle te donne ? Curieux de connaitre la posologie recommandée par la magicienne, il écoute attentivement les explications de Pocahontas : les enchantements de Penny se mêlent aux décoctions que Pocahontas fabrique elle-même, et à elles deux, elles sont remarquablement parvenues à ralentir l’expansion de la malédiction. Le seul problème, c’est que même si elles arrivaient à contenir le sceau dans, disons, la main et le poignet de Pocahontas, la peau finirait par entrer en putréfaction et il faudrait alors couper le membre. La seule solution serait de détruire le sceau par un enchantement réparateur puissant. Mais Iago n’en est pas capable, il faut se rendre à l’évidence, et malgré tout le crédit que semble lui accorder Pocahontas, il lui est impossible de la guérir. — Pénélope est meilleure que moi en magie réparatrice. Je dois pouvoir l’assister si elle décide de… tenter quelque chose. Il a à peine terminé sa phrase que, sur sa droite, la porte de la chambre est repoussée par une main qu’il connait parfaitement, rattachée à un corps qu’il connait tout autant. Penny Smith lui fait face, une expression soucieuse et furieuse sur son visage poupin.
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Re: ain't ever gonna burn my heart out.
rédigé Mar 7 Avr - 22:33

La colère, la déception et la tristesse. Il lui semble ne plus connaitre que ces émotions depuis qu’Erendieren est tombée ; qu’elle a tant perdu. La douleur de ses blessures physiques cède peu à peu sa place à bien d’autres ; sa rancœur, elle, est intacte. Sa frustration : alimentée par l’absence prolongée d’un Iago avec lequel elle souhaiterait régler ses comptes, sur lequel elle voudrait déverser sa colère. Quant à John, chez qui elle est pourtant, celui-ci n’a pas daigné montrer ne serait-ce que son ombre – sûr qu’il s’étouffe plus dans la bière que dans son courage. Des lâches. Des traitres. C’est au moins ce qu’il faut être pour s’être tant servi d’elle ; pour laisser sa propre femme en proie à une malédiction entre les mains de la sœur dont on s’est bien moquée en comptant sur sa bonté d’âme pour la sauver. Parce que Penny ne laisserait jamais à son sort la femme qui a pris soin d’elle après que les deux autres l’aient utilisée. Celle qui a recueilli ses pleurs et ses colères, pansé ses blessures et tenté, tant bien que mal, de la réconforter au moins un peu. Elle n’a pas mis bien longtemps après son réveil à comprendre que quelque chose, chez Pocahontas, n’allait pas. L’odeur d’une magie punitive et vengeresse et la dégradation rapide de son état étaient des indices suffisants pour soupçonner sérieusement les effets d’une malédiction. Malédiction engendrée par le sceau que le trio était venu dérober en entrant à Erendieren par la porte de derrière en plein massacre. En l’occurrence, ce dernier a pour propriétaire légitime – et décimé – le clan des Araquin ; et ce sceau, comme beaucoup d’autres appartenant à des magiciens, dispose de plusieurs protections dressées par ses détenteurs originels au cas où il tomberait entre de mauvaises mains. Une pratique en tout cas répandue à Erendieren et particulièrement difficile à anticiper, la nature de ces défenses étant insondables et inconnues jusqu’à ce qu’elles soient déclenchées. Avec l’aide de Pocahontas, remarquable magicienne naturelle dont le jardin regorgeait d’herbes magiques en tous genres, et ses connaissances en magie réparatrice, la plupart des effets avaient été contrés. Mais demeure encore sur l’avant-bras de sa nouvelle amie la marque du sceau de Java. Un sort particulièrement retors, dont la clé purificatrice s’avérerait compliquée à réaliser pour elle. A ce stade, encore affaiblie, elle ne parviendrait jamais à ralentir suffisamment l’avancée de la malédiction à temps pour sauver le bras de sa belle-sœur ; subsisterait tout de même une incertitude quant à l’efficacité de sa magie réparatrice au maximum de ses capacités. Ce n’est pas sa spécialité. Il fallait donc faire appel à quelqu’un d’autre, et c’est vers l’inévitable Iago que Pocahontas et John se sont tournés. Formidable occasion de lui faire connaitre le fond de sa pensée – quoi qu’il n’y ait pas le moindre doute sur le fait qu’il le devine en grande partie. Si l’impatience s’est mêlée au quotidien tranquille de la petite maison de Pocahontas et John Smith – s’expliquant par la volonté de régler ses comptes et de sauver sa belle-sœur une bonne fois pour toutes –, l’appréhension ne manque pas. Celle de déraper complètement, de ne pas être capable d’aligner trois mots tant elle serait énervée, de craquer ou de se faire avoir encore. Elle est donc partie trouver son calme dans les alentours bucoliques de la maison de son frère. Si elle avait dû imaginer un endroit où ce dernier vivrait, il ne ressemblerait pas à celui-ci. Elle l’aurait vu dans une ville côtière, animée et sale, prêt à embarquer n’importe quand pour chasser bandits, pirates, truands ; tous ceux pour lesquels une rançon serait offerte. Pas dans l’un des coins les plus paisibles d’Evermore – ce n’était cela dit pas sa seule surprise puisque jusqu’à sa rencontre, Penny n’avait ni vu Pocahontas, ni entendu parler d’elle. Au fil des jours, elle avait compris que sa belle-sœur expliquait en grande partie la vie de John ici. Rien, cela dit, pour l’apaiser vraiment. Rescapée du massacre, blessée dans le corps, le cœur et l’esprit, la colère est encore la meilleure échappatoire à ce qu’elle redoute le plus : l’effondrement. La magicienne ne se décide à rentrer que lorsqu’elle est certaine que Iago est arrivé. L’accueil qu’elle lui aurait servi aurait été aussi tendu et glacial que Pocahontas peut être chaleureuse et mettre à l'aise. Une fois résolue, elle ne s’arrête pas. Elle se jure de ne pas exploser avant d’avoir réalisé, avec l’aide du maitre des illusions – au point d’être faux lui-même –, l’enchantement brisant le sceau de Java. Penny arrive enfin dans la chambre de Pocahontas et John, y trouve la première en compagnie, comme attendu, de Iago. Louons le ciel que ses yeux ne puissent pas foudroyer, auquel cas le magicien ne serait plus qu’un tas de cendres fumant. Un « allons-y » prononcé en guise de salutations d’une sécheresse remarquable. Le comparse de son frère est dans le vrai : le regard qu’elle pose sur lui est furieux. La raison l’emporte encore, quoi que de peu, la situation de Pocahontas étant à la fois plus importante et urgente qu’un moment qu’elle peine elle-même à imaginer. Elle voudrait faire mal et détruire. Se venger de Nighon et de Nemeree. De son frère, de lui. Elle voudrait qu’il se sente aussi mal, triste, trahi et en colère qu’elle. Est-elle seulement capable de tout cela ? « Pocahontas, tu devrais t’allonger. » Elle sait déjà que l’enchantement, s’il réussit, peut également provoquer une fatigue intense pendant plusieurs jours. Le choix de la chambre à coucher du couple comme lieu pour procéder à la purification n’est pas anodin. Pour le reste, la magie dont ils ont besoin n’est la spécialité d’aucun des deux, quoiqu’elle dispose de plus de connaissances et de talent que l’illusionniste. Alors, quand bien même cela ne lui ferait pas plaisir : « Je dois connecter nos deux magies pour les combiner. Ma magie réparatrice n'est pas assez puissante pour l'enchantement. J'ai besoin d'un complément. » Le ton est dur ; elle s’est jurée de ne pas exploser en plein vol, pas de lui être agréable – elle en est de toute façon incapable. « Alors concentre-toi et donne-moi ta main. » Ses paupières se ferment au contact de sa paume dans la sienne ; il lui parait qu’une violente décharge lui parcourt le corps tout entier. La sensation d’être envahie, qu’un intrus pénètre jusque son essence, de la colère et du rejet qui prennent le pas, rendant l’union si contre-nature qu’elle en est, immanquablement, impossible. La main qui repousse plus qu’elle ne lâche, le hoquet qui trahit la douleur qui lui dévore subitement le crâne. Ses yeux se rouvrent sur Iago d’abord, qui comprend aussi bien qu’elle : la vie de la personne la plus chère à ses yeux pourrait bien être en jeu que son être tout entier refuserait sa magie se fonde dans la sienne pour la sauver. Elle aurait dû s’en douter. Cette éventualité ne lui a pourtant pas traversé l’esprit tant l’événement est rare pour un psychique – une première pour elle. Le moment est mal choisi. « Ca ne marchera pas, » et encore une fois, elle voudrait s’énerver, exploser puisque de tout ceci, elle n’est responsable d’absolument rien. Elle ne peut que reprocher, que rager, s’interroger encore sur l’étendue des dommages qu’on lui a causés tant ils s’avèrent nombreux et variés. Son index et son pouce frottent ses yeux, signe qu’elle tente de garder son calme et trouver une solution. Qui ne vient pas ; ses pensées se bousculent, s’entrechoquent, ses émotions sont bloquées de force dans son ventre, sa poitrine, sa gorge. « Je ne sais pas. » Ebranlée jusque dans ses certitudes, elle ne trouve pas de solution.
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Re: ain't ever gonna burn my heart out.
rédigé Mer 8 Avr - 20:16

« Pocahontas, tu devrais t’allonger ». Peine perdue avec le caractère acier trempé de la magicienne, qui ferme son joli visage, clôt les paupières et attend, sauvage et courageuse. Iago esquisse un sourire, bien vite évanoui face à la colère glacée de Pénélope. Elle semble avoir un plan, et le plan pour sauver Pocahontas passe au-dessus de sa fureur – c’est du moins ce qu’il comprend tandis qu’il la contemple, intrigué. Il n’a aucunement la naïveté de croire que Penny va le laisser s’en sortir comme ça. Rien n’est plus dangereux au monde qu’une magicienne blessée. Il se tient prêt à parer les attaques. Non, il n’est pas désolé. Oui, si John le lui redemandait, il referait exactement la même chose. Seulement, ce serait plus simple si au même moment, un siège brutal ne commençait pas dans la ville de Penny. C’était un coup du hasard, ils avaient joué de malchance et c’était ainsi. Enfin, elle lui explique ce qu’elle a l’intention de faire. Connecter leurs esprits et puiser dans son énergie pour trouver les ressources nécessaires à la création d’une clé purificatrice. L’idée n’est pas stupide, loin s’en faut, mais il doute qu’elle parvienne à puiser en lui. A voir la manière dont elle ignore superbement son existence, les airs qu’elle se donne et son soin d’éviter de croiser son regard, autant dire qu’elle n’est pas prête de lui prendre quoi que ce soit. Docile cependant, il tend la main et la dépose dans la sienne. Il ressent à l’instant même où leur épiderme se touche un crépitement électrique dans la main, puis le long du bras et jusque dans le torse. Elle ressent précisément la même chose que lui, il en est certain. Ça n’a vraiment rien d’un plaisir, comme sensation : c’est au contraire ce qui se passe lorsqu’un magicien s’introduit dans la psyché d’un autre magicien qui s’y attend et qui refuse. La sensation est atroce, comme un coulis de lave électrique qui descendrait jusqu’à l’estomac, paralysant et glaçant en même temps. Iago ferme les yeux et se concentre, essayant de diffuser les meilleures ondes à l’attention de Penny. Il sait, il sent, qu’elle essaie de toutes ses forces, mais le traumatisme de la trahison est plus fort que tout le reste. Ce n’est qu’à cet instant qu’il prend conscience de l’ampleur de sa déception. Une déception si amère qu’elle est peut-être au degré de l’amour qu’elle lui portait. Sa gorge est serrée lorsque sa main est repoussée et qu’un hoquet de rage mêlée à la douleur se fait entendre du côté de la magicienne. Lorsqu’il rouvre les yeux, il constate que Pocahontas le regarde sans ciller. Sans jugement. Elle semble attendre qu’il trouve une solution. Ça ne marchera pas, râle Penny. Iago la regarde à nouveau, sachant qu’il peut se le permettre puisqu’elle refuse de tourner la tête en sa direction. Il est étrange qu’elle soit aussi malheureuse, songe-t-il. Après tout, il a utilisé des informations confidentielles confiées par elle pour servir les intentions de son frère, et ensuite ? Leur rencontre datait de quelques mois, ils s’appréciaient plus qu’ils ne voulaient tous deux l’admettre. Peut-être des sentiments commençaient-ils à naitre, mais comment en être certain ? A chaque instant de son existence, Iago soupçonnait ses illusions d’intervenir. Et si, là aussi, dans les bras accueillants et tendres de Penny Smith, sa magie avait pris le déguisement habile de l’amour ? L’esprit sait ce que vous désirez. Il veut vous aider, et parfois, il prend les devants. Il vous incite à y croire, vous rassure, vous pousse en avant. Du moins chez les gens normaux. Chez Iago, désirs et volontés prennent formes. De fait, il est obligé de s’en méfier, et l’incrédule aguerri qu’il est devenu est pour le moins lent à accepter certaines réalités pourtant évidentes. Comme le fait qu’il était en train de tomber amoureux de Penny. La tristesse de la magicienne lui renvoie son propre échec. Muet, il attend que quelqu’un d’autre que lui se décide à rompre le silence. Si possible, pas Penny. Mais c’est évidemment elle qui reprend la parole, pour saupoudrer leur inaction d’un prosaïque « je ne sais pas ». Lui, il sait. Ne lui reste plus qu’à faire la seule chose qu’il sait faire – et bien, qui plus est. Créer des illusions. Persuader Pénélope que tout cela n’a jamais eu lieu. Qu’il n’a jamais trahi ses secrets, et que jamais Erendieren n’est tombée. Il s’agit d’événements du passé, mais si Penny lui ouvre l’accès à son esprit, il pourra modifier ses souvenirs pour quelques heures, le temps qu’elle puisse en retour puiser en lui la force nécessaire pour guérir Pocahontas. Comment annoncer à une Pénélope fébrile et désespérée un plan aussi pourrit ? Il hésite, croise le regard de Pocahontas qui semble lui dire « parle ». Il se tourne alos vers Penny. — Laisse-moi t’illusionner. Il soupire. — Regarde-moi, s’il te plait. Patient, il attend qu’elle accepte de croiser son regard, quand bien même ses yeux lui jettent des éclairs de chat furieux, et reprend. — Si tu me laisses entrer dans ta tête, je modifierais tes souvenirs des dernières semaines. Quelques heures à peine qui te permettront de trouver la… force de puiser en moi. C’est tout ce qu’il a. Si ça ne convient pas à Penny, alors il ne reste plus à Pocahontas qu’à se laisser mourir. Il sait que Pénélope est une adulte, suffisamment réfléchie, posée, pour prendre le temps de réfléchir à sa proposition. Il sait aussi que sa proposition, à première écoute, est proprement scandaleuse. Lui, principal coupable et indigne du cœur pourtant offert sur un plateau de la plus belle, la plus talentueuse magicienne d’Erendieren, propose d’effacer de sa mémoire son propre méfait, et de le remplacer habilement par un subterfuge qui lui fera imaginer que tout s’est bien passé. Elle aurait tous les droits de refuser, si seulement l'avenir d’une autre femme, au cœur profondément pur, une femme qui serait prête à donner sa vie pour eux deux, n’était pas en jeu.
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Re: ain't ever gonna burn my heart out.
rédigé Jeu 9 Avr - 18:28

Vrai : elle ne veut pas le regarder. Elle ne veut pas croiser des yeux qui, la dernière fois, lui ont fait comprendre qu’il regrettait plus de s’être fait prendre que les actes qu’elle est en droit de reprocher. Elle ne veut pas croiser des yeux qui ne lui diront rien de plus que ce qu’elle sait déjà sans pouvoir exprimer – cracher – ce qu’elle ressent à son égard. Mais le cours des choses ne manque pas de faire n’importe quoi. L’échec aurait pourtant largement pu être anticipé et évité si seulement elle s’était posée la question. Elle a les connaissances. Elle a la pratique. Mais plus l’esprit. Plus la logique. Plus la patience. L’échec paralyse ses réflexions, la contraint à rejeter une réalité pourtant évidente : elle n’est pas remise. Pas remise de la chute d’Erendieren, de l’odeur du sang qui revient parfois, sans la moindre raison, accrocher ses narines. Des cris qui hantent encore ses nuits, des morts qui ont jonché leur passage jusqu’à ce qu’ils trouvent le chemin de leur fuite dans les égouts. D’Ackerman, son mentor, convulsant et se noyant dans son propre sang. De ceux qu’elle a combattus et tués, pour la plupart, toute à sa haine qu’on ait pris sa nation par surprise et qu’on la balaie dans un massacre chaotique avec tant de facilités. Gardienne d’Erendieren, elle s’était battue contre l’ennemi au-delà de ses limites en sachant d’avance que jamais ils ne pourraient vaincre, que la défaite était inévitable. Elle n’est pas remise, non plus, de cette trahison découverte en plein massacre, de cet air presque arrogant pour contrer sa fureur, de cette impression qu’elle a eue alors en les trouvant tous les deux, John et Iago, avec Pocahontas. Quelle conne. A quoi t’attendais-tu ? A quoi, oui ? De la part de l’ami de son frère, alors même qu’elle l’avait abordé avec toute la méfiance requise, à quoi d’autre aurait-elle pu s’attendre malgré ce qu’ils avaient partagé ensuite ? Elle connaissait son frère pour être un chasseur autant qu’un roublard de première pour en avoir déjà fait les frais et se promettre qu’on ne l’y reprendrait plus. Que Iago soit de la même trempe n’a rien de surprenant ; peut-être même que cet aspect-là lui a plu. Certainement qu’elle a plus vu qu’elle n’a pris en compte, séduite, embobinée. Certainement qu’elle a plus cru qu’elle n’aurait dû – après tout, il était clair que le magicien ne croyait vraiment en rien. Probable qu’il n’ait même pas eu besoin de la bercer d’illusions tant elle a su le faire à sa place. Et pas remise de sa propre stupidité et de la colère qu’elle nourrit contre elle-même. D’avoir été impuissante et naïve, inutile, sans le moindre poids. Qu’aurait-elle pu faire ? Rien. Elle le sait, rage de le savoir comme d’être toujours incapable de changer quoi que ce soit. C’est encore le cas. Ce qu’elle tente de plus basique pour un psychique échoue lamentablement, trahit des faiblesses qu’elle ne se connaissait pas. C’était pourtant évident qu’elle n’y parviendrait pas. Elle se sent désolée pour Pocahontas de compter sur une magicienne aussi affaiblie et peu fiable, en colère contre elle et contre Iago en ce qu’il révèle chez elle de nouvelles failles. Laisse-moi t’illusionner l’entend-elle lui dire. Sa mâchoire se crispe pendant que tout chez elle l’appelle à rejeter loin sa proposition et lui avec. Regarde-moi qu’il ajoute encore, ponctué d’un s’il te plait. Elle sait, elle comprend. Il veut qu’elle lui laisse accès à sa tête pour déjouer l’incompatibilité grâce à ses illusions. Le s’il te plait l’agace en ce qu’il n’y a pas besoin de la prier pour jouer à l’adulte. Son visage se ferme, ses yeux colères se plantent dans ceux de Iago. Le problème n’est pas de savoir si elle accepte de lui ouvrir sa mémoire, mais si elle en est encore capable. La tentative s’est si mal passée qu’elle doute fortement que l’irruption du magicien dans sa tête, même autorisée, ne déclenche pas un nouveau rejet. C’est ce qu’on récolte quand la confiance est rompue. L’envie de recommencer sans précaution lui manque : la sensation n’a pas été particulièrement agréable la première fois et un nouvel échec appellerait à une autre tentative. Dont elle se passerait volontiers. Alors : « Pocahontas ? » prononce-t-elle avant de détourner les yeux pour les poser sur elle. « J’ai besoin d’une tisane. Ou d’une inhalation particulière. » N’importe quoi lui permettant de se détendre suffisamment pour se forcer à accepter complètement que Iago pénètre dans sa tête. Pour le reste, elle était certaine de pouvoir l’empêcher de dépasser les limites qu’elle fixerait. Les dernières semaines, donc. « Je te fais confiance, » lance-t-elle à l’attention de sa belle-sœur. A l’instar du magicien, et pour plusieurs choses. Pour le bon dosage de ce qu’elle lui donnerait afin de permettre à l’illusionniste de rester dans sa tête et pour s’assurer que Iago regretterait s’il se permettait de dépasser les bornes. Pas qu’elle pense qu'il en soit vraiment capable, mais pour le principe.
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